Avant de choisir son assurance-vie luxembourgeoise : définir son profil et ses objectifs
Une assurance-vie luxembourgeoise se choisit en fonction de votre situation patrimoniale et de vos objectifs. Quatre paramètres doivent être analysés : vos projets, votre profil de risque, le montant disponible à l’investissement et les implications fiscales.
Clarifier ses objectifs patrimoniaux
Avant toute chose, il est essentiel de définir ce que l’on cherche à accomplir à travers son contrat d’assurance-vie luxembourgeoise.
Les objectifs peuvent varier :
- Optimiser une transmission patrimoniale dans un cadre juridique renforcé et fiscalement neutre.
- Faire croître son capital à long terme en accédant à des supports diversifiés, notamment alternatifs.
- Bénéficier d’une portabilité fiscale en cas de mobilité internationale.
- Diversifier ses actifs via des supports non accessibles dans les contrats français (fonds de Private Equity, dette privée, hedge funds, etc.).
Chaque contrat ne répondra pas forcément à l’ensemble de ces objectifs. Il convient donc de prioriser ce qui compte le plus selon sa situation.
Apprécier son horizon d’investissement et son appétence au risque
Le choix des supports d’investissement dépend directement de votre tolérance au risque et de la durée pendant laquelle vous êtes prêt à immobiliser votre capital.
- Un profil prudent se tournera vers les contrats offrant un fonds à capital garanti, comme ceux proposés par certains assureurs traditionnels.
- Un profil dynamique, au contraire, privilégiera des unités de compte variées et potentiellement plus risquées, telles que les ETF ou le Private Equity.
- Sur un horizon court (moins de 5 ans), la priorité sera donnée à la stabilité et à la liquidité.
- Sur un horizon long (au-delà de 8 ans), il devient pertinent d’exposer son portefeuille à des actifs plus volatils afin de rechercher une performance supérieure.
Les assurances-vie luxembourgeoises offrent une architecture suffisamment souple pour permettre une répartition personnalisée entre gestion libre, pilotée et fonds internes.
Évaluer le montant à investir et son niveau d’expérience
L’investissement en assurance-vie luxembourgeoise est soumis à une réglementation stricte qui conditionne l’accès à certains supports à la fois au montant investi et à la fortune mobilière de l’épargnant. Cette dernière correspond aux actifs financiers détenus, à l’exclusion de l’immobilier :
- En deçà de 250 000 € de versement, l’accès se limite à des supports classiques.
- Au-delà de 250 000 € investis et 500 000 € de fortune mobilière, l’assureur peut proposer des fonds dédiés, permettant l’investissement dans des actifs alternatifs comme le Private Equity ou les infrastructures.
- Pour les patrimoines plus importants, certains contrats permettent de structurer un FID ou un FAS, véhicules personnalisés. Mais c’est surtout l’accès à la catégorie de souscripteur D qui ouvre une liberté quasi totale dans le choix des supports et des gérants.
Les seuils d’entrée varient d’un contrat à l’autre, mais l’accès aux solutions les plus flexibles reste réservé aux profils patrimoniaux plus avancés.
Comprendre les implications fiscales et légales
Souscrire une assurance-vie au Luxembourg implique des obligations fiscales. Pour le cas de la France, la fiscalité de l’assurance-vie Luxembourgeoise est la même que celle de l’assurance-vie française.
- Le contrat doit être déclaré chaque année via le formulaire 3916-BIS auprès de l’administration fiscale.
- La fiscalité applicable aux rachats est identique à celle d’un contrat d’assurance-vie français : le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % pour les contrats de moins de 8 ans et un abattement de 4 600 € (ou 9 200 € pour un couple) au-delà de 8 ans, puis PFU de 24,7 % ou 30 % selon les montants versés.
- En cas de décès, les versements effectués avant 70 ans bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire sur les droits de succession.
- Pour les expatriés, la fiscalité applicable est celle du pays de résidence, ce qui peut être un levier d’optimisation dans des juridictions à faible imposition.
Les contrats comportant des supports immobiliers peuvent être concernés par l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), mais certains fonds étrangers non éligibles à l’IFI permettent d’éviter cette imposition.
