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Donation : Comment faire un don de son vivant ?
Pour faire un don de son vivant, vous devez comprendre les mécanismes fiscaux qui permettent de réduire les droits de donation, ainsi que l'importance de faire appel à un notaire pour sécuriser juridiquement la transaction (notamment lorsqu'il s'agit de transmettre des biens immobiliers).
En résumé :
- Faire un don de son vivant nécessite une déclaration aux impôts, souvent effectuée en ligne, pour garantir la conformité fiscale de la transaction.
- Si la donation concerne un bien immobilier, l’intervention d’un notaire est obligatoire pour assurer la validité juridique de l’acte.
- Les donations, notamment aux enfants, bénéficient d'abattements significatifs, renouvelables tous les 15 ans, permettant de transmettre progressivement tout ou partie de votre patrimoine sans droits de succession ou de donation.
Qu’est-ce qu’une donation ?
La définition juridique d’une donation
Une donation est un acte juridique par lequel une personne, appelée le donateur, transmet la propriété d’un bien à une autre personne, le donataire, de manière irrévocable.
Cet acte, régi par le Code civil français, implique un transfert de propriété sans contrepartie financière, ce qui signifie que le donateur ne reçoit rien en échange du bien donné.
La donation prend effet dès son acceptation par le donataire et devient immédiatement irrévocable, sauf en cas de clauses spécifiques telles que la condition de survie ou la charge imposée au donataire.
Une donation se distingue d’un testament par son caractère immédiat : tandis que le testament prend effet après le décès du testateur, la donation, elle, est réalisée par le donateur de son vivant.
Ce caractère irrévocable vise à protéger les droits du donataire tout en assurant une certaine stabilité juridique au transfert de patrimoine.
Quels sont les différents types de donations ?
En droit français, plusieurs types de donations permettent de transmettre son patrimoine de manière adaptée à ses besoins et objectifs.
Bien que chaque type de donation présente des caractéristiques spécifiques, elles partagent des éléments communs, comme l'irrévocabilité de l'acte une fois accepté par le donataire et la nécessité d’un notaire pour les biens immobiliers ou pour encadrer des conditions particulières.
- Donation Simple : C’est celle qui est la plus utilisée. Elle consiste à céder la pleine propriété d’un bien, qu'il s'agisse d'un bien mobilier ou immobilier, sans réserve ni condition. Elle est utilisée pour un transfert direct et immédiat de patrimoine et confère au donataire la pleine jouissance du bien.
- Donation-Partage : Elle permet de répartir les biens entre les héritiers présomptifs, généralement les enfants, de manière anticipée. Elle fixe la valeur des biens au moment de la donation, ce qui peut prévenir les conflits futurs lors de la succession.
- Donation avec Réserve d'Usufruit : Elle combine le transfert de la nue-propriété d'un bien tout en permettant au donateur de conserver l'usufruit, c'est-à-dire le droit d'utiliser le bien ou d'en percevoir les revenus jusqu'à son décès. C’est particulièrement intéressant si vous souhaitez faire une donation immobilière de votre vivant.
- Donation Rémunératoire : Elle est partiellement soumise à la fiscalité des donations (bien que relevant du droit des successions). Elle est effectuée en reconnaissance de services rendus par le donataire et combine donc don et compensation.
- Donation entre Époux (ou au Dernier Vivant) : Cette forme de donation permet aux époux d'avantager le conjoint survivant en cas de décès. Elle peut augmenter la part d'héritage du conjoint au-delà de la part légale prévue.
- Donation avec Charge : Elle impose au donataire de respecter certaines conditions, sous peine de révocation. Elle est souvent utilisée lorsque le donateur souhaite que le don soit assorti d'une obligation spécifique.
A qui faire une donation ?
La donation peut être faite à une variété de destinataires, que ce soit au sein de la famille ou à des tiers. Cependant, le droit français impose certaines restrictions et spécificités selon les liens qui unissent le donateur au donataire.
