Gestion à horizon vs gestion profilée statique : quelles différences ?
Il s’agit de 2 sous-modes de la gestion sous mandat, qui consiste à confier la gestion de son portefeuille à un professionnel de l’investissement.
On peut qualifier la gestion sous mandat classique de “statique” puisqu’elle expose un portefeuille donné à un niveau de risque constant.
La gestion à horizon va, elle, moduler ce niveau de risque pour qu’il se réduise au fil du temps.
Pourquoi recourir à la sécurisation progressive ?
La sécurisation progressive vise à résoudre un paradoxe de l’investissement :
- En privilégiant des classes d’actifs plus risquées (action, Private Equity) il est possible d’accélérer la croissance de son capital en moyenne et donc d’atteindre ses objectifs financiers plus rapidement (tel montant de capital, telle rente mensuelle …).
- Mais l’accès à des rendements plus élevés va de pair avec un risque plus élevé qui expose le capital à un risque de perte accru.
Cette stratégie permet d’optimiser le couple rendement-risque à chaque étape de la trajectoire d’investissement :
- Priorité au rendement tant que l’horizon d’investissement est long (10 ans et plus).
- Transition progressive vers des actifs moins volatiles
- Appuyé par l’expertise d’un gérant professionnel pour définir les détails de cette transition.
Un cadre rassurant pour optimiser ses performances avec un profil prudent ou équilibré
Pour des profils avec une certaine aversion au risque, l’aspect rassurant de cette méthode d’investissement rend acceptable des allocations plus performantes dans une première phase d’investissement.
En conséquence, ils peuvent attendre une espérance de rendement total plus élevée à l’échéance.
Lecture : dans cet exemple, le choix de la sécurisation progressive au lieu d’un niveau de risque fixe de 4/10 permet de générer +21,3 % de rendement supplémentaire en 15 ans, soit +1,3 % de rendement annualisé supplémentaire.
Cette surperformance s’explique par l’exposition à des actifs plus risqués durant les 11 premières années de l’investissement.
Se couvrir du risque d’un aléa de marché extrême proche de l’échéance
Avec la sécurisation progressive, on va aussi chercher à se prémunir du scénario où une crise boursière impacterait fortement le capital peu de temps avant d’en avoir besoin (départ à la retraite, achat immobilier, études des enfants …).
Pour illustrer, voici la perte totale subie par un portefeuille investi à 100 % sur un ETF MSCI World (un indice boursier global) entre le 1er janvier et le 31 décembre dans certaines configuration défavorables :
- -29,3 % si il était liquidé fin 1990
- -32,7 % si il était liquidé fin 2002
- -37,3 % si il était liquidé fin 2008
- -13,1 % si il était liquidé fin 2022
Un investisseur uniquement exposé aux marchés actions a pu subir des pertes massives s’il est contraint de “sortir au mauvais moment”.
Sur les 35 dernières années, un épisode où près d’⅓ du capital accumulé est effacé s’est produit au moins 3 fois.
Une stratégie comme la sécurisation progressive permet de faire face sereinement à ces évènements de marché :
- Si on est proche de l’échéance fixée au départ, l’exposition à la Bourse a été réduite en amont aussi on est pas ou peu impactée par un tel épisode de baisse.
- Si on est loin de l’échéance fixée, on subit la correction mais la phase d’expansion qui suit compense historiquement la perte initiale subie.
Historiquement, les périodes de hausse sont plus nombreuses et compensent largement les périodes de baisse, à condition de rester investi durant toute la durée du cycle économique.
Pour aller plus loin : Quand investir en Bourse ?
A qui s’adresse la sécurisation progressive ?
Ce mode de gestion est pertinent pour tous les investisseurs qui investissent dans l’optique de faire faire à une échéance précise :
- Constituer un complément de revenu pour la retraite.
- Financer les études de ses enfants à 18 ans.
- Préparer un apport pour un achat immobilier.