La transparence fiscale est un principe fondamental des contrats luxembourgeois. Il est donc impératif de respecter les obligations de déclaration pour éviter toute sanction.
Pour aller plus loin : Fiscalité de l’assurance-vie luxembourgeoise : Rachat, Succession
Les critères essentiels pour bien choisir son assurance-vie luxembourgeoise
Tous les contrats ne se valent pas. Pour faire le bon choix, commencez par évaluer l’univers d’investissement, l’accessibilité et la structure des frais.
Regardez ensuite la qualité du service client, le mode de gestion, la solidité de l’assureur et la compatibilité du contrat avec votre situation.
Critère 1 : L’univers d’investissement
L’assurance-vie luxembourgeoise offre un accès à une large palette de supports d’investissement, bien plus vaste que celle des contrats français.
Comprendre la nature des véhicules accessibles, les conditions d’accès aux actifs non cotés, et la présence de supports sécurisés ou en devises étrangères est essentiel pour faire un choix aligné avec sa stratégie patrimoniale.
Types de supports accessibles
Les contrats d’assurance-vie luxembourgeoise permettent d’investir via différents types de supports, selon leur complexité et leur niveau de personnalisation :
- Fonds externes : il s’agit d’ETF ou d’OPCVM cotés, accessibles dans la majorité des contrats.
- Fonds Internes Collectifs (FIC) : supports “maison” gérés par l’assureur, souvent utilisés pour les allocations standards.
- Fonds Internes Dédiés (FID) : fonds sur-mesure confiés à un gestionnaire sélectionné par le souscripteur.
- Fonds d’Assurance Spécialisés (FAS) : véhicules entièrement personnalisés, en gestion libre, qui permettent notamment l’investissement en actifs non cotés.
L’accès à ces supports dépend à la fois du contrat souscrit du montant investi et du statut du souscripteur au regard de la réglementation luxembourgeoise.
Accès aux actifs non cotés
L’un des grands atouts des contrats luxembourgeois est la possibilité d’investir dans des actifs non cotés, généralement inaccessibles dans les contrats français standards :
- Private Equity
- Dette privée
- Immobilier international via des fonds spécialisés (souvent non éligibles à l’IFI)
- Fonds d’infrastructure ou hedge funds internationaux
Cet accès est cependant soumis à plusieurs conditions réglementaires :
- Montant minimum investi : 250 000 €.
- Fortune mobilière déclarée supérieure à 500 000 €.
- Catégorisation C ou D selon les règles du Commissariat aux Assurances.
Note : Comprendre les catégories de souscription
Le régulateur local (le Commissariat Aux Assurances ou CAA) impose aux assureurs de classifier leurs clients en différentes catégories :
Seules les souscriptions C et D ont accès aux actifs non cotés, le régulateur considérant que ces fonds plus risqués et non liquides s’adressent à des patrimoines déjà établis.
Exemples de contrats adaptés aux actifs non cotés :
- OneLife – Wealth France : accès dès 250 000 €, avec une offre étoffée en Private Equity et immobilier.
- Wealins – Wealins Life : accès via FAS dès 250 000 €, très large éventail d’actifs alternatifs.
Les contrats accessibles à moins de 250 000 € ne permettent pas d’investir dans ces classes d’actifs, même si d’autres avantages luxembourgeois sont conservés.
Présence d’un fonds à capital garanti
Contrairement aux contrats français, les fonds à capital garanti (équivalent des fonds euros) ne sont pas systématiques au Luxembourg. Lorsqu’ils sont proposés, leur accessibilité et leur poids maximal dans le contrat varient selon l’assureur.
- La Mondiale Europartner (LMEP) : propose un fonds général avec capital garanti, plafonné à 40 % de l’encours. Une bonification du rendement peut être appliquée si la part investie en unités de compte est élevée.
- Generali Luxembourg : permet d’aller jusqu’à 60 % de fonds à capital garanti, ce qui en fait l’un des contrats les plus défensifs du marché.
- Wealins, OneLife ou Lombard International ne proposent généralement pas de fonds général, ce qui oriente ces contrats vers une logique d’investissement plus dynamique.
La présence d’un fonds à capital garanti est un critère important pour les profils prudents ou en phase de désinvestissement.