- Famille proche : les enfants, petits-enfants, ou conjoint, sont les destinataires les plus courants des donations.
- Autres membres de la famille : il est également possible de faire des donations à d'autres membres de la famille tels que des frères, sœurs, neveux, nièces, ou cousins. Toutefois, les abattements fiscaux applicables sont moins avantageux pour ces donations.
- Tiers : des personnes qui ne sont pas membres de la famille. Cela peut inclure des amis proches, des employés, ou des organisations caritatives. Les donations à des tiers sont soumises à une taxation plus lourde.
A lire aussi : Donner 100 000 € : comment et quelle fiscalité
Pourquoi faire une donation ?
Donner de son vivant peut répondre à plusieurs objectifs, souvent liés à la gestion du patrimoine, aux relations familiales, ou à des avantages fiscaux. Voici les principales raisons d’envisager une donation.
Anticiper la succession
Faire des donations permet de répartir ses biens avant le décès et réduire les risques de conflits entre héritiers.
En plus d’assurer une distribution équitable, cela fige la valeur des biens au jour de la donation et évite donc une hausse potentielle des droits de succession liée à l’augmentation future de leur valeur.
Réduire l’impôt
Chaque donation bénéficie d’un abattement fiscal renouvelable tous les quinze ans. En multipliant les donations dans le temps, il est possible de transmettre une part importante de son patrimoine tout en minimisant les droits de succession.
Soutenir un proche
La donation permet d’aider financièrement un membre de la famille au moment opportun, que ce soit pour l’achat d’un bien immobilier, les études, ou tout autre besoin urgent.
Préserver la pérennité d’une entreprise familiale
Transmettre progressivement une entreprise permet d’assurer sa continuité tout en formant les successeurs. Cela permet également de bénéficier de dispositifs fiscaux favorisant la transmission d’entreprises.
Faire un geste philanthropique
Donner à des associations ou des fondations de son vivant permet de soutenir une cause qui tient à cœur tout en profitant d’avantages fiscaux, comme une réduction d'impôt.
Quels biens peut-on donner et quelle part de son patrimoine ?
Lorsqu'on envisage de faire une donation, il est essentiel de comprendre les différents types de biens qui peuvent être donnés.
Ces biens se répartissent en trois grandes catégories : les biens meubles, les biens immeubles, et les biens incorporels.
Les biens meubles
Les biens meubles sont des biens matériels qui peuvent être déplacés. Ils incluent une vaste gamme d’objets et de possessions, allant des biens de consommation courante aux objets de valeur. Parmi les exemples de biens meubles, on peut citer :
- Les liquidités : Il s'agit des sommes d'argent que l'on peut donner, que ce soit sous forme de numéraire, de chèque, ou de virement bancaire.
- Les véhicules : Voitures, motos, bateaux, ou tout autre moyen de transport peuvent être donnés.
- Les objets de valeur : Cela inclut les œuvres d’art, les bijoux, les collections (comme les timbres ou les pièces de monnaie), et autres objets précieux.
- Le mobilier : Les meubles d'une maison (tables, chaises, etc.) sont également considérés comme des biens meubles.
La donation de biens meubles est souvent plus simple que celle de biens immeubles, car elle ne nécessite pas obligatoirement l’intervention d’un notaire, sauf si le bien en question a une valeur significative ou si la donation doit être formalisée pour des raisons fiscales.
Les biens immeubles
Les biens immeubles sont des biens immobiliers, c’est-à-dire des biens qui sont fixés au sol et ne peuvent pas être déplacés. Ils comprennent notamment :
- Les terrains : Qu'il s'agisse de terrains constructibles ou agricoles, ils peuvent être donnés à des proches ou à des tiers.
- Les maisons et appartements : Donner une maison ou un appartement de son vivant, qu’ils soient occupés ou loués, peut être une possibilité.
- Les locaux commerciaux : Il s'agit des bâtiments utilisés pour une activité commerciale ou professionnelle.