- Etc …
On pourrait néanmoins déconseiller ce mode de gestion si :
- Le contrat concerné ne représente qu’une faible part de votre patrimoine total et est dédié dans votre stratégie patrimoniale à maximiser la croissance du capital.
- Vous appréciez avoir un contrôle total sur vos investissements et préférez faire reposer vos résultats sur vos seules décisions.
Comment profiter de la sécurisation progressive ?
Il s’agit d’une option proposée par défaut au sein de tous les Plan d’Epargne Retraite (PER) et dans une partie des contrats d’assurance-vie.
A partir du moment où votre contrat propose une gestion pilotée, il est généralement possible d’opter pour une sécurisation progressive (aussi appelée gestion à horizon).
Cette option est normalement simple à localiser dans votre espace investisseur. Nous vous invitons à vous rapprocher de votre gestionnaire si jamais cette étape pose problème.
La gestion pilotée à horizon n’engendre pas de coûts supplémentaires par rapport à une gestion pilotée classique.
Lire aussi : Assurance-vie : Comment choisir entre gestion libre ou pilotée ?
Sécurisation progressive : avantages et inconvénients
Le fonctionnement de la sécurisation progressive
Le principe est relativement simple : plus l’horizon d’investissement se raccourcit, plus le portefeuille devient défensif.
Concrètement la part d’actifs risqués comme les actions diminue progressivement au profit d’actifs plus stables tels que les obligations, les SCPI ou les fonds monétaires.
Source : AMF
Incidence du profil d’investisseur sur la sécurisation progressive
Il n’existe pas une unique façon de “sécuriser” un portefeuille, le rythme peut être plus ou moins rapide en fonction la tolérance au risque de l’investisseur (reflétée dans le profil d’investisseur retenu) :
- Des investisseurs à l’aise avec le risque peuvent souhaiter rester majoritairement investis sur des supports plus risqués plus longtemps afin de maximiser la croissance du capital.
- Des investisseurs plus prudents peuvent préférer réduire la part d’actif risqué 10 ou 15 ans avant l’échéance.
Au sein des PER français, la réglementation fixe une part minimale d’actifs moins risqués (définis comme des actifs dont l’indicateur de risque et de rendement est inférieur ou égal à 3 sur 7) en fonction du profil choisi et de la durée restante avant la date de départ à la retraite.
Lecture : si vous avez 58 ans, que votre âge de départ à la retraite est fixé à 62 ans (dans 4 ans) et que vous avez opté pour un profilé équilibré alors votre PER en gestion à horizon devra être investi au minimum dans 50 % d’actifs peu risqués (fonds euros, fonds monétaires, obligations, SCPI…).
Cette part devra ensuite monter à 70 % le jour de vos 60 ans.
Lire aussi : Notre guide et comparatif approfondi des meilleurs PER
Coûts et fiscalité
Le choix d’une gestion horizon n'entraîne jamais de coût supplémentaire par rapport à une gestion pilotée classique.
Dans le cas spécifique d’un investisseur en gestion libre qui souhaiterait mettre en place une sécurisation progressive de manière autonome, il faudra cependant prendre en compte les éventuels frais d’arbitrages que peut imposer son contrat.
Hors des banques traditionnelles, ces frais ont néanmoins tendance à devenir négligeables voire à disparaître.
En termes de fiscalité, l’impact d’une gestion à horizon est nul étant donné qu’elle concerne essentiellement des enveloppes fiscales capitalisantes (PER et assurance-vie).
Ce sont uniquement les retraits (et pas les éventuels arbitrages au sein du contrat) qui déclenche une fiscalité.
Sécurisation progressive : illustration concrète à travers les contrats de PER et d’assurance-vie Ramify
Comment nous concevons notre approche
L’horizon d’investissement et le profil de risque
Chaque investisseur suit une trajectoire d’allocation adaptée à son horizon de placement.
Nous recommandons une courbe de sécurisation progressive qui définit comment le niveau de risque diminue au fil du temps, en fonction de la durée restante et du profil de risque du client.