Supports en devises étrangères
Certains contrats luxembourgeois permettent d’investir dans des fonds en devises étrangères, un avantage rarement proposé dans les contrats français. Ces supports sont particulièrement intéressants pour les investisseurs expatriés ou les profils exposés à des devises non-euro.
Les devises les plus couramment proposées sont :
- Le dollar américain (USD)
- Le franc suisse (CHF)
- La livre sterling (GBP)
Les assureurs comme La Mondiale Europartner ou Lombard International offrent cette possibilité via des fonds généraux ou des FAS libellés en devise étrangère.
Cela permet de diversifier son exposition monétaire et d’aligner son contrat avec ses flux financiers ou sa résidence fiscale.
Ce type de support est particulièrement pertinent dans un contexte de mobilité internationale ou de diversification patrimoniale en dehors de la zone euro.
À lire aussi : Fiscalité des expatriés : comment ça marche ?
Actifs atypiques éligibles
les contrats luxembourgeois permettent aussi de loger des actifs plus atypiques dans un FAS, comme des titres de sociétés non cotées ou des véhicules d’investissement exposés à l’immobilier, à l’art ou à d’autres actifs alternatifs, sous réserve d’acceptation par l’assureur et la banque dépositaire.
L’intérêt de ces montages va au-delà de la simple diversification :
- Intégrer des actifs spécifiques dans le cadre fiscal et successoral de l’assurance-vie,
- Faciliter une transmission patrimoniale optimisée, en contournant certaines contraintes civiles (comme la réserve héréditaire).
- Complexifier l’accès à un actif par un éventuel créancier, dans une logique de protection.
Critère 2 : L’accessibilité et la souplesse du contrat
Tous les contrats luxembourgeois ne sont pas accessibles aux mêmes conditions. Le ticket d’entrée, la flexibilité des versements et les modalités de sortie sont des éléments différenciants à prendre en compte pour adapter le contrat à sa situation financière et à ses besoins de liquidité.
Ticket d’entrée et conditions de versements
Les contrats d’assurance-vie luxembourgeoise se distinguent par des seuils d’accès plus élevés que les contrats français, mais certaines offres restent accessibles dès 50 000 €, notamment via des courtiers spécialisés.
Comparatif des tickets d’entrée en 2025 :
- Bâloise – Profolio : à partir de 50 000 €, contrat le plus accessible du marché.
- La Mondiale Europartner – Life Mobility Evolution : accessible dès 100 000 €, notamment via des distributeurs digitaux comme Ramify.
- OneLife – Wealth France : 100 000 € minimum, avec accès progressif aux actifs non cotés dès 250 000 €.
- Wealins – Wealins Life : à partir de 250 000 €, orienté vers les patrimoines plus importants.
- Lombard International – Liberté : ticket d’entrée à 250 000 €, avec structurations patrimoniales personnalisées.
Certains contrats autorisent également des versements programmés ou des apports ponctuels après l’ouverture, ce qui permet d’échelonner l’investissement dans le temps. Cette flexibilité peut être intéressante pour lisser l’entrée sur les marchés ou adapter les versements à la trésorerie disponible.
Il est important de noter que le ticket d’entrée conditionne l’accès à certaines classes d’actifs, notamment le Private Equity, réservé aux contrats de 250 000 € ou plus.
Conditions de rachat et options de sortie
La souplesse à la sortie du contrat est un point essentiel, notamment pour les investisseurs qui souhaitent garder une forme de liquidité ou préparer une phase de désinvestissement progressif.
Les principales options de sortie sont :
- Le rachat partiel libre : possible à tout moment, sans pénalité dans la plupart des contrats luxembourgeois. Cela permet de retirer des liquidités tout en maintenant le contrat ouvert, avec ses avantages fiscaux.
- Le rachat total : entraîne la clôture du contrat. Il reste soumis à la fiscalité applicable au moment du retrait.
- La sortie en rente viagère : proposée par certains assureurs, cette option permet de transformer le capital en revenu régulier à vie. Moins utilisée, elle peut néanmoins convenir à des profils recherchant une sécurité de revenu.
- La transmission au décès : les contrats luxembourgeois permettent de désigner un ou plusieurs bénéficiaires, avec des avantages fiscaux significatifs en cas de succession.