La donation de biens immeubles est plus complexe, car elle nécessite un acte notarié pour être valide. De plus, elle peut impliquer des droits de mutation et des obligations fiscales spécifiques.
Les biens incorporels
Les biens incorporels sont des biens immatériels qui n'ont pas de présence physique mais qui ont une valeur économique. Ces biens peuvent également être transmis par donation. Parmi eux, on trouve :
- Les droits de propriété intellectuelle : Brevets, marques, droits d’auteur, et autres droits de propriété intellectuelle peuvent être cédés par donation.
- Les parts sociales et actions : Les parts dans une société, les actions cotées en bourse, ou les titres financiers divers peuvent être donnés.
- Les créances : Il est possible de donner une créance, c’est-à-dire le droit de percevoir une somme d’argent d’un tiers.
Les donations de biens incorporels nécessitent souvent une expertise particulière, notamment pour évaluer correctement la valeur du bien donné et pour respecter les formalités légales spécifiques.
Tableau récapitulatif des donations de biens
Quelle est la part de patrimoine transférable ?
Lorsqu’une personne envisage de faire une donation, elle doit tenir compte des limites imposées par la loi quant à la part de son patrimoine qu’elle peut donner. Cette question est étroitement liée aux concepts de réserve héréditaire et de quotité disponible.
La réserve héréditaire
La réserve héréditaire est la part minimale du patrimoine qui doit obligatoirement revenir aux héritiers réservataires, principalement les enfants du donateur.
Le Code civil français prévoit cette réserve pour protéger les droits des héritiers et assurer qu’une partie du patrimoine familial leur est réservée. La réserve héréditaire varie en fonction du nombre d’enfants :
- Un enfant : L’enfant a droit à la moitié du patrimoine.
- Deux enfants : Chacun a droit à un tiers du patrimoine.
- Trois enfants ou plus : Ils se partagent les trois quarts du patrimoine.
Par conséquent, le donateur ne peut pas disposer librement de l’intégralité de son patrimoine. Il doit veiller à ce que les donations effectuées ne portent pas atteinte à cette réserve.
La quotité disponible
La quotité disponible est la part du patrimoine dont le donateur peut disposer librement, après avoir déduit la réserve héréditaire.
Cette part peut être donnée à toute personne de son choix, qu’il s’agisse d’un membre de la famille, d’un ami, ou d’un tiers. La quotité disponible dépend, là encore, du nombre d’enfants du donateur :
- Un enfant : Le donateur peut disposer librement de l’autre moitié de son patrimoine.
- Deux enfants : Le donateur peut disposer librement du tiers de son patrimoine.
- Trois enfants ou plus : Le donateur peut disposer librement du quart de son patrimoine.
La quotité disponible permet au donateur d’avantager un héritier ou de faire un don à une personne extérieure à la famille, tout en respectant les droits des héritiers réservataires.
Quelles sont les implications fiscales des donations ?
Les implications sont principalement déterminées par les abattements fiscaux, les droits de donation et les stratégies qui permettent d’optimiser la transmission de patrimoine.
Quels abattements fiscaux ?
Les abattements sont des montants que vous pouvez transmettre sans que la donation ne soit imposable. Ces abattements sont renouvelables tous les quinze ans et varient en fonction du lien de parenté entre le donateur et le donataire :
- Enfants : Chaque parent peut donner, de son vivant, jusqu'à 100 000 € à chacun de ses enfants tous les quinze ans sans droits de donation. Un couple peut donc transmettre jusqu'à 200 000 € par enfant.
- Petits-enfants : L'abattement pour les petits-enfants est de 31 865 €, cumulable avec celui des parents.
- Arrières-petits-enfants : Un abattement de 5 310 € est applicable.
- Conjoint ou partenaire de PACS : Les donations bénéficient d'un abattement de 80 072 €.
- Frères et sœurs : Un abattement de 15 932 € est prévu.
- Neveux et nièces : L'abattement s'élève à 7 967 €.
- Tiers ou parents éloignés : Pas d’abattement spécifique.