Ce profil prend en compte son expérience en investissement, sa familiarité avec les marchés financiers, ses objectifs personnels et sa situation financière.
Cette courbe n’est pas figée. L’investisseur peut choisir de réduire son niveau de risque par rapport à celui recommandé grâce à un simple curseur.
La courbe est alors automatiquement ajustée pour refléter ce choix tout en respectant le principe fondamental de la sécurisation progressive.
Une logique d’allocation en trois phases
- Phase de croissance : exposition accrue aux actions pour capter le potentiel de long terme, avec la possibilité d’intégrer du private equity pour les investisseurs du portefeuille Elite.
- Phase d’équilibre : diversification progressive avec une part croissante d’obligations et de fonds monétaires afin de stabiliser les rendements, tout en ouvrant la porte aux SCPI pour les portefeuilles Flagship et Elite.
- Phase de protection : recentrage sur des actifs défensifs et faiblement volatils à mesure que l’horizon d’investissement approche.
Cette allocation évolutive et diversifiée s’appuie sur un ensemble cohérent de classes d’actifs (actions, obligations, fonds monétaires, SCPI et private equity) pour construire des portefeuilles résilients et complémentaires.
Les pondérations sont régulièrement réévaluées afin de rester alignées avec le profil de chaque investisseur, garantissant ainsi une trajectoire d’investissement stable et adaptée dans le temps.
Application de la sécurisation progressive sur l’allocation par classe d’actif d’un portefeuille Ramify
Une approche guidée par la donnée et la rigueur quantitative
Au-delà de la philosophie d’allocation, la stratégie de Ramify repose sur une infrastructure analytique solide, issue des meilleures pratiques de la finance quantitative.
Les décisions d’allocation sont le résultat d’un problème d’optimisation sous contraintes, intégrant à la fois les objectifs de rendement, les niveaux de risque, et les contraintes de diversification.
Ramify exploite un vaste ensemble de données de marché historiques enrichi de facteurs macroéconomiques et comportementaux.
Soutenue par une solide analyse mathématique et statistique
La stratégie de Ramify ne s’appuie pas seulement sur une allocation dynamique et intelligente.
Elle est au cœur d’un modèle quantitatif rigoureusement calibré, conçu pour maximiser la performance tout en contrôlant la perte attendue.
Grâce à une approche mêlant mathématiques appliquées et statistiques, l’équipe de Ramify a développé un algorithme capable de produire des solutions stables et cohérentes dans le temps.
Une personnalisation au cœur de notre approche
Chez Ramify, la sécurisation progressive n’est jamais identique d’un investisseur à l’autre.
Chaque client bénéficie d’un parcours personnalisé, ajusté à ses objectifs, à son horizon et à sa sensibilité au risque.
Notre technologie adapte automatiquement la trajectoire de risque et la composition du portefeuille pour assurer un alignement constant entre stratégie d’investissement et profil individuel.
Pour aller plus loin : Livre Blanc : La méthodologie Ramify
L’innovation Ramify : la “perte attendue” maximale
L’innovation de Ramify réside dans le fait qu’elle ne cherche pas seulement à maximiser la performance globale sur toute la durée de l’investissement.
Elle contrôle aussi le risque de perte de capital à chaque instant, en adaptant automatiquement la répartition du portefeuille selon le temps restant avant votre échéance.
La notion de risque utilisée est celle de la “perte attendue”, c’est-à-dire la performance moyenne dans les 5 % des scénarios les plus défavorables. C’est un indicateur du risque de queue (pertes extrêmes).
Dans le graphique ci-dessous, cette mesure est appelée CVaR (Conditional Value at Risk).
Sur le graphique, l’évolution de la contrainte de CVaR traduit une tolérance au risque qui diminue à mesure que l’on s’approche de l’échéance : on accepte davantage de risque au début (CVaR à -13 %) pour potentiellement profiter des rendements plus élevés des actifs risqués.
