Qui peut accéder aux services d’un Family Office et à partir de combien ?
Les services d’un family office ne s’adressent qu’à une minorité de familles disposant d’un patrimoine particulièrement élevé. Mais au-delà du montant, ce sont la nature des actifs, la complexité de la situation et les objectifs de long terme qui déterminent la pertinence d’un tel accompagnement.
Le seuil minimal d’accès dépend du type de structure. Un single family office, dédié à une seule famille, suppose des frais de fonctionnement importants. Il est généralement réservé aux patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, parfois plusieurs centaines de millions, en raison des coûts fixes liés à l’équipe, aux outils, au suivi fiscal et juridique.
Un multi family office, qui mutualise les ressources entre plusieurs familles, est plus accessible. La majorité d’entre eux demandent un patrimoine financier d’au moins 5 à 10 millions d’euros. Certaines structures acceptent des clients à partir de 1 ou 2 millions d’euros, mais dans ce cas, les services proposés sont souvent plus limités ou standardisés.
Il s’agit ici d’actifs liquides : placements financiers, trésorerie disponible, parts de sociétés facilement valorisables. L’immobilier personnel, les biens non cotés difficiles à céder ou les actifs de jouissance sont en général exclus du calcul.
Au-delà du seuil chiffré, les family offices sélectionnent aussi leurs clients en fonction de critères qualitatifs. Parmi eux :
- La complexité du patrimoine, avec des structures juridiques multiples, une détention d’actifs à l’international, des investissements non cotés ou des sociétés opérationnelles.
- Des enjeux familiaux structurants, comme une transmission entre générations, des conflits potentiels, ou la nécessité de mettre en place une gouvernance familiale.
- Un besoin de coordination globale, entre différents conseillers (avocats, notaires, banquiers), avec une logique de long terme et de centralisation de la gestion patrimoniale.
Enfin, l’intérêt de faire appel à un family office réside aussi dans le rapport coût/bénéfice. Les frais annuels représentent en moyenne entre 0,25 % et 1,5 % des actifs sous gestion.
Pour que cette dépense soit justifiée, le patrimoine doit être suffisant pour générer une économie d’échelle et bénéficier réellement d’un accompagnement stratégique.
Fonctionnement d’un family office et services proposés
Un family office agit comme chef d’orchestre de la gestion patrimoniale d’une famille fortunée. Il centralise les décisions, coordonne les différents experts et s’assure que les intérêts de la famille sont défendus de manière cohérente, sur le long terme.
Son mode de fonctionnement repose sur une approche sur mesure, à 360°, couvrant l’ensemble des dimensions financières, juridiques et personnelles du patrimoine.
Gestion financière et allocation d’actifs
Le family office supervise ou délègue la gestion des actifs financiers selon une stratégie définie avec la famille. Contrairement à une banque privée qui peut être rémunérée via les produits distribués, le family office agit en toute indépendance, dans l’intérêt exclusif de la famille.
La stratégie de gestion repose sur plusieurs principes fondamentaux :
- Une approche long terme, souvent intergénérationnelle, avec une vision patrimoniale globale plutôt que spéculative.
- Une diversification poussée, à travers différentes classes d’actifs : actions cotées, obligations, private equity, dette privée, immobilier, infrastructures, produits structurés, etc.
- Un accès à des opportunités d’investissement réservées aux investisseurs institutionnels ou qualifiés, souvent indisponibles pour le grand public.
- Une sélection rigoureuse des gestionnaires d’actifs, avec des appels d’offres, des due diligences et un suivi régulier des performances et des risques.
Le family office peut soit gérer les actifs en interne, soit déléguer à plusieurs sociétés de gestion, tout en conservant le contrôle stratégique et la supervision globale du portefeuille.
Structuration patrimoniale et fiscale
L’un des rôles centraux d’un family office consiste à organiser le patrimoine de manière optimale, tant sur le plan juridique que fiscal.
L’objectif est double : protéger le capital et en limiter les frottements fiscaux, tout en assurant une transmission harmonieuse.
Les services incluent notamment :
- La mise en place de structures juridiques sur mesure : holding patrimoniale, société civile, trust, fondation, ou encore family limited partnership selon les juridictions.