Dans la pratique, la grande majorité des contrats luxembourgeois permettent des rachats sans frais de sortie, à l’exception de certains cas spécifiques (ex. : sortie avant 5 ans chez Lombard International).
Enfin, certains contrats permettent de mettre en place une gestion pilotée adaptée à la sortie, avec une réallocation progressive vers des supports moins volatils à mesure que l’échéance approche.
Critère 3 : La structure des frais
La structure de frais est un élément fondamental pour comparer les contrats d’assurance-vie luxembourgeoise. À niveau de performance égal, des frais mal maîtrisés peuvent réduire significativement le rendement net pour l’investisseur. Il est donc essentiel de bien comprendre leur nature, leur montant et leur degré de négociabilité.
Les différents types de frais
Voici les principaux frais que l’on retrouve dans les contrats luxembourgeois :
- Frais d’entrée : ils varient de 0 % à 5 % selon le contrat et l’intermédiaire. Ils sont souvent négociables voire supprimés chez certains distributeurs.
- Frais de gestion de l’enveloppe (ou frais annuels de l’assureur) : ils se situent généralement entre 0,5 % et 2 % par an. Ce niveau dépend du mode de gestion (libre ou pilotée), du montant investi et du profil du souscripteur.
- Frais d’arbitrage : dans certains contrats, les premiers arbitrages annuels sont gratuits, puis des frais pouvant aller jusqu’à 1 % par opération peuvent s’appliquer.
À cela s’ajoutent les frais liés aux supports d’investissement :
- Pour les ETF, les frais courants sont généralement compris entre 0,2 % et 0,4 % par an.
- Les frais des OPCVM ou fonds actifs sont généralement plus élevés. Selon la lettre de l'Observatoire de l'épargne n°56, les frais courants moyens des fonds d’actions françaises étaient de 1,5 % en 2023, et de 1,42 % pour les fonds diversifiés. Certaines catégories spécialisées peuvent afficher des frais supérieurs à 2 %, notamment lorsqu’ils intègrent des frais d’entrée ou de surperformance.
- Les fonds alternatifs (Private Equity, dette privée, hedge funds, etc.) peuvent afficher des frais totaux bien supérieurs, mais ceux-ci varient fortement selon la stratégie, la structure juridique et le gestionnaire.
- Frais de banque dépositaire : tous les contrats en prévoient, généralement de l’ordre de 0,1 % à 0,2 % par an. Toutefois, certains contrats intègrent ces frais dans une tarification "all-in", regroupée avec les frais de gestion de l’enveloppe.
Toutes ces composantes doivent être analysées dans leur globalité, car leur impact se cumule mécaniquement sur la durée.
À lire aussi : ETF ou OPCVM : différences et guide pour choisir la bonne approche
Ce qui est négociable ou non
L’un des avantages du cadre luxembourgeois est la souplesse tarifaire permise par la réglementation. Contrairement à l’assurance-vie française où les frais sont souvent standardisés et figés, de nombreuses lignes de frais peuvent être renégociées en fonction du profil et de l’intermédiaire choisi.
- Les frais d’entrée sont presque toujours négociables. De nombreux courtiers affichent aujourd’hui 0 % de frais d’entrée sur les contrats qu’ils distribuent.
- Les frais d’arbitrage peuvent être réduits ou supprimés dans certains cas, notamment si le contrat intègre une gestion pilotée.
- Les frais de gestion de l’enveloppe sont également ajustables, particulièrement pour les encours importants (> 500 000 €).
En revanche, les frais propres aux supports d’investissement (ETF, OPCVM, fonds alternatifs) sont fixés par les sociétés de gestion et ne sont pas négociables, sauf en cas de rétrocession partielle négociée par l’intermédiaire.
Ce dernier joue donc un rôle décisif : un bon intermédiaire peut négocier pour le compte du client des conditions plus favorables, tant sur les frais que sur le ticket d’entrée, voire sur la sélection des actifs disponibles dans le contrat.
