Quels sont les principaux frais d’une assurance-vie ?
Les frais d’une assurance-vie se répartissent tout au long de la vie du contrat : à l’ouverture, lors des versements, chaque année sur la gestion, ou encore à la sortie.
Les comprendre dans le détail permet d’évaluer la performance réelle de votre épargne et de comparer les contrats en toute objectivité.
Tableau récapitulatif des frais d’assurance-vie en 2025
Source : site du gouvernement
Frais d’ouverture d’une assurance-vie : que paie-t-on à la souscription ?
Les frais d’ouverture, aussi appelés frais d’adhésion ou de dossier, correspondent au coût administratif de mise en place du contrat d’assurance-vie. Ils sont facturés une seule fois, au moment de la souscription.
Ces frais se caractérisent par plusieurs éléments essentiels :
- Un montant forfaitaire : ils ne dépendent pas du montant investi, mais sont fixés à l’avance par l’assureur.
- Une application variable selon le canal de distribution : la plupart des contrats en ligne ou des courtiers indépendants les ont supprimés, tandis que certains assureurs traditionnels les maintiennent.
- Une fourchette stable en 2025 : entre 0 € et 40 €, le plus souvent gratuits pour les offres digitales.
- Un impact limité : ils ne se répètent pas, mais réduisent légèrement le capital initial investi.
Par exemple, un contrat facturant 30 € à l’ouverture aura un effet négligeable sur un placement de 10 000 €, mais pèsera davantage sur une petite mise de départ.
Frais de versement (ou frais d’entrée) : combien coûte chaque versement ?
Les frais de versement assurance vie, aussi appelés frais d’entrée, sont prélevés à chaque prime versée sur le contrat. Ils rémunèrent principalement le distributeur et peuvent être négociés, voire supprimés.
Voici les principaux aspects à connaître :
- Un calcul proportionnel au montant versé : ces frais représentent un pourcentage du versement (souvent entre 0 % et 5 %) ou, plus rarement, un forfait fixe.
- Des barèmes dégressifs selon les montants investis : plus le versement est élevé, plus le taux de frais peut baisser.
- Une pratique contrastée selon les acteurs : les contrats en ligne affichent généralement 0 % de frais d’entrée, alors que certains réseaux bancaires appliquent encore jusqu’à 4 à 5 %.
- Une négociation possible : les épargnants disposant d’un capital conséquent peuvent souvent obtenir une réduction du taux.
- Un impact majeur sur la rentabilité : chaque pourcentage de frais d’entrée réduit immédiatement le capital investi et pèse sur la performance à long terme.
Sur un versement de 10 000 € avec 3 % de frais, seuls 9 700 € sont réellement investis. À rendement égal, un contrat d’assurance-vie sans frais de versement génère ainsi un gain supérieur de plusieurs centaines d’euros au bout de dix ans.
Frais de gestion annuels : combien l’assureur prélève-t-il chaque année ?
Les frais de gestion assurance vie sont prélevés chaque année sur l’encours détenu, quelle que soit la performance du contrat. Ils représentent la rémunération de l’assureur pour la tenue de compte, la gestion administrative et la garantie financière. Ces frais diffèrent selon les supports d’investissement choisis.
Les principaux éléments à examiner sont les suivants :
- Une base de calcul annuelle sur l’encours total du contrat.
- Deux niveaux distincts selon les supports d’investissement : un taux pour le fonds en euros et un autre pour les unités de compte (UC).
- Un effet cumulatif important à long terme : ces frais s’appliquent chaque année sur un capital croissant, ce qui accentue leur impact dans le temps.
Frais de gestion sur le fonds en euros
Les frais de gestion du fonds en euros sont directement déduits du rendement brut du support garanti. Ils expliquent la différence entre le taux brut affiché et le taux réellement servi à l’épargnant.
Les caractéristiques observées en 2025 sont les suivantes :
- Mode de calcul : pourcentage annuel appliqué à l’encours en euros.
- Niveau moyen : entre 0,5 % et 1 %, selon le contrat.
- Effet sur le rendement : plus les frais sont élevés, plus le taux net est réduit.
Ainsi, un fonds qui réalise 3,5 % brut, avec 0,8 % de frais, versera 2,7 % net à l’épargnant, avant fiscalité.
Frais de gestion sur les unités de compte (UC)
Les frais de gestion sur UC concernent la part investie dans les supports financiers, plus dynamiques, mais non garantis. Ils s’ajoutent aux frais propres des supports eux-mêmes.
En 2025, les contrats affichent généralement :
- Un taux compris entre 0,5 % et 1,5 % par an, avec une moyenne proche de 1 %.
- Des frais distincts du contrat et du support d’investissement : les frais UC de l’assureur s’ajoutent à ceux des fonds sous-jacents.
- Un effet amplifié dans le temps, puisque ces frais sont calculés sur la valeur de marché des supports, qui peut évoluer à la hausse.
Avec 100 000 € investis sur des UC, un contrat à 1 % de frais de gestion prélèvera 1 000 € par an, auxquels s’ajoutent les frais internes des supports (souvent 0,5 à 2 %).
Frais de gestion des supports UC : les frais invisibles des OPC, ETF, SCPI ou fonds de Private Equity
Les unités de compte (UC) logent des supports financiers qui comportent leurs propres frais internes. Ces coûts, souvent appelés « frais courants » ou « TER », sont intégrés au rendement et rarement visibles pour l’épargnant.
Quels frais sont intégrés dans les fonds (OPCVM, FCP, ETF) ?
Chaque support financier intègre des frais de gestion, de performance ou de transaction, qui réduisent le rendement du fonds avant même son affichage.
Les principaux éléments à considérer sont :
- Les frais courants : ils couvrent la gestion du portefeuille, les coûts administratifs et la rémunération du gérant.
- Les frais de performance éventuels : ils s’appliquent uniquement si le fonds dépasse un certain objectif ou indice.
- Les frais de mouvement : ils reflètent le coût des transactions effectuées à l’intérieur du fonds.
- Des niveaux variables selon les supports : les ETF présentent des frais très bas (< 0,3 %), tandis que les fonds actifs peuvent atteindre 1,5 à 2,5 %.