- Personnes handicapées : Un abattement spécifique de 159 325 € s'applique, qu'elles soient ou non de la famille.
Comment calculer les droits de donation ?
Après l'application des abattements, la part restante de la donation est soumise aux droits de donation selon un barème progressif, qui dépend également du lien de parenté :
- Enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants : Le taux commence à 5 % pour la fraction taxable jusqu’à 8 072 €, et peut atteindre 45 % pour les montants supérieurs à 1 805 677 €.
- Conjoints et partenaires de PACS : Le taux commence à 5 % pour la fraction taxable jusqu’à 8 072 €, et peut atteindre 45 % pour les montants supérieurs à 1 805 677 €. Contrairement aux enfants, le barème est légèrement plus favorable au niveau des catégories intermédiaires (Par exemple taxés à 15% entre 15 932 € et 31 865 € contre taxés à 15% entre 12 109 € et 15 932 € pour les enfants).
- Frères et sœurs : Taxation à 35 % jusqu’à 24 430 €, puis à 45 %.
- Neveux et nièces : Taux unique de 55 %.
- Autres bénéficiaires : Taxation à 60 % pour les tiers et parents éloignés.
Tableau récapitulatif : Abattement et calcul des droits de donation
Source : Service-public.fr “Droits de donation - Calcul et paiement”
Exemples concrets de donations et leurs implications fiscales
Donation à un enfant
Monsieur Dupont souhaite donner 150 000 € à son fils.
Chaque parent bénéficie d’un abattement de 100 000 € par enfant, renouvelable tous les 15 ans. Monsieur Dupont utilise cet abattement.
Sur les 150 000 €, 100 000 € sont exonérés.
Les 50 000 € restants sont soumis aux droits de donation. Selon le barème applicable aux enfants on aura :
- 5 % sur les premiers 8 072 € : 403,60 €
- 10 % sur la tranche de 8 072 € à 12 109 € : 403,70 €
- 15 % sur la tranche de 12 109 € à 15 932 € : 573,45 €
- 20 % sur la tranche de 15 932 € à 552 324 € : 6 813,60 €
- Total des droits dus : 8 194,35 €
Donation à un conjoint
Madame Martin souhaite faire une donation de 120 000 € à son conjoint.
Les donations entre conjoints bénéficient d’un abattement de 80 072 €.
Sur les 120 000 €, 80 072 € sont exonérés.
Les 39 928 € sont soumis aux droits de donation. Selon le barème applicable aux enfants on aura :
- 5 % sur les premiers 8 072 € : 403,60 €
- 10 % sur la tranche de 8 072 € à 15 932 € : 786 €
- 15 % sur la tranche de 15 933 € à 31 865 € : 2 387,05 €
- 20 % sur la tranche de 31 866 € à 552 324 € : 1 612,60 €
- Total des droits dus : 5 189,25 €
Donation à un frère
Monsieur Leblanc souhaite donner 30 000 € à son frère.
- Abattement : L'abattement pour une donation à un frère est de 15 932 €.
- Montant taxable : Après l'abattement, 14 068 € restent à taxer.
- Calcul des droits : Le taux de 35 % s’applique sur les premiers 24 430 € taxables. Ici, la totalité des 14 068 € sera donc taxée à 35 %, ce qui représente un coût fiscal de 4 924 €.
Donation à un neveu
Madame Dubois envisage de donner 20 000 € à son neveu.
- Abattement : Pour un neveu, l'abattement est de 7 967 €.
- Montant taxable : Sur les 20 000 €, 7 967 € sont exonérés. Il reste 12 033 € à taxer.
- Calcul des droits : Le taux applicable pour une donation à un neveu est de 55 %. Les droits de donation s'élèvent donc à 6 618 €.
Donation à un ami
Monsieur Girard souhaite donner 15 000 € à son ami.
- Abattement : Il n’y a pas d’abattement spécifique pour les donations à un ami.
- Montant taxable : La totalité des 15 000 € est taxable.