- L’optimisation de la fiscalité : choix du régime fiscal applicable, arbitrages entre revenus et plus-values, fiscalité internationale pour les familles résidant ou détenant des actifs dans plusieurs pays.
- La maîtrise des risques juridiques et réglementaires, en s’appuyant sur des avocats fiscalistes, notaires, experts-comptables et autres conseils spécialisés.
Chaque montage est conçu en fonction des objectifs spécifiques de la famille : préservation du contrôle, anticipation de la transmission, protection contre les créanciers, ou encore soutien à un projet entrepreneurial familial.
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Gestion administrative, juridique et transmission
Au-delà de l’investissement et de la structuration, le family office prend en charge la gestion quotidienne et opérationnelle du patrimoine. Il devient l’interlocuteur central de la famille et de ses conseils, avec une mission de coordination et de simplification.
Parmi les missions les plus courantes :
- Le suivi administratif des actifs : tenue de la comptabilité patrimoniale, reporting, centralisation des documents juridiques et fiscaux.
- La coordination des interlocuteurs externes : notaires, avocats, experts-comptables, banquiers, assureurs.
- La préparation de la transmission patrimoniale : anticipation de la succession, rédaction de pactes familiaux, mise en place de donations, rédaction de clauses bénéficiaires, accompagnement des héritiers.
- La gouvernance familiale : définition de règles de fonctionnement claires, formalisation d’une charte familiale, création de comités de pilotage ou de conseils de famille.
Ces dispositifs permettent de limiter les conflits, de fluidifier la prise de décision et de garantir la cohérence des choix patrimoniaux sur plusieurs générations.
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Services extra-financiers : philanthropie, éducation, conciergerie
Le family office propose également des services à forte valeur ajoutée non financière, qui répondent aux besoins plus personnels ou sociétaux des familles. Ces services ne sont pas systématiques, mais s’intègrent dans une logique d’accompagnement global.
Parmi les plus fréquents :
- L’accompagnement philanthropique : structuration de fondations ou fonds de dotation, sélection de projets, suivi des engagements, stratégie de mécénat ou d’impact investing.
- L’éducation financière des héritiers : formations sur la gestion patrimoniale, la fiscalité, les marchés financiers, la gouvernance ou encore la responsabilité actionnariale.
- La conciergerie privée : gestion de propriétés, logistique personnelle, déplacements, sécurité, services administratifs à la demande.
Ces prestations visent à préparer les générations suivantes à prendre le relais, à donner du sens à la fortune familiale et à alléger la charge mentale liée à la gestion de l’ensemble des aspects de la vie privée.
Réglementation et cadre juridique
En France, le terme “family office” n’est soumis à aucune protection légale. Il peut donc être utilisé librement, y compris par des acteurs dont l’activité ne correspond pas aux standards du métier. Cela crée un risque de confusion entre des family offices véritablement indépendants et d’autres structures aux intérêts potentiellement biaisés.
Plusieurs éléments permettent de vérifier le sérieux et l’indépendance d’un family office :
- Rémunération exclusivement en honoraires, sans commissions ou rétrocessions versées par des tiers.
- Indépendance capitalistique, avec une absence de liens directs avec des groupes bancaires ou des promoteurs de produits financiers.
- Adhésion à l’AFFO (Association Française du Family Office) et respect de sa charte déontologique.
- Référencement dans les classements spécialisés, comme celui du magazine Décideurs dans la catégorie “Multi-Family Office indépendant”.
Lorsqu’un family office fournit des services d’investissement, il doit respecter certaines obligations réglementaires :
- Être enregistré auprès de l’AMF, en tant que Conseiller en investissements financiers (CIF) ou société de gestion agréée.
- Respecter les règles en matière de conformité, de lutte contre le blanchiment de capitaux (LCB-FT) et de protection des données personnelles (RGPD).
La mise en place d’un single family office implique généralement :
- La création d’une structure juridique dédiée, souvent sous forme de société.
- Des mandats formalisés, encadrant clairement les responsabilités et les pouvoirs de décision.
- Une coordination étroite avec des professionnels réglementés, tels que notaires, avocats ou experts-comptables.
En l’absence de cadre juridique spécifique, la sélection d’un family office repose essentiellement sur des critères de transparence, d’indépendance et d’expérience. Une évaluation rigoureuse est indispensable pour sécuriser la relation sur le long terme.