Par exemple, un fonds actions avec 2 % de frais courants sur 50 000 € représente 1 000 € de frais annuels invisibles pour l’investisseur.
À lire aussi : Les meilleurs ETF disponibles en Assurance-vie : Comment choisir ?
Double couche de frais avec la SCPI en assurance-vie
Les unités de compte (UC) logées dans une assurance-vie cumulent toujours deux niveaux de frais : ceux du support lui-même et ceux du contrat d’assurance-vie. C’est valable pour toutes les UC (fonds, ETF, SCPI, etc.) et pas uniquement pour l’immobilier.
La particularité des SCPI logées dans une assurance-vie réside ailleurs : les assureurs peuvent retenir jusqu’à 15 % des loyers versés par la SCPI avant de les reverser à l’épargnant.
Certains contrats haut de gamme se démarquent en reversant 100 % des loyers perçus, ce qui améliore sensiblement le rendement net.
Les principaux frais à examiner sont les suivants :
- Les frais de souscription : souvent compris entre 8 % et 10 %, mais parfois plus faibles qu’en détention directe, selon les accords passés entre assureur et société de gestion.
- Les frais de gestion annuels : généralement prélevés sur les loyers encaissés, autour de 8 % à 12 % des revenus bruts.
- Les frais de gestion du contrat : appliqués en plus sur la valeur de la SCPI détenue dans l’enveloppe.
Ainsi, une SCPI à 10 % de frais d’entrée hébergée dans un contrat à 0,8 % de frais UC nécessite plusieurs années de détention pour compenser la double couche de frais.
Frais d’arbitrage : combien coûte un changement de support ?
Les frais d’arbitrage en assurance-vie s’appliquent lorsque l’épargnant modifie la répartition de ses investissements. Ils concernent principalement les contrats multisupports.
Ces frais se caractérisent par plusieurs paramètres :
- Un mode de calcul forfaitaire ou proportionnel : de 15 à 25 € par ordre, ou 0,5 à 1 % du montant transféré.
- Un quota d’arbitrages gratuits souvent prévu dans le contrat, au-delà duquel les frais s’appliquent.
- Un coût global faible mais récurrent pour les investisseurs actifs qui rééquilibrent régulièrement leur allocation.
Un arbitrage de 10 000 € avec 0,5 % de frais représente 50 € de coût. Répété plusieurs fois par an, cela peut réduire la performance du contrat à long terme.
Frais de rachat ou de retrait : combien coûte la sortie ?
Les frais de sortie en assurance-vie (ou frais de rachat) concernent les retraits partiels ou totaux effectués sur le contrat. Ils sont désormais rares sur les contrats récents, mais subsistent encore dans certains contrats plus anciens.
Le capital n’est jamais bloqué avant 8 ans : un rachat reste toujours possible, mais avant cette durée, il entraîne une fiscalité moins avantageuse.
Le calcul des frais de retrait repose généralement sur un pourcentage du montant racheté, précisé dans les conditions générales du contrat. Certains assureurs appliquent un barème dégressif, tandis que d’autres ont totalement supprimé ces frais.
Un rapport d’information du Sénat sur la transparence et la concurrence dans l’assurance-vie souligne que ces frais, historiquement fréquents, tendent à disparaître sous la pression des régulateurs et de la concurrence en ligne, afin de favoriser la mobilité des épargnants et la clarté tarifaire.
Plusieurs paramètres sont à observer :
- Une application dégressive dans le temps, les frais diminuant avec l’ancienneté du contrat.
- Une fourchette comprise entre 0 % et 3-4 %, selon les assureurs et les dates de souscription.
- Une absence quasi systématique sur les contrats récents, notamment en ligne.
- Un impact ponctuel mais non négligeable pour les retraits anticipés.
Un retrait de 20 000 € soumis à 3 % de frais coûte 600 €, en plus de la fiscalité applicable. Ce type de frais est donc à surveiller, surtout pour les contrats ouverts avant 2010.
À lire aussi : Retirer de l'argent de son Assurance-vie : Les différents types de retrait et comment faire avant/après 8 ans
Frais de transfert : peut-on changer de contrat sans frais ?
Le transfert d’une assurance-vie ne fonctionne pas comme celui d’un plan d’épargne retraite (PER). Il n’est possible que si le nouveau contrat est hébergé chez le même assureur. Dans ce cas, les fonds sont simplement réaffectés vers un autre contrat, sans clôture fiscale.
En revanche, si l’épargnant souhaite changer d’assureur (par exemple passer d’un contrat Generali à un contrat Spirica), il doit effectuer un rachat total du contrat existant, payer les éventuels impôts dus sur les gains, puis réinvestir les capitaux sur le nouveau contrat. Il ne s’agit donc pas d’un véritable transfert au sens administratif, mais d’une réouverture.
Dans les faits, les transferts d’assurance-vie restent rares, sauf pour ceux qui souhaitent profiter d’un contrat plus moderne ou d’une offre plus compétitive proposée par le même assureur.
Concernant les éventuels frais de transfert, ils obéissent à des règles précises :
- Un prélèvement proportionnel au capital transféré, souvent compris entre 0 % et 1 %.
- Un barème parfois dégressif, selon l’ancienneté du contrat ou la nature des sommes transférées.
- Une pratique en déclin, la majorité des assureurs ayant supprimé ces frais pour rester compétitifs.
Pour aller plus loin : Transfert Assurance-vie : Comment procéder ? (guide complet)
Frais de gestion pilotée (mandat) : quel surcoût pour la délégation de gestion ?
Opter pour le mode de gestion pilotée revient à déléguer la gestion de son contrat à un expert. Cette option simplifie l’allocation, mais ajoute un surcoût.
Les principaux éléments à connaître sont les suivants :
- Un pourcentage additionnel de frais annuels, en plus des frais classiques de gestion du contrat.
- Une fourchette moyenne de 0,3 % à 0,5 % par an, pouvant atteindre 0,8 % à 1 % selon les prestataires.
- Un surcoût justifiable uniquement si la performance obtenue compense la différence de frais.
Sur un encours de 120 000 €, une différence de 0,4 % entre gestion libre et pilotée représente 480 € par an, hors performance.