- Calcul des droits : Les donations à des tiers sont taxées à 60 %. Les droits de donation dans ce cas seront de 9 000 €.
Les stratégies de réduction fiscale
Plusieurs stratégies peuvent être employées pour minimiser l’impact fiscal des donations :
- Donations échelonnées : En faisant des donations régulières tous les quinze ans, il est possible de transmettre progressivement son patrimoine en profitant des abattements tous les 15 ans.
- Démembrement de propriété : Transférer la nue-propriété d'un bien tout en conservant l'usufruit permet de réduire la base imposable, car la donation ne porte que sur la valeur de la nue-propriété.
- Clause d'indexation : Pour des donations importantes, une clause d'indexation dans l'acte notarié permet d'ajuster la valeur du bien en fonction de l'inflation, maintenant ainsi la valeur réelle de la donation.
- Assurance-vie : Les primes versées avant 70 ans bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire, exclues de la succession et non soumises aux droits de donation.
Cumuler les différentes niches fiscales possibles pour un enfant
Comment faire une donation : Le processus
La réalisation d’une donation, qu’elle soit manuelle ou notariée, implique de respecter certaines démarches administratives et de remplir des formulaires spécifiques.
Les principaux documents requis
- Acte de donation : Pour les donations notariées, un acte de donation rédigé par le notaire est indispensable. Cet acte détaille les biens donnés, les conditions de la donation, et les droits de chaque partie.
- Justificatif de propriété : Pour les biens immobiliers ou les titres financiers, il est nécessaire de fournir des justificatifs de propriété pour prouver que le donateur est bien le propriétaire des biens donnés.
- Documents d’identité : Tant le donateur que le donataire doivent fournir des pièces d’identité valides pour établir leur identité lors de la donation.
Le processus de déclaration fiscale
La déclaration de la donation auprès de l’administration fiscale est une étape cruciale, qui permet de calculer les droits de donation et d’éviter tout risque de redressement fiscal. Le processus varie légèrement selon le type de donation.
Déclaration des donations manuelles
La donation manuelle est un acte simple qui ne nécessite pas l’intervention d’un notaire. Elle concerne généralement les biens meubles, comme les sommes d’argent, les objets de valeur, ou les titres financiers.
Cette forme de donation est particulièrement adaptée pour les transferts de faible valeur ou pour les situations où la rapidité et la simplicité sont recherchées.
Elles doivent être déclarées à l’administration fiscale via le formulaire n°2735 (Déclaration de dons manuels et de sommes d'argent).
Cette déclaration doit être effectuée par le donataire dans le mois suivant la donation, si celle-ci dépasse un certain montant ou est révélée à l’administration fiscale.
La déclaration permet à l’administration d’évaluer si des droits de donation sont dus.
Déclaration des donations notariées
La donation par acte notarié est un processus formel qui requiert l'intervention d'un notaire.
Ce type de donation est obligatoire pour les donations immobilières de son vivant ou pour les donations qui doivent être encadrées par des conditions spécifiques, comme une réserve d’usufruit ou une clause de retour.
Le notaire joue un rôle essentiel en conseillant le donateur et en rédigeant l’acte de donation, garantissant ainsi sa validité juridique.
Les donations par acte notarié sont automatiquement déclarées par le notaire. Celui-ci remplit le formulaire n°2734 (Déclaration de succession et de donation) et verse les droits de donation éventuels.
Le notaire se charge de l’ensemble des démarches administratives, ce qui simplifie le processus pour le donateur et le donataire.
Conseil pratique : Il est recommandé de conserver une copie de toutes les déclarations et documents liés à la donation. En cas de litige ou de contrôle fiscal, ces documents serviront de preuve de la régularité de la donation.
Les considérations et coûts avant de faire une donation
Évaluation des conséquences financières
Faire une donation peut réduire de façon significative le patrimoine du donateur, surtout si elle n'est pas planifiée correctement.