Critère 4 : La qualité du service client
La qualité du service client est un élément déterminant dans le choix d’un contrat d’assurance-vie luxembourgeoise, que l’on passe par un intermédiaire (CGP, banque privée, plateforme en ligne) ou que l’on souscrive en direct auprès de l’assureur. Elle influe sur la fluidité de la souscription, la pertinence de l’accompagnement et la capacité à piloter efficacement son contrat dans la durée.
Accompagnement et personnalisation
L’accompagnement peut prendre différentes formes selon le canal de distribution choisi :
- Les banques privées proposent souvent un suivi patrimonial complet, mais le ticket d’entrée élevé (> 500 000 €) et les frais peu négociables en font une solution élitiste.
- Les CGP indépendants offrent un conseil sur mesure, notamment pour structurer des contrats complexes. Toutefois, l’expérience client dépend fortement de la disponibilité du conseiller, et la gestion est rarement digitalisée.
- Les plateformes digitales démocratisent l’accès aux meilleurs contrats luxembourgeois en associant expertise patrimoniale et parcours 100 % en ligne. Elles permettent à un plus grand nombre d’investisseurs d’accéder à une structuration avancée, avec un suivi fluide et personnalisé.
Le niveau de service dépend aussi de la capacité du distributeur ou de l’assureur à structurer une allocation alignée sur le profil de l’investisseur, en particulier lorsqu’il s’agit d’actifs non cotés (Private Equity, dette privée, club deals…).
Expérience utilisateur et outils digitaux
L’interface de gestion joue un rôle clé dans l’expérience client, surtout pour les profils autonomes ou expatriés.
- Une interface intuitive, avec des reportings clairs et un accès simplifié aux arbitrages, permet de piloter son contrat en temps réel, sans friction.
- À l’inverse, certaines solutions traditionnelles imposent encore des démarches manuelles (courriers, rendez-vous en présentiel), ce qui peut ralentir les prises de décision et décourager l’investissement actif.
Comprendre la structure des frais : transparence et lisibilité
Plus que la simple clarté de l’information, la structure des frais dans une assurance-vie luxembourgeoise repose sur des composantes multiples et souvent personnalisables :
- Frais de l’assureur : généralement exprimés en pourcentage de l’encours annuel (0,5 à 2 % selon les cas).
- Frais de la banque dépositaire : variables selon l’établissement, souvent compris entre 0,1 % et 0,3 % par an.
- Frais du gérant : applicables dans le cadre de FID, FAS ou FIC, selon les conventions signées avec les sociétés de gestion.
- Frais des supports eux-mêmes : ETF (0,2 % à 0,4 %), OPCVM (jusqu’à 2 %), fonds alternatifs (souvent > 3 %).
- Frais d’entrée et d’arbitrage : modulables selon l’intermédiaire ou l’assureur. Certains contrats proposent des frais d’entrée à 0 % et des arbitrages gratuits ou plafonnés.
À cela s’ajoute un élément central : la dégressivité des frais selon les montants investis. Plus l’encours est élevé, plus les conditions tarifaires sont optimisées.
Certains contrats « all-in » affichent des frais globaux intégrant toutes les composantes, simplifiant ainsi la lisibilité pour l’investisseur.
Enfin, il faut noter que la transparence tarifaire dépend souvent du canal de souscription.
En direct auprès d’un assureur, les frais sont rarement accessibles sans simulation approfondie. À l’inverse, les plateformes spécialisées comme Ramify affichent des grilles claires et permettent une comparaison facilitée.
Critère 5 : Le mode de gestion
Le mode de gestion détermine la manière dont les investissements sont pilotés au sein du contrat. Libre, conseillée ou déléguée à un mandataire, chaque approche présente des avantages selon le profil de l’investisseur.
Dans le cadre luxembourgeois, la souplesse offerte est nettement supérieure à celle des contrats français.
Gestion libre, conseillée ou sous mandat
La gestion d’un contrat luxembourgeois peut être organisée selon différents modèles, qui dépendent à la fois du type de support utilisé et du niveau de délégation souhaité. On distingue deux grandes logiques de gestion : collective et individuelle.
Gestion collective
Dans ce cas, les supports sont mutualisés et standardisés. L’investisseur choisit parmi une offre définie, sans possibilité de personnalisation.
- Fonds externes : ETF ou OPCVM cotés, disponibles dans la majorité des contrats.