À lire aussi : Assurance-vie : Gestion libre ou pilotée ?
Frais cachés, rétrocessions et frais indirects : comment les repérer ?
Tous les frais sont obligatoirement détaillés dans les documents réglementaires (souvent intitulés “Détails des frais” sur le site de l’assureur).
En revanche, la communication des assureurs porte généralement uniquement sur leurs propres frais (frais de gestion du contrat et éventuels frais de gestion pilotée) sans inclure ceux des supports financiers choisis par l’épargnant.
Or, toute unité de compte (UC) comporte ses propres frais internes, déduits directement de la performance brute du support. Ces frais peuvent représenter une part importante du coût total de détention.
Les principaux éléments à connaître sont les suivants :
- Les rétrocessions : une partie des frais de gestion des supports est reversée à l’assureur ou au distributeur, selon une répartition qui doit désormais être publiée de manière transparente.
- Les commissions de performance : elles sont prélevées uniquement en cas de dépassement d’un objectif de rendement défini par la société de gestion.
- Les frais de mouvement : ils correspondent au coût des transactions internes réalisées par le gestionnaire du support.
- Le cumul des couches de frais : entre frais du contrat, frais du support (ETF, OPCVM, SCPI, etc.) et, le cas échéant, frais de mandat de gestion.
Selon les données de France Assureurs (2024), les frais moyens des supports en unités de compte s’élèvent à 1,85 % pour les fonds actions et 1,22 % pour les fonds obligataires. Ces coûts s’ajoutent aux frais du contrat, même s’ils ne sont pas directement facturés à l’épargnant.
Ainsi, un fonds actions à 2 % de frais courants, dont 1 % est rétrocédé à l’assureur, combiné à 0,8 % de frais UC du contrat, représente un coût global d’environ 2,8 % par an.
Frais de succession
En cas de décès de l’assuré, l’assurance-vie conserve ses avantages fiscaux, mais certains frais peuvent réduire le capital effectivement transmis aux bénéficiaires. Ils s’ajoutent, le cas échéant, aux frais de gestion ou de versement déjà appliqués pendant la vie du contrat.
Les principaux frais spécifiques à la succession sont les suivants :
- Les frais de sortie du contrat : certains assureurs peuvent prélever des frais techniques pour retirer l’argent de l’assurance-vie au moment du dénouement du contrat, notamment lors du versement du capital décès. Ils sont généralement compris entre 0 % et 1 %, voire supprimés sur les contrats récents.
- Les frais administratifs de succession : ils couvrent la gestion du dossier de succession par l’assureur (recherche des bénéficiaires, traitement du capital, envoi des justificatifs). Ces frais sont souvent forfaitaires, entre 100 et 300 €, selon les assureurs.
- Les frais de notaire éventuels : si les capitaux doivent transiter par la succession (notamment en l’absence de clause bénéficiaire valide), des honoraires de notaire peuvent s’ajouter. Leur montant dépend de la complexité du dossier et du patrimoine global.
En pratique, la plupart des contrats modernes ne facturent plus de frais de succession, hormis les frais administratifs fixes. Toutefois, le bénéficiaire doit savoir que les frais de gestion du contrat continuent d’être prélevés jusqu’au dénouement effectif, c’est-à-dire jusqu’au versement des fonds.
À lire aussi : Succession et Assurance-vie : fonctionnement, droits et fiscalité
Frais d’ouverture d’une assurance-vie : que paie-t-on à la souscription ?
Les frais d’ouverture, aussi appelés frais d’adhésion ou de dossier, correspondent au coût administratif de mise en place du contrat d’assurance-vie. Ils sont facturés une seule fois, au moment de la souscription.
Ces frais se caractérisent par plusieurs éléments essentiels :
- Un montant forfaitaire : ils ne dépendent pas du montant investi, mais sont fixés à l’avance par l’assureur.
- Une application variable selon le canal de distribution : la plupart des contrats en ligne ou des courtiers indépendants les ont supprimés, tandis que certains assureurs traditionnels les maintiennent.
- Une fourchette stable en 2025 : entre 0 € et 40 €, le plus souvent gratuits pour les offres digitales.
- Un impact limité : ils ne se répètent pas, mais réduisent légèrement le capital initial investi.
Par exemple, un contrat facturant 30 € à l’ouverture aura un effet négligeable sur un placement de 10 000 €, mais pèsera davantage sur une petite mise de départ.
Frais de versement (ou frais d’entrée) : combien coûte chaque versement ?
Les frais de versement assurance vie, aussi appelés frais d’entrée, sont prélevés à chaque prime versée sur le contrat. Ils rémunèrent principalement le distributeur et peuvent être négociés, voire supprimés.
Voici les principaux aspects à connaître :
- Un calcul proportionnel au montant versé : ces frais représentent un pourcentage du versement (souvent entre 0 % et 5 %) ou, plus rarement, un forfait fixe.
- Des barèmes dégressifs selon les montants investis : plus le versement est élevé, plus le taux de frais peut baisser.
- Une pratique contrastée selon les acteurs : les contrats en ligne affichent généralement 0 % de frais d’entrée, alors que certains réseaux bancaires appliquent encore jusqu’à 4 à 5 %.
- Une négociation possible : les épargnants disposant d’un capital conséquent peuvent souvent obtenir une réduction du taux.
- Un impact majeur sur la rentabilité : chaque pourcentage de frais d’entrée réduit immédiatement le capital investi et pèse sur la performance à long terme.
Sur un versement de 10 000 € avec 3 % de frais, seuls 9 700 € sont réellement investis. À rendement égal, un contrat d’assurance-vie sans frais de versement génère ainsi un gain supérieur de plusieurs centaines d’euros au bout de dix ans.
Frais de gestion annuels : combien l’assureur prélève-t-il chaque année ?
Les frais de gestion assurance vie sont prélevés chaque année sur l’encours détenu, quelle que soit la performance du contrat. Ils représentent la rémunération de l’assureur pour la tenue de compte, la gestion administrative et la garantie financière. Ces frais diffèrent selon les supports d’investissement choisis.
Les principaux éléments à examiner sont les suivants :
- Une base de calcul annuelle sur l’encours total du contrat.