Il est essentiel de s'assurer que le donateur conserve suffisamment de ressources pour ses besoins futurs, comme la retraite ou des dépenses imprévues
Pour minimiser l'impact, il est possible de procéder à des donations avec réserve d'usufruit, pour permettre au donateur de continuer à percevoir des revenus tout en transmettant la nue-propriété.
Les frais associés à une donation de son vivant
Une donation de son vivant engendre trois principaux types de frais :
- Droits de donation : Les donations sont soumises à des droits calculés après application des abattements fiscaux. Les taux varient entre 5 % et 60 % selon le lien de parenté entre le donateur et le donataire. En général, c’est le donataire qui est responsable du paiement de ces droits.
- Frais de notaire : Les donations, surtout celles de biens immobiliers, engendrent des frais notariés. Ceux-ci incluent les émoluments du notaire, souvent compris entre 1 % et 2 % de la valeur du bien, ainsi que les droits d’enregistrement.
Cependant, il est possible d'effectuer des donations importantes (jusqu'à 263.730€ par enfant tous les 15 ans) sans impôts ni frais en profitant de :
- L'abattement de 100 000 € par enfant et par parent (soit 200 000 € totaux par enfant) tous les 15 ans.
- L'exonération de droit sur 31 865€ sur des dons en numéraires tous les 15 ans, par parent et par enfant.
Conséquences familiales et juridiques
Les donations peuvent affecter les relations familiales, surtout si elles ne sont pas perçues comme équitables.
Une communication transparente avec les héritiers est essentielle pour prévenir les conflits. Juridiquement, il est crucial de respecter les règles de la réserve héréditaire et de bien définir les clauses dans l’acte de donation pour éviter toute contestation future.
Cas particuliers : Annulation et donations tardives
Comment annuler une donation ?
Bien que les donations soient en principe irrévocables, certaines situations permettent de demander l’annulation ou la révocation d’une donation. Il s'agit cependant de cas spécifiques, encadrés par la loi, et qui doivent être justifiés par des circonstances exceptionnelles.
Conditions de révocation d’une donation
La révocation d'une donation n'est possible que dans des cas précis, définis par le Code civil français. Voici les principales situations dans lesquelles une donation peut être révoquée :
- Inexécution des charges : Si la donation a été faite sous condition que le donataire accomplisse une certaine obligation ou charge (par exemple, entretenir le donateur, payer des dettes, etc.) et que cette condition n’est pas remplie, le donateur peut demander la révocation de la donation.
- Ingratitude du donataire : La loi permet également de révoquer une donation en cas d’ingratitude du donataire. Cette situation peut être invoquée si le donataire commet un acte grave à l’encontre du donateur, comme des violences, des injures graves, ou une atteinte à la vie du donateur.
- Survenance d’enfants : Si, après avoir fait une donation, le donateur a un enfant qu’il n’avait pas au moment de la donation, il peut demander l’annulation de cette donation pour protéger les droits de cet enfant. Cette disposition vise à garantir que l’enfant ne soit pas désavantagé par rapport aux autres héritiers.
Procédure de révocation
La révocation d’une donation nécessite de suivre une procédure légale stricte, souvent assortie d’une action judiciaire. Voici les étapes générales pour demander l’annulation d’une donation :
- Consultation d’un notaire ou d’un avocat : Le donateur doit d'abord consulter un notaire ou un avocat pour examiner les conditions de la donation et évaluer si une demande de révocation est justifiée.
- Mise en demeure : Le donateur peut envoyer une mise en demeure au donataire pour lui demander de respecter les conditions de la donation ou pour l'informer de l’intention de demander la révocation.
- Action en justice : Si le donataire ne se conforme pas à la mise en demeure, le donateur peut engager une action en justice pour demander la révocation de la donation. C’est au juge de décider si les conditions légales de la révocation sont réunies.
- Délai de prescription : Le délai pour demander la révocation d’une donation varie selon le motif invoqué. Par exemple, pour une révocation pour ingratitude, le délai est d’un an à compter du jour où le donateur a eu connaissance de l’acte d’ingratitude.