- FIC (Fonds Internes Collectifs) : supports gérés par l’assureur, souvent utilisés pour des allocations types.
Gestion individuelle
Elle repose sur des supports dédiés à un seul souscripteur, avec un niveau élevé de personnalisation.
- FID (Fonds Interne Dédié) : fonds sur mesure géré par un professionnel, selon un mandat précis. Le client choisit le gérant et la stratégie.
- FAS (Fonds d’Assurance Spécialisé) : fonds en gestion libre, offrant une grande autonomie dans le choix des actifs (cotés et non cotés), sous réserve d’éligibilité et de validation par l’assureur. Il peut être utilisé en gestion libre, en buy & hold, ou confié à un gérant dans un cadre informel.
Les FID comme les FAS peuvent loger des actifs non cotés (Private Equity, dette privée, immobilier, etc.). Le FID implique systématiquement un gérant professionnel, tandis que le FAS permet une gestion directe par le souscripteur, dans les limites prévues par la réglementation.
Le mode de gestion doit être choisi en fonction :
- De votre niveau de connaissance financière.
- Du temps que vous souhaitez consacrer à la gestion.
- De votre volonté de déléguer ou non les décisions d’investissement.
La possibilité de combiner plusieurs approches est désormais la norme : par exemple une partie du contrat en gestion libre et une autre en gestion sous mandat, ce qui renforce la personnalisation.
Souplesse d’arbitrage
La possibilité de changer les supports d’investissement au sein du contrat, c’est-à-dire d’arbitrer, est un élément important dans la gestion d’une assurance-vie.
Dans les contrats en gestion libre, l’arbitrage est souvent réalisable à tout moment, via une interface en ligne ou par l’intermédiaire d’un conseiller. Certains assureurs offrent un certain nombre d’arbitrages gratuits par an.
Mais cette souplesse n’est pas nécessairement supérieure à celle des contrats français en ligne, qui proposent parfois des conditions plus avantageuses, notamment des frais d’arbitrage plus faibles voire nuls.
Dans le cadre d’un FID ou d’un FAS :
- Les arbitrages sont réalisés par le gestionnaire dans un FID, selon les termes du mandat.
- Dans un FAS, en gestion libre, ils sont réalisés directement par le souscripteur.
Cette organisation permet une certaine réactivité, notamment en période de volatilité ou de changement de stratégie.
La présence d’un back-office digitalisé et la qualité de l’interface de gestion jouent un rôle important dans cette souplesse.
Un contrat trop rigide, nécessitant des délais ou des échanges manuels pour chaque modification, peut devenir un frein à la gestion active. À l’inverse, une exécution fluide permet de rester aligné avec ses objectifs patrimoniaux, même en cas de changement rapide de contexte.
Critère 6 : La solidité et la réputation de l’assureur
Avant même de s’intéresser à l’offre financière d’un contrat, il faut s’assurer que l’établissement qui le porte est solide, fiable et reconnu. Dans le cadre d’une assurance-vie luxembourgeoise, cela passe par deux éléments clés : sa santé financière et sa capacité à structurer des solutions adaptées à des patrimoines élevés.
Notation financière et ratio de solvabilité
Au Luxembourg, les compagnies d’assurance sont régulées par le Commissariat aux Assurances (CAA), qui impose une surveillance stricte de leur ratio de solvabilité. Ce ratio mesure la capacité de l’assureur à faire face à ses engagements à long terme.
Un ratio supérieur à 100 % est réglementairement requis. Au-delà de 150 %, la solidité de l’assureur est considérée comme particulièrement rassurante.
Exemples de ratios de solvabilité au 31/12/2023 :
- La Mondiale Europartner (LMEP) : 231,4 %
- Wealins : 153,7 %
- Generali Luxembourg : 165,9 %
- OneLife : 147,3 %
- Lombard International : 130,8 %
- Bâloise : 112,2 %
LMEP se distingue nettement avec l’un des ratios les plus élevés du marché, ce qui traduit une excellente capacité à honorer ses engagements, même en cas de choc économique.
La stabilité financière est un gage de sécurité supplémentaire, surtout pour les souscripteurs en quête de solutions pérennes à long terme.