- Deux niveaux distincts selon les supports d’investissement : un taux pour le fonds en euros et un autre pour les unités de compte (UC).
- Un effet cumulatif important à long terme : ces frais s’appliquent chaque année sur un capital croissant, ce qui accentue leur impact dans le temps.
Frais de gestion sur le fonds en euros
Les frais de gestion du fonds en euros sont directement déduits du rendement brut du support garanti. Ils expliquent la différence entre le taux brut affiché et le taux réellement servi à l’épargnant.
Les caractéristiques observées en 2025 sont les suivantes :
- Mode de calcul : pourcentage annuel appliqué à l’encours en euros.
- Niveau moyen : entre 0,5 % et 1 %, selon le contrat.
- Effet sur le rendement : plus les frais sont élevés, plus le taux net est réduit.
Ainsi, un fonds qui réalise 3,5 % brut, avec 0,8 % de frais, versera 2,7 % net à l’épargnant, avant fiscalité.
Frais de gestion sur les unités de compte (UC)
Les frais de gestion sur UC concernent la part investie dans les supports financiers, plus dynamiques, mais non garantis. Ils s’ajoutent aux frais propres des supports eux-mêmes.
En 2025, les contrats affichent généralement :
- Un taux compris entre 0,5 % et 1,5 % par an, avec une moyenne proche de 1 %.
- Des frais distincts du contrat et du support d’investissement : les frais UC de l’assureur s’ajoutent à ceux des fonds sous-jacents.
- Un effet amplifié dans le temps, puisque ces frais sont calculés sur la valeur de marché des supports, qui peut évoluer à la hausse.
Avec 100 000 € investis sur des UC, un contrat à 1 % de frais de gestion prélèvera 1 000 € par an, auxquels s’ajoutent les frais internes des supports (souvent 0,5 à 2 %).
Frais de gestion des supports UC : les frais invisibles des OPC, ETF, SCPI ou fonds de Private Equity
Les unités de compte (UC) logent des supports financiers qui comportent leurs propres frais internes. Ces coûts, souvent appelés « frais courants » ou « TER », sont intégrés au rendement et rarement visibles pour l’épargnant.
Quels frais sont intégrés dans les fonds (OPCVM, FCP, ETF) ?
Chaque support financier intègre des frais de gestion, de performance ou de transaction, qui réduisent le rendement du fonds avant même son affichage.
Les principaux éléments à considérer sont :
- Les frais courants : ils couvrent la gestion du portefeuille, les coûts administratifs et la rémunération du gérant.
- Les frais de performance éventuels : ils s’appliquent uniquement si le fonds dépasse un certain objectif ou indice.
- Les frais de mouvement : ils reflètent le coût des transactions effectuées à l’intérieur du fonds.
- Des niveaux variables selon les supports : les ETF présentent des frais très bas (< 0,3 %), tandis que les fonds actifs peuvent atteindre 1,5 à 2,5 %.
Par exemple, un fonds actions avec 2 % de frais courants sur 50 000 € représente 1 000 € de frais annuels invisibles pour l’investisseur.
À lire aussi : Les meilleurs ETF disponibles en Assurance-vie : Comment choisir ?
Double couche de frais avec la SCPI en assurance-vie
Les unités de compte (UC) logées dans une assurance-vie cumulent toujours deux niveaux de frais : ceux du support lui-même et ceux du contrat d’assurance-vie. C’est valable pour toutes les UC (fonds, ETF, SCPI, etc.) et pas uniquement pour l’immobilier.
La particularité des SCPI logées dans une assurance-vie réside ailleurs : les assureurs peuvent retenir jusqu’à 15 % des loyers versés par la SCPI avant de les reverser à l’épargnant.
Certains contrats haut de gamme se démarquent en reversant 100 % des loyers perçus, ce qui améliore sensiblement le rendement net.
Les principaux frais à examiner sont les suivants :
- Les frais de souscription : souvent compris entre 8 % et 10 %, mais parfois plus faibles qu’en détention directe, selon les accords passés entre assureur et société de gestion.
- Les frais de gestion annuels : généralement prélevés sur les loyers encaissés, autour de 8 % à 12 % des revenus bruts.
- Les frais de gestion du contrat : appliqués en plus sur la valeur de la SCPI détenue dans l’enveloppe.
Ainsi, une SCPI à 10 % de frais d’entrée hébergée dans un contrat à 0,8 % de frais UC nécessite plusieurs années de détention pour compenser la double couche de frais.
Frais d’arbitrage : combien coûte un changement de support ?
Les frais d’arbitrage en assurance-vie s’appliquent lorsque l’épargnant modifie la répartition de ses investissements. Ils concernent principalement les contrats multisupports.
Ces frais se caractérisent par plusieurs paramètres :
- Un mode de calcul forfaitaire ou proportionnel : de 15 à 25 € par ordre, ou 0,5 à 1 % du montant transféré.
- Un quota d’arbitrages gratuits souvent prévu dans le contrat, au-delà duquel les frais s’appliquent.
- Un coût global faible mais récurrent pour les investisseurs actifs qui rééquilibrent régulièrement leur allocation.
Un arbitrage de 10 000 € avec 0,5 % de frais représente 50 € de coût. Répété plusieurs fois par an, cela peut réduire la performance du contrat à long terme.
Frais de rachat ou de retrait : combien coûte la sortie ?
Les frais de sortie en assurance-vie (ou frais de rachat) concernent les retraits partiels ou totaux effectués sur le contrat. Ils sont désormais rares sur les contrats récents, mais subsistent encore dans certains contrats plus anciens.
Le capital n’est jamais bloqué avant 8 ans : un rachat reste toujours possible, mais avant cette durée, il entraîne une fiscalité moins avantageuse.
Le calcul des frais de retrait repose généralement sur un pourcentage du montant racheté, précisé dans les conditions générales du contrat. Certains assureurs appliquent un barème dégressif, tandis que d’autres ont totalement supprimé ces frais.
Un rapport d’information du Sénat sur la transparence et la concurrence dans l’assurance-vie souligne que ces frais, historiquement fréquents, tendent à disparaître sous la pression des régulateurs et de la concurrence en ligne, afin de favoriser la mobilité des épargnants et la clarté tarifaire.