Les différents types de family office : single vs multi family office
Il existe deux grandes catégories de family offices, avec des logiques de fonctionnement, des coûts et des niveaux de personnalisation très différents. Le choix entre un single family office (SFO) et un multi family office (MFO) dépend avant tout du niveau de patrimoine, mais aussi des objectifs et du degré d’implication souhaité par la famille.
Single family office : définition et fonctionnement
Le single family office (SFO) est une structure créée exclusivement pour gérer le patrimoine d’une seule famille. Il est constitué sur mesure, généralement sous forme de société, et emploie ses propres équipes, dédiées à l’accompagnement global des membres de la famille.
Ce modèle concerne principalement les familles dont le patrimoine dépasse 100 millions d’euros, voire plusieurs centaines de millions. Ce seuil s’explique par les coûts de fonctionnement élevés : salaires des équipes internes (analystes, fiscalistes, juristes), outils de gestion, frais juridiques, systèmes de reporting et d’audit, etc.
Le single family office se distingue par :
- Un contrôle total par la famille, qui définit elle-même la stratégie, la gouvernance et les priorités.
- Une personnalisation maximale, avec une équipe dédiée, disponible en permanence.
- Une confidentialité renforcée, les informations sensibles n’étant partagées qu’en interne.
Multi family office : définition et fonctionnement
Le multi family office (MFO) regroupe plusieurs familles fortunées au sein d’une structure commune, afin de mutualiser les compétences, les outils et les coûts. Il peut s’agir d’une société indépendante ou d’une structure adossée à une banque privée, un cabinet de conseil ou un groupe financier.
L’accès à un MFO est possible à partir de 5 à 20 millions d’euros de patrimoine financier, avec une moyenne autour de 10 millions d’euros pour bénéficier d’un accompagnement complet. Certains MFO proposent une offre simplifiée dès 1 à 2 millions d’euros, mais avec un niveau de service réduit.
Les MFO présentent plusieurs avantages :
- Un accès professionnel à des expertises pointues, sans avoir à recruter soi-même les spécialistes nécessaires.
- Une offre structurée et éprouvée, reposant sur des process déjà en place.
- Des coûts moindres, grâce à la mutualisation, avec des honoraires généralement exprimés en pourcentage des actifs sous gestion (0,4 % à 0,8 % par an).
En contrepartie, le niveau de personnalisation est parfois moindre qu’en SFO, et la gouvernance est partagée.
Tableau comparatif : Single vs Multi family office
Le marché du family office en France
Le marché français du family office, longtemps discret, connaît une croissance rapide depuis une dizaine d’années. On recense aujourd’hui environ 100 structures actives.
Cette progression s’illustre notamment par la montée en puissance de l’Association Française du Family Office (AFFO), dont les adhérents sont passés de 92 fin 2022 à 120 fin 2023.
Les multi family offices (MFO) restent majoritaires en nombre, grâce à un modèle mutualisé généralement accessible dès 20 millions d’euros d’actifs financiers. En parallèle, les single family offices (SFO) se développent rapidement. Leur nombre a quasiment doublé en un an (de 23 à 43), porté par des familles disposant de plus de 100 millions d’euros, souvent après une cession d’entreprise.
Le profil des clients reste homogène :
- Entrepreneurs ayant cédé leur société.
- Héritiers de grandes fortunes.
- Familles industrielles multi-générationnelles.
- Investisseurs privés très fortunés.
La demande est soutenue par l’essor des grandes fortunes en France :
- 145 milliardaires en 2025, contre 67 dix ans plus tôt (Challenge)
- 2,9 millions de millionnaires en dollars, 3ᵉ rang mondial.
- Une fortune cumulée de 1 228 milliards d’euros pour les 500 Français les plus riches.
En parallèle, les family offices français accélèrent leur digitalisation : adoption d’outils de reporting, gestion multi-banques, suivi consolidé.
Cette évolution s’accompagne de risques accrus en cybersécurité : 43 % des family offices dans le monde ont subi une cyberattaque récente. En réponse, les structures renforcent la sécurisation des données et la formation des équipes.
Les enjeux extra-financiers prennent également une place croissante :
- 65 % des family offices européens intègrent des critères ESG.
- Près de 50 % mènent des actions philanthropiques structurées.