Capacité à accompagner des clients patrimoniaux
Au-delà de la solidité financière, un bon assureur luxembourgeois doit pouvoir s’adapter aux besoins spécifiques d’un investisseur disposant d’un capital significatif. Cela passe par trois éléments :
- La capacité à référencer des actifs sur demande : un assureur comme Lombard International peut intégrer dans un FAS des actifs non cotés, du Private Equity, ou même des fonds thématiques alternatifs, souvent en quelques jours.
- La structuration sur mesure : certains contrats offrent une liberté très large sur le choix des gérants, la répartition des actifs ou encore la devise du fonds général. C’est le cas notamment chez Wealins, qui propose une architecture totalement personnalisable à partir de 500 000 €.
- Une couverture internationale : certains assureurs, comme Lombard ou OneLife, sont capables d’accompagner les investisseurs non-résidents fiscaux français, ce qui n’est pas le cas de tous les contrats.
Ces caractéristiques sont essentielles pour les profils ayant des objectifs complexes de diversification, d’optimisation fiscale ou de transmission transfrontalière.
À ce stade, tous les assureurs ne se valent pas. Si certains proposent des solutions très standardisées, les meilleurs se distinguent par leur flexibilité et leur réactivité face aux besoins patrimoniaux évolutifs.
Critère 7 : Conformité à votre situation
Tous les contrats luxembourgeois reposent sur un cadre juridique solide et commun : réglementation stricte, séparation des actifs, surveillance du Commissariat aux Assurances (CAA). Ce n’est donc pas un critère de différenciation. En revanche, la compatibilité du contrat avec votre profil personnel et patrimonial est, elle, essentielle.
Éligibilité selon votre pays de résidence
Tous les assureurs n’acceptent pas l’ensemble des souscripteurs internationaux. Certains refusent, par exemple, les non-résidents fiscaux français vivant aux États-Unis, en Asie ou dans certaines juridictions à fiscalité complexe.
Avant toute souscription, il est crucial de vérifier que l’assureur accepte votre pays de résidence fiscale.
Cette vérification est indispensable pour les profils mobiles ou expatriés souhaitant bénéficier de la portabilité internationale du contrat.
Disponibilité des banques dépositaires et gérants
Le choix du contrat conditionne également l’accès à certains partenaires :
- Banque dépositaire : c’est elle qui conserve les actifs. Tous les assureurs ne travaillent pas avec les mêmes établissements, et certains déposants (notamment situés hors de France) sont à privilégier pour éviter toute exposition à la loi Sapin 2.
- Gérants et sociétés de gestion : leur disponibilité varie selon les assureurs et les contrats. Certains ne référencent qu’un univers restreint, quand d’autres permettent de sélectionner librement les gestionnaires pour un FID ou un FAS.
Pour construire une stratégie sur mesure, il faut s’assurer que le contrat permet bien d’accéder aux acteurs que vous ciblez, en fonction de votre localisation, de votre patrimoine et de vos objectifs.
Les erreurs à éviter pour bien choisir son assurance-vie luxembourgeoise
Même si les contrats luxembourgeois offrent de nombreux avantages, ils ne se valent pas tous. Certaines erreurs classiques peuvent fortement limiter les bénéfices attendus ou créer des risques inutiles. Voici les principaux écueils à éviter avant de souscrire.
Se concentrer uniquement sur les frais visibles
Il peut être tentant de comparer les contrats uniquement à partir des frais d’entrée ou de gestion affichés, mais cette approche est incomplète.
Il faut également prendre en compte :
- Les frais internes aux supports (ETF, OPCVM, Private Equity), souvent peu mis en avant dans les documents commerciaux.
- La performance potentielle de l’allocation, qui dépend largement de l’univers d’investissement disponible et de la qualité de la gestion.
- La structure globale du contrat, qui peut inclure des frais additionnels (dépositaire, gestion pilotée, arbitrages).
Un contrat à frais réduits mais mal structuré ou pauvre en supports peut s’avérer moins performant qu’un contrat plus cher mais mieux conçu.
Choisir un contrat mal aligné avec son profil
Tous les contrats ne répondent pas aux mêmes objectifs. Il est essentiel d’aligner le contrat choisi avec son niveau de patrimoine, son horizon d’investissement et ses objectifs patrimoniaux.