Plusieurs paramètres sont à observer :
- Une application dégressive dans le temps, les frais diminuant avec l’ancienneté du contrat.
- Une fourchette comprise entre 0 % et 3-4 %, selon les assureurs et les dates de souscription.
- Une absence quasi systématique sur les contrats récents, notamment en ligne.
- Un impact ponctuel mais non négligeable pour les retraits anticipés.
Un retrait de 20 000 € soumis à 3 % de frais coûte 600 €, en plus de la fiscalité applicable. Ce type de frais est donc à surveiller, surtout pour les contrats ouverts avant 2010.
À lire aussi : Retirer de l'argent de son Assurance-vie : Les différents types de retrait et comment faire avant/après 8 ans
Frais de transfert : peut-on changer de contrat sans frais ?
Le transfert d’une assurance-vie ne fonctionne pas comme celui d’un plan d’épargne retraite (PER). Il n’est possible que si le nouveau contrat est hébergé chez le même assureur. Dans ce cas, les fonds sont simplement réaffectés vers un autre contrat, sans clôture fiscale.
En revanche, si l’épargnant souhaite changer d’assureur (par exemple passer d’un contrat Generali à un contrat Spirica), il doit effectuer un rachat total du contrat existant, payer les éventuels impôts dus sur les gains, puis réinvestir les capitaux sur le nouveau contrat. Il ne s’agit donc pas d’un véritable transfert au sens administratif, mais d’une réouverture.
Dans les faits, les transferts d’assurance-vie restent rares, sauf pour ceux qui souhaitent profiter d’un contrat plus moderne ou d’une offre plus compétitive proposée par le même assureur.
Concernant les éventuels frais de transfert, ils obéissent à des règles précises :
- Un prélèvement proportionnel au capital transféré, souvent compris entre 0 % et 1 %.
- Un barème parfois dégressif, selon l’ancienneté du contrat ou la nature des sommes transférées.
- Une pratique en déclin, la majorité des assureurs ayant supprimé ces frais pour rester compétitifs.
Pour aller plus loin : Transfert Assurance-vie : Comment procéder ? (guide complet)
Frais de gestion pilotée (mandat) : quel surcoût pour la délégation de gestion ?
Opter pour le mode de gestion pilotée revient à déléguer la gestion de son contrat à un expert. Cette option simplifie l’allocation, mais ajoute un surcoût.
Les principaux éléments à connaître sont les suivants :
- Un pourcentage additionnel de frais annuels, en plus des frais classiques de gestion du contrat.
- Une fourchette moyenne de 0,3 % à 0,5 % par an, pouvant atteindre 0,8 % à 1 % selon les prestataires.
- Un surcoût justifiable uniquement si la performance obtenue compense la différence de frais.
Sur un encours de 120 000 €, une différence de 0,4 % entre gestion libre et pilotée représente 480 € par an, hors performance.
À lire aussi : Assurance-vie : Gestion libre ou pilotée ?
Frais cachés, rétrocessions et frais indirects : comment les repérer ?
Tous les frais sont obligatoirement détaillés dans les documents réglementaires (souvent intitulés “Détails des frais” sur le site de l’assureur).
En revanche, la communication des assureurs porte généralement uniquement sur leurs propres frais (frais de gestion du contrat et éventuels frais de gestion pilotée) sans inclure ceux des supports financiers choisis par l’épargnant.
Or, toute unité de compte (UC) comporte ses propres frais internes, déduits directement de la performance brute du support. Ces frais peuvent représenter une part importante du coût total de détention.
Les principaux éléments à connaître sont les suivants :
- Les rétrocessions : une partie des frais de gestion des supports est reversée à l’assureur ou au distributeur, selon une répartition qui doit désormais être publiée de manière transparente.
- Les commissions de performance : elles sont prélevées uniquement en cas de dépassement d’un objectif de rendement défini par la société de gestion.
- Les frais de mouvement : ils correspondent au coût des transactions internes réalisées par le gestionnaire du support.
- Le cumul des couches de frais : entre frais du contrat, frais du support (ETF, OPCVM, SCPI, etc.) et, le cas échéant, frais de mandat de gestion.
Selon les données de France Assureurs (2024), les frais moyens des supports en unités de compte s’élèvent à 1,85 % pour les fonds actions et 1,22 % pour les fonds obligataires. Ces coûts s’ajoutent aux frais du contrat, même s’ils ne sont pas directement facturés à l’épargnant.
Ainsi, un fonds actions à 2 % de frais courants, dont 1 % est rétrocédé à l’assureur, combiné à 0,8 % de frais UC du contrat, représente un coût global d’environ 2,8 % par an.
Frais de succession
En cas de décès de l’assuré, l’assurance-vie conserve ses avantages fiscaux, mais certains frais peuvent réduire le capital effectivement transmis aux bénéficiaires. Ils s’ajoutent, le cas échéant, aux frais de gestion ou de versement déjà appliqués pendant la vie du contrat.
Les principaux frais spécifiques à la succession sont les suivants :
- Les frais de sortie du contrat : certains assureurs peuvent prélever des frais techniques pour retirer l’argent de l’assurance-vie au moment du dénouement du contrat, notamment lors du versement du capital décès. Ils sont généralement compris entre 0 % et 1 %, voire supprimés sur les contrats récents.
- Les frais administratifs de succession : ils couvrent la gestion du dossier de succession par l’assureur (recherche des bénéficiaires, traitement du capital, envoi des justificatifs). Ces frais sont souvent forfaitaires, entre 100 et 300 €, selon les assureurs.
- Les frais de notaire éventuels : si les capitaux doivent transiter par la succession (notamment en l’absence de clause bénéficiaire valide), des honoraires de notaire peuvent s’ajouter. Leur montant dépend de la complexité du dossier et du patrimoine global.
En pratique, la plupart des contrats modernes ne facturent plus de frais de succession, hormis les frais administratifs fixes. Toutefois, le bénéficiaire doit savoir que les frais de gestion du contrat continuent d’être prélevés jusqu’au dénouement effectif, c’est-à-dire jusqu’au versement des fonds.