Quelles spécificités pour une donation de son vivant après 70 ans et 80 ans ?
L'âge du donateur au moment de la donation joue un rôle crucial dans l'application des abattements fiscaux et des exonérations.
Les donations de son vivant effectuées après 70 ans ou 80 ans sont souvent soumises à des règles fiscales moins avantageuses, ce qui nécessite une planification stratégique.
Donation de son vivant après 70 ans
Pour les donations réalisées après l’âge de 70 ans, les abattements habituels (par exemple, 100 000 € pour un enfant) restent applicables, mais certaines exonérations fiscales, notamment celles liées aux donations de contrats d’assurance-vie, sont réduites.
Pour les primes versées après 70 ans sur un contrat d’assurance-vie, seul un abattement de 30 500 € s’applique, et le surplus est soumis aux droits de succession.
A lire aussi : Succession et Assurance-vie : fonctionnement, droits et fiscalité
Donation de son vivant après 80 ans
Passé 80 ans, les options de planification fiscale se réduisent encore davantage. Par exemple, les donations exceptionnelles en faveur des petits-enfants (jusqu'à 31 865 € en exonération) ne sont plus possibles.
De plus, l’administration fiscale peut être plus vigilante concernant les donations effectuées après cet âge, notamment pour vérifier que le donateur n’était pas en situation de faiblesse ou de dépendance au moment de la donation.
Quelles stratégies pour optimiser les donations de son vivant après 70 ans ?
Bien que les donations tardives soient fiscalement moins avantageuses, il existe des stratégies pour en limiter l’impact et optimiser la transmission du patrimoine.
- Anticiper ses donations : Pour bénéficier des abattements et des exonérations les plus avantageuses, il est conseillé d’anticiper les donations avant d’atteindre l’âge de 70 ans. Cela permet de profiter des avantages fiscaux maximaux et de réduire l’assiette des droits de succession.
- Utilisation du démembrement de propriété : Même après 70 ans, le démembrement de propriété reste une stratégie efficace. En donnant la nue-propriété d’un bien tout en conservant l’usufruit, le donateur peut réduire la valeur taxable de la donation tout en continuant à percevoir les revenus du bien.
- Donation en pleine propriété avec réserve d’usufruit : Pour les biens immobiliers, la donation avec réserve d’usufruit permet de transmettre la nue-propriété aux héritiers tout en évitant une taxation trop lourde, car la valeur de l’usufruit est calculée en fonction de l’âge du donateur. Plus le donateur est âgé, plus la valeur de l’usufruit est faible, ce qui réduit la base imposable.
Conclusion
La donation de son vivant représente un outil puissant pour anticiper la transmission de son patrimoine, tout en optimisant la fiscalité et en évitant des conflits futurs.
Cependant, il est essentiel de bien planifier cette démarche pour respecter les droits des héritiers tout en tenant compte de ses propres besoins financiers.
Que ce soit pour soutenir un proche, assurer la pérennité d'une entreprise familiale, ou encore faire un geste philanthropique, chaque type de donation offre des avantages spécifiques adaptés à différentes situations.
Il est donc recommandé de vous faire accompagner par un expert pour structurer au mieux votre donation en fonction de vos objectifs personnels et familiaux.
Une stratégie bien pensée vous permettra non seulement de réduire la charge fiscale sur votre succession, mais aussi de garantir une répartition harmonieuse et sereine de votre patrimoine.
En prenant les devants et en planifiant dès aujourd’hui, vous assurerez la transmission de vos biens dans les meilleures conditions, tout en laissant un héritage qui reflète vos valeurs et vos choix de vie.
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“ Pour optimiser le versement des intérêts, nous vous recommandons d’effectuer un versement sur votre LDDS le plus tard possible (le 13) car il ne produira des intérêts qu’à partir de la quinzaine suivante (le 16). Pour le retrait des fonds, veillez à le faire le plus tôt possible, pour la même raison. ”