Puis on réduit progressivement cette exposition afin de sécuriser le capital en fin de période (CVaR à +1 %).
Cette approche permet de bénéficier du potentiel de croissance des actifs risqués à long terme, tout en contrôlant strictement le risque de perte à court terme.
Autrement dit, plus l’horizon d’investissement est long, plus on peut laisser le portefeuille profiter des opportunités offertes par les marchés, tout en réduisant progressivement le risque à mesure que l’objectif approche.
Les risques à connaître
La sécurisation progressive étant une stratégie de réduction des risques, elle expose surtout à un éventuel coût d’opportunité.
En favorisant progressivement des classes d’actifs moins risquées, le rendement d’un portefeuille géré à horizon va progressivement être de moins en moins capable de capter la création de valeur des marchés boursiers.
S’il s’avère que la phase finale de “dérisquage” du portefeuille coïncide avec une phase d’expansion en Bourse, alors le portefeuille pourrait dégager une sous-performance notable sur quelques années.
L’essence même d’une gestion à horizon étant d’échanger un peu de performances en fin d’investissement contre le risque associé, ce phénomène est parfaitement normal et attendu.
Nos conseils si la sécurisation progressive vous intéresse
Quand commencer ?
Pour une majorité d’investisseurs, il est pertinent de mettre en place la sécurisation progressive dès le début de l’investissement, à condition que l’horizon de temps que vous allez indiquer à votre gestionnaire soit correct.
Vous voulez éviter la situation où vous renseignez un horizon de temps trop court par erreur.
Si par exemple vous choisissez un horizon de temps de 7 ans au lieu de 20 :
- Votre portefeuille va être investi avec un profil de risque plus faible que ce que votre horizon vous permet.
- En conséquence, sa performance sera sous-optimale puisque votre horizon de temps lointain aurait rendu pertinent un niveau de risque plus élevé.
Si vous avez déjà un portefeuille en gestion sous mandat, il est possible d’activer la sécurisation progressive à n’importe quelle moment.
A garder en tête : avec horizon de temps long (supérieur à 10-15 ans), la sécurisation progressive n’aura aucun impact durant les premières années.
Peut-on désactiver la sécurisation progressive une fois activée ?
La gestion à horizon est une option que vous pouvez activer puis désactiver sur votre portefeuille.
La sécurisation progressive impacte-elle ma stratégie d’épargne ?
Non, la sécurisation progressive est une simple “couche de finesse” supplémentaire utilisé par votre gestionnaire pour investir de manière optimale votre patrimoine.
Si vous aviez pour habitude d’investir 300 € par mois dans votre assurance-vie et 200 € dans votre PER, vous pouvez poursuivre au même rythme même après avoir déclenché la sécurisation progressive.
Comment suivre et éventuellement ajuster ma stratégie ?
Le principal point à surveiller est à nouveau celui de votre horizon d’investissement. Il s’agit d’un paramètre clef utilisé par votre gestionnaire pour déployer la sécurisation progressive de votre portefeuille.
Vous devez donc le mettre à jour dans le cas où vos projets personnels évoluent :
- Décalage de votre âge de départ à la retraite projeté.
- Annulation d’un projet à court terme (exemple : vous avez perçu un héritage qui peut financer l’apport d’un bien immobilier).
- Changement dans vos projets de vie (exemple : vous décidez d’investir une partie de vos économies dans un projet entrepreneurial).
Des gestionnaires comme Ramify parmi d’autres acteurs vous permettent de visualiser simplement l’évolution attendue de votre allocation dans le futur en fonction de l’horizon de temps retenu.
Conclusion
La sécurisation progressive est une méthode d’investissement adaptée et rationnelle pour investir à horizon long terme.
Elle permet de rester investi tout en limitant les risques de perte à l’approche d’une échéance choisie.
Chez Ramify, nous conseillons cette méthode par défaut à nos investisseurs car elle permet de sécuriser progressivement les gains accumulés sur plusieurs années.