À lire aussi : Succession et Assurance-vie : fonctionnement, droits et fiscalité
Quels contrats affichent les frais les plus bas en 2025 ?
Tous les contrats d’assurance-vie ne se valent pas en matière de frais. En 2025, les écarts entre les offres en ligne et les contrats bancaires traditionnels restent marqués, avec parfois plus de 1 point de différence sur le comparatif des frais de gestion et jusqu’à 3 % d’écart sur les frais d’entrée.
Tableau récapitulatif des contrats avec les frais les plus bas
Le tableau ci-dessous présente une sélection des contrats les plus représentatifs du marché, d’après leurs frais officiels au 1er semestre 2025.
Avertissement : Les informations présentées dans ce tableau sont fournies à titre informatif et général. Elles ne constituent pas un conseil en investissement personnalisé, ni une recommandation d’achat ou de vente.
Sources : Données issues des sites officiels.
Ce comparatif des frais d’assurance-vie recense les contrats multisupports ouverts au grand public dont les frais sont parmi les plus bas du marché.
Les données proviennent exclusivement des documents réglementaires (conditions générales, annexes tarifaires, fiches “transparence” publiées depuis 2024) et des sites officiels des assureurs.
Les montants indiqués concernent les frais de contrat (adhésion, versement, gestion, arbitrage, pilotage) et n’intègrent pas les frais internes aux supports (OPCVM, ETF, SCPI, etc.).
Chaque valeur correspond au niveau standard hors promotion temporaire.
Comprendre qui est rémunéré par chaque type de frais
Les contrats d’assurance-vie en ligne, souvent les plus compétitifs, se limitent à trois grands types de frais principaux (quatre dans le cas d’une gestion pilotée) :
- Les frais de gestion du contrat : rémunèrent l’assureur, qui assure la tenue de compte et la garantie de l’épargne.
- Les frais des supports (UC) : rémunèrent la société de gestion qui émet le support (ETF, OPCVM, SCPI). Une partie de ces frais peut être rétrocédée à l’assureur.
- Les frais de gestion pilotée (le cas échéant) : rémunèrent le gestionnaire de portefeuille qui prend les décisions d’investissement à votre place.
- Le courtier ou distributeur (s’il est distinct de l’assureur) est rémunéré indirectement : l’assureur lui reverse une part des frais perçus sur le contrat.
Comprendre cette répartition permet de mieux identifier les frais utiles (rémunérant une réelle expertise ou un service) et ceux qui n’apportent pas de valeur ajoutée à long terme.
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Comment évaluer les frais d’une assurance-vie avant de souscrire ?
Avant de souscrire une assurance-vie, il est essentiel de comprendre la nature et le poids des frais appliqués. Certains sont clairement affichés, d’autres moins évidents à repérer, mais tous influencent directement la performance à long terme.
Où trouver les frais réels d’un contrat d’assurance-vie ?
Les frais d’une assurance-vie se répartissent entre ceux du contrat (gestion, arbitrage, options de gestion, etc.) et ceux des supports financiers (ETF, OPCVM, SCPI…).
Pour en mesurer l’impact réel sur la performance de votre épargne, il est essentiel de consulter les documents officiels publiés par l’assureur avant toute souscription.
Les documents essentiels à examiner sont les suivants :
- Le document “Détails des frais” : disponible sur le site de l’assureur ou du courtier, il indique de manière complète les frais de gestion du contrat, les frais d’arbitrage, les frais de gestion pilotée éventuels, ainsi que les modalités d’application selon le mode de gestion choisi.
- Les DIC (Documents d’Informations Clés) des unités de compte (UC) : il n’existe pas de DIC global pour le contrat d’assurance-vie, mais un DIC pour chaque support financier. Ces documents présentent les frais propres à chaque UC, notamment les frais courants, de performance et de transaction.
- La liste complète des supports d’investissement : elle recense les frais UC par UC (ETF, OPCVM, SCPI, etc.) et permet d’évaluer le coût global de détention selon votre allocation.
Certains frais sont moins visibles que d’autres et méritent une vigilance particulière. Ils sont parfois dissimulés dans la structure du contrat ou dans les supports sous-jacents.
Les frais les plus fréquemment difficiles à repérer sont les suivants :
- Les frais d’arbitrage : ils peuvent être gratuits jusqu’à un certain nombre d’opérations par an, puis facturés au-delà selon les conditions du contrat.
- Les frais internes aux supports en unités de compte : chaque support (ETF, OPCVM, SCPI, etc.) comporte ses propres frais de gestion, distincts de ceux du contrat, souvent intégrés à la valeur liquidative.
- Les frais liés aux supports immobiliers : les SCPI, SCI ou OPCI appliquent généralement des frais de souscription importants, entre 8 % et 10 %, ainsi que des frais de gestion annuels.
- Les frais associés aux options de gestion : certaines fonctionnalités comme la gestion sous mandat, les arbitrages automatiques ou la sécurisation des plus-values peuvent entraîner des coûts additionnels peu visibles.
Une lecture complète de ces documents, plutôt qu’un simple aperçu commercial, est indispensable pour identifier l’ensemble des frais et comprendre comment ils s’appliquent selon votre utilisation du contrat.
Quels frais surveiller en priorité selon votre profil d’épargnant ?
Les frais à surveiller ne sont pas les mêmes pour tous les épargnants. Leur impact varie selon que vous privilégiez la sécurité, la diversification ou une gestion plus active de votre contrat.
Les épargnants orientés vers le fonds en euros doivent surtout rester attentifs aux frais sur versement car ils réduisent immédiatement le capital investi.
Un contrat avec 2 % de frais à l’entrée peut annuler une partie du rendement des premières années.
Les épargnants investis majoritairement en unités de compte (UC) doivent surveiller les points suivants :
- Les frais de gestion sur UC : souvent plus élevés dans les contrats bancaires traditionnels (jusqu’à 1,20 %) que dans les contrats en ligne (autour de 0,50 %).
- Les frais propres aux supports financiers : les ETF présentent des frais faibles, souvent inférieurs à 0,30 %, alors que certains fonds actifs dépassent 1,50 % de frais annuels intégrés.