Par exemple :
- Un contrat accessible à partir de 50 000 €, comme celui de Bâloise, peut convenir à un profil prudent en quête de protection juridique et de neutralité fiscale.
- En revanche, ce type de contrat ne permet pas d’accéder à ce niveau d’engagement aux FAS ni au Private Equity.
Effectuer un versement insuffisant par rapport à ses objectifs revient à se priver des principaux atouts de l’assurance-vie luxembourgeoise.
Négliger la solidité de l’assureur et la banque dépositaire
La sécurité d’un contrat luxembourgeois repose autant sur l’assureur que sur la banque dépositaire choisie. Ignorer ces deux aspects peut créer des risques inutiles.
- Il faut vérifier le ratio de solvabilité de l’assureur. Un niveau supérieur à 150 % est considéré comme solide.
- Il est impératif de privilégier une banque dépositaire hors de France afin d’éviter toute exposition à la loi Sapin 2, qui permet de bloquer les rachats de contrats en cas de crise.
Un assureur mal noté ou une structure adossée à un dépositaire français fragilise la promesse de sécurité renforcée du Luxembourg.
Mal choisir son intermédiaire
Le choix de l’intermédiaire est aussi stratégique que celui de l’assureur. C’est lui qui négocie les conditions tarifaires, construit l’allocation, assure le suivi, et facilite l’accès à des supports spécialisés.
Un bon intermédiaire :
- Négocie les frais d’entrée et de gestion.
- Accompagne la structuration du contrat.
- Propose un suivi régulier, avec une interface claire et des reportings de qualité.
À l’inverse, un intermédiaire peu spécialisé, peu réactif, ou absent en matière de conseil peut limiter significativement l’intérêt du contrat.
Omettre les obligations fiscales
Un contrat d’assurance-vie luxembourgeoise n’échappe pas aux obligations déclaratives françaises. Tout manquement sur ce point peut avoir des conséquences fiscales lourdes.
- Le contrat doit être déclaré à l’administration française via le formulaire n° 3916-BIS, chaque année.
- Les rachats effectués doivent également être déclarés, le cas échéant, dans la déclaration de revenus.
- La fiscalité applicable est celle de la résidence fiscale du souscripteur. Pour un résident français, elle est identique à celle d’un contrat local, y compris pour les rachats.
Ignorer ces règles expose à des pénalités administratives et à des redressements fiscaux.
Surestimer la richesse de l’offre d’investissement
Certains contrats mettent en avant une offre d’investissement large sur le papier, mais la réalité peut être plus restreinte.
Il convient de vérifier :
- Les supports réellement disponibles dans le contrat et leur diversité,
- La capacité de l’assureur à référencer de nouveaux fonds sur demande,
- Et le niveau de personnalisation effectivement possible, notamment pour les FAS.
Une offre théoriquement riche mais peu réactive ou limitée dans la pratique peut contraindre fortement la construction du portefeuille.
Conclusion
L’assurance-vie luxembourgeoise est un type de contrat qui offre un cadre juridique exceptionnel et une protection des actifs inégalée en Europe. Il offre également une grande diversité de supports d’investissement et une neutralité fiscale particulièrement précieuse pour les profils mobiles ou les patrimoines complexes.
Mais tous les contrats ne se valent pas. La qualité de l’assureur, son ratio de solvabilité, la structure du contrat (individuel vs collectif), la banque dépositaire choisie et la souplesse de gestion sont autant de critères déterminants pour sécuriser son choix.
Un bon contrat combine solidité, transparence, accessibilité et flexibilité.
Les différences se jouent aussi souvent sur la capacité à accéder aux meilleurs supports (ETF, Private Equity, dette privée), la qualité du conseil patrimonial et la possibilité de structurer une allocation personnalisée via un FID ou un FAS.
L’intermédiaire joue un rôle central. Il influence non seulement les conditions financières, mais aussi la richesse des solutions disponibles et la fluidité du parcours client.
Un contrat mal choisi peut limiter considérablement le potentiel du dispositif. À l’inverse, bien accompagné, l’assurance-vie luxembourgeoise devient un outil puissant pour sécuriser, diversifier et transmettre un patrimoine dans les meilleures conditions.
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