- Les frais d’arbitrage : si vous réalisez des réallocations fréquentes, il faut vérifier si un quota annuel d’opérations gratuites est prévu ou si chaque arbitrage est facturé.
Les épargnants souhaitant accéder à des supports alternatifs (SCPI, SCI, private equity, ETF thématiques) doivent porter une attention particulière à ces coûts :
- Les frais de souscription des SCPI : souvent inférieurs à ceux de la détention en direct, ils ne dépassent jamais les barèmes standards du marché (8 à 10 %) et peuvent être négociés par l’assureur.
- Les frais cumulés entre enveloppe et support : comme pour toute UC, il faut additionner les frais du contrat et ceux du support, car les deux s’appliquent simultanément.
- Les frais de sortie ou de liquidité : certains supports peuvent appliquer des pénalités en cas de retrait ou de revente avant une durée minimale de détention.
Les épargnants adoptant une gestion active doivent enfin examiner les postes suivants :
- Les frais d’arbitrage manuel : après un certain nombre de mouvements gratuits, chaque opération peut être facturée entre 10 € et 30 €, ou en pourcentage du montant arbitré.
- Les frais liés à la gestion pilotée : déléguer la gestion à un prestataire ou à l’assureur entraîne des frais supplémentaires, souvent compris entre 0,10 % et 0,40 % par an.
L’analyse des frais doit toujours être menée en cohérence avec votre stratégie d’investissement. Un contrat compétitif pour un profil dynamique peut être moins avantageux pour un épargnant recherchant avant tout la sécurité.
L’essentiel est de choisir une structure de frais alignée avec vos objectifs et votre manière d’investir.
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Quel est l’impact des frais sur les performances ?
Les frais agissent comme un “frottement” permanent qui réduit la performance composée année après année. Même de petites différences de frais finissent par creuser de grands écarts à l’horizon de 8 à 12 ans.
Il existe plusieurs mécanismes par lesquels les frais grignotent la performance :
- Effet boule de neige négatif : des frais récurrents (ex. 1 % par an) réduisent le capital chaque année, ce qui diminue la base qui fructifie l’année suivante.
- Cumul des couches de frais : les frais du contrat s’ajoutent aux frais des supports (TER des fonds, éventuelle surperformance), et, le cas échéant, aux frais de mandat.
- Impact immédiat des frais d’entrée : un frais de versement de 3 % enlève 3 % de capital dès J1, et ce capital manquant ne composera jamais.
- Coût de la rotation de portefeuille : des frais d’arbitrage récurrents pénalisent les investisseurs actifs qui rééquilibrent souvent.
- Supports “chers” vs “low cost” : à allocation équivalente, des UC via ETF (TER bas) laissent plus de rendement net que des fonds actifs coûteux.
Comparer les frais globaux : (contrat et supports d’investissement)
Pour évaluer correctement le coût réel d’une assurance-vie, il ne suffit pas de regarder les seuls frais de gestion du contrat. Il faut aussi tenir compte des frais des supports d’investissement (ETF, OPCVM, SCPI…), qui s’ajoutent aux premiers.
C’est la somme de ces deux niveaux de frais qui détermine la performance nette.
De nombreux épargnants se concentrent uniquement sur les frais de gestion sur unités de compte (UC) indiqués par l’assureur. Or, ces frais n’intègrent pas les coûts internes des supports détenus dans le contrat.
Prenons un exemple concret : Le contrat Évolution Vie d’Abeille Assurance affiche 0,6 % de frais de gestion sur UC, mais il ne permet pas d’investir en ETF, uniquement en OPCVM traditionnels. Ces fonds présentent en moyenne 1,8 % de frais de gestion internes.
Résultat : le coût total grimpe à 0,6 % + 1,8 % = 2,4 % par an.
À l’inverse, un contrat affichant 0,8 % de frais de gestion, mais ouvrant l’accès aux ETF (frais internes moyens de 0,3 %), revient à 2,1 % de frais globaux, soit 0,3 point de moins chaque année — un écart qui devient significatif sur dix ans.
En pratique, il faut donc toujours additionner les frais du contrat et ceux des supports, plutôt que de se limiter au premier chiffre affiché par l’assureur. C’est le rendement net global qui compte, pas seulement le taux de frais annoncé.
Comment optimiser, négocier et réduire les frais de son assurance-vie ?
Réduire les frais d’une assurance-vie est souvent plus efficace que chercher à gagner quelques dixièmes de point de rendement. Chaque pourcentage économisé, qu’il s’agisse des frais d’entrée ou de gestion, se traduit par plusieurs milliers d’euros de gain sur le long terme. Voici les leviers concrets pour alléger durablement la facture.
Peut-on négocier les frais de versement de son assurance-vie ?
Les frais de versement sont les plus faciles à négocier dans les banques traditionnelles ou auprès d’un conseiller en gestion de patrimoine. Il est tout à fait possible d’obtenir une réduction, voire une suppression, selon votre profil et le montant investi.
Plusieurs éléments influencent la marge de négociation :
- Le montant du versement initial ou des versements programmés : plus le capital est important, plus la négociation est facile.
- Le canal de distribution : les réseaux bancaires affichent souvent des frais d’entrée de 3 à 5 %, mais peuvent descendre à 1 % ou 0 % sur demande.
- Le profil du client : un épargnant disposant d’un patrimoine conséquent ou déjà client de la banque a davantage de poids dans la négociation.
- La comparaison des offres : évoquer l’existence de contrats sans frais d’entrée en ligne est un argument efficace pour justifier une remise.
Un investisseur qui place 50 000 € dans une assurance-vie avec 3 % de frais de versement perd 1 500 € dès la souscription. En obtenant une réduction à 0,5 %, il économise 1 250 € immédiatement, une somme qui restera investie et continuera de générer du rendement.
Pourquoi choisir une assurance-vie sans frais d’entrée est souvent la meilleure option ?
Plutôt que de négocier un contrat traditionnel, il est souvent plus judicieux d’opter directement pour une assurance vie sans frais d’entrée. Ces contrats, proposés en ligne ou par des courtiers indépendants, offrent une transparence et une compétitivité bien supérieures.
Plusieurs avantages expliquent leur succès croissant :
- Aucun prélèvement sur les versements : 100 % du capital est investi dès le départ, sans perte immédiate.
- Des frais de gestion généralement plus bas, grâce à un modèle digital et sans intermédiaire.
- Une structure tarifaire claire, avec tous les frais affichés noir sur blanc avant souscription.
- Un rendement net supérieur à long terme, même avec des performances brutes équivalentes.
Sur un horizon de 10 ans, l’écart entre un contrat avec 3 % de frais d’entrée et un contrat sans frais représente plusieurs centaines d’euros par tranche de 10 000 € investis. Le choix du bon contrat dès le départ est donc un facteur clé de performance.
Comment réduire les frais de gestion annuels de son contrat ?
Les frais de gestion sont les plus insidieux, car ils s’appliquent chaque année sur l’ensemble du capital. Même une différence de 0,5 % par an peut réduire le rendement final de manière significative.
Pour limiter ces frais, plusieurs leviers sont à privilégier :
- Choisir un contrat compétitif : les assurances-vie en ligne affichent souvent 0,50 à 0,60 % de frais de gestion sur unités de compte, contre 1 % ou plus dans les réseaux bancaires.
- Comparer les frais sur le fonds en euros : un taux de 0,6 % contre 1 % fait perdre 0,4 point de rendement chaque année, ce qui s’accumule sur la durée.
- Privilégier les supports à faible coût, comme les ETF, dont les frais internes sont souvent inférieurs à 0,30 % par an, contre 1 à 2 % pour de nombreux fonds actifs.
- Éviter les frais additionnels de gestion pilotée si l’on souhaite gérer soi-même son allocation.
Sur un contrat de 100 000 €, une différence de 0,5 % par an équivaut à 500 € de frais supplémentaires chaque année. En dix ans, l’écart dépasse 5 000 €, sans même compter les effets des intérêts composés.
Existe-t-il des contrats avec des arbitrages gratuits ou peu coûteux ?
Les frais d’arbitrage concernent les changements de supports au sein du contrat. Ils peuvent être supprimés ou fortement réduits selon les assureurs, un point essentiel pour ceux qui ajustent régulièrement leur allocation.
La majorité des contrats en ligne ne facturent aucun frais d’arbitrage, y compris pour les opérations multiples réalisées via l’espace client.
Dans les contrats bancaires ou traditionnels, ces frais peuvent encore exister, mais il est souvent possible de les négocier au cas par cas, notamment pour les épargnants disposant d’un encours conséquent.
Les critères à surveiller pour réduire ces frais sont les suivants :
- La présence d’arbitrages gratuits : certains contrats permettent 2 à 12 arbitrages gratuits par an, voire plus selon les offres.
- Des frais forfaitaires plafonnés : lorsqu’ils s’appliquent, ils sont généralement limités à 10 ou 20 € par opération.
- Les opérations réalisées en ligne : dans de nombreux contrats modernes, les arbitrages passés via l’espace client sont totalement gratuits.
- Les options automatiques incluses : certaines gestions pilotées intègrent les arbitrages dans leurs frais annuels.
Un épargnant effectuant quatre arbitrages par an de 10 000 € chacun paierait 80 € dans un contrat à 0,2 % de frais par arbitrage, contre 0 € dans une assurance-vie en ligne à arbitrages gratuits. Cette différence, répétée sur dix ans, pèse directement sur la performance nette.
Faut-il transférer un contrat trop coûteux vers un contrat plus compétitif ?
Les contrats anciens conservent parfois une structure de frais peu avantageuse.
Lorsqu’ils cumulent des frais d’entrée, de gestion et d’arbitrage élevés, il peut être pertinent d’ouvrir un nouveau contrat plus compétitif, voire d’envisager un transfert. Celui-ci est possible uniquement au sein du même assureur (sinon, un rachat total est nécessaire avant réinvestissement).
Avant de prendre une décision, plusieurs points doivent être évalués avec précision :
- Comparer les frais totaux entre votre contrat actuel et les offres récentes : la différence dépasse souvent 0,5 à 1 point de rendement par an.
- Vérifier les conditions de rachat : certains anciens contrats appliquent encore des frais de sortie, même s’ils tendent à disparaître.
- Tenir compte de la fiscalité de l’assurance-vie : fermer un contrat ancien fait perdre l’antériorité fiscale, c’est-à-dire le bénéfice de l’abattement après 8 ans.
- Envisager une ouverture complémentaire plutôt qu’un rachat total : cela permet de profiter des frais réduits sans perdre les avantages fiscaux accumulés.
Des frais de gestion plus bas ne garantit pas toujours un rendement supérieur, notamment sur le fonds euro, dont la performance dépend aussi de la stratégie de l’assureur.
La bonne approche consiste à évaluer le gain net après impôt en cas de rachat, puis à déterminer en combien d’années les frais réduits du nouveau contrat compenseraient cette fiscalité.
Dans la plupart des cas, la solution la plus équilibrée consiste à conserver l’ancien contrat pour son antériorité fiscale et à orienter les nouveaux versements vers une assurance-vie plus compétitive.
Conclusion
Les frais d’assurance-vie influencent directement la performance de votre épargne. Même de faibles écarts (0,5 % ou 1 % de gestion par an) finissent par creuser des différences importantes sur plusieurs années. Comprendre leur structure et les comparer avant de souscrire reste donc une étape incontournable.
Les enseignements clés sont clairs : la majorité des contrats en ligne (Linxea, Fortuneo, Placement-direct, Ramify…) affichent désormais zéro frais d’entrée et des frais de gestion inférieurs à 0,7 %, là où les contrats bancaires traditionnels facturent encore jusqu’à 3 % à la souscription et près de 1 % par an en gestion.
À long terme, ces écarts se traduisent par plusieurs milliers d’euros de rendement net en plus.
Réduire les frais, c’est améliorer sa performance sans prendre davantage de risque. Pour y parvenir, mieux vaut privilégier les contrats transparents, comparer systématiquement les barèmes, et opter pour des supports à faible coût comme les ETF.
Dans un environnement de rendement modéré, cette optimisation constitue le levier le plus efficace pour maximiser le potentiel de son assurance-vie sur la durée.
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