- En France, des fondations familiales se multiplient pour donner du sens à la fortune et transmettre des valeurs.
Portée par l’augmentation du nombre de personnes aisées, la montée des exigences de personnalisation et la prise en compte de nouvelles attentes (impact, transparence, sécurité), le family office s’impose comme un acteur structurant de la gestion de patrimoine haut de gamme en France.
Avantages et inconvénients d’un family office
Faire appel à un family office présente de nombreux atouts pour les familles fortunées, mais implique également certaines contraintes qu’il convient d’anticiper. Voici un bilan objectif des bénéfices et des limites de ce type de structure.
Les avantages : pourquoi faire appel à un family office ?
Une gestion patrimoniale globale et centralisée
Le family office prend en charge tous les volets, financiers, fiscaux, juridiques, administratifs, pour proposer une stratégie cohérente, alignée avec les objectifs de long terme :
- Centralisation de l’information et des décisions, pour éviter les silos entre les différents conseillers (banquiers, notaires, avocats, experts-comptables).
- Cohérence globale de la stratégie, avec une vision à 360° du patrimoine.
- Allègement de la charge administrative, en prenant en main la gestion opérationnelle, le reporting, la tenue comptable ou encore la coordination des intervenants.
Cette approche sur mesure fait gagner un temps précieux aux membres de la famille, tout en sécurisant la gestion.
Une expertise transversale et de haut niveau
La gestion d’un patrimoine important exige des compétences spécialisées. Un family office mobilise une équipe pluridisciplinaire, avec des expertises que ne possèdent généralement pas les conseillers traditionnels comme :
- L’ingénierie patrimoniale complexe
- La fiscalité internationale
- la structuration juridique
- L’allocation d’actifs avancée
- La gouvernance familiale
Cet accompagnement de haut niveau garantit des décisions éclairées, adaptées aux spécificités de chaque situation familiale.
Une indépendance totale dans les recommandations
Contrairement aux banques privées, un family office n’a aucun produit maison à vendre. Il est rémunéré exclusivement par la famille, généralement sous forme d’honoraires fixes ou de forfaits annuels.
Cela implique :
- Une gestion sans conflits d’intérêts, alignée sur les objectifs patrimoniaux de la famille.
- Une totale transparence sur les frais et les choix d’investissement.
- Une relation de confiance fondée sur la neutralité et la stabilité dans le temps.
L’accès à des opportunités d’investissement réservées
Grâce à leur réseau et leur taille critique, les family offices donnent accès à des classes d’actifs et des opportunités souvent inaccessibles au grand public comme :
- Private equity et dette privée.
- Immobilier off-market.
- Fonds spécialisés et co-investissements dans des entreprises.
- Produits structurés sur mesure.
Ces allocations permettent de diversifier les portefeuilles, d’accéder à des rendements différenciants et de soutenir des projets en lien avec les valeurs familiales.
Une vision intergénérationnelle et une transmission facilitée
L’un des rôles clés d’un family office est d’organiser la transmission du patrimoine dans la durée, tout en impliquant progressivement les générations suivantes.
Parmi les actions mises en place :
- Outils juridiques de transmission : donations, démembrements, pactes familiaux, clauses bénéficiaires.
- Éducation financière des héritiers, pour les préparer à leurs futures responsabilités.
- Sensibilisation aux enjeux de gouvernance, d’investissement ou de philanthropie.
Le family office joue ainsi un rôle de pilier intergénérationnel, garantissant la continuité, la stabilité et l’alignement familial autour d’un projet patrimonial commun.
Une gouvernance familiale structurée
Au-delà de la stratégie financière, le family office peut accompagner la mise en place d’une organisation claire au sein de la famille pour faciliter les décisions et prévenir les tensions.
Cela passe par :
- La rédaction d’une charte familiale.
- La création de conseils de famille ou comités de pilotage.
- La définition de règles de fonctionnement partagées.
Cette structuration renforce la cohésion familiale, réduit les risques de conflits et permet une gestion plus fluide et collective du patrimoine.
Les inconvénients d’un family office
Un coût d’entrée élevé
L’accès à un family office suppose un seuil patrimonial important et des frais récurrents significatifs :
- Pour un multi family office, il faut généralement disposer d’au moins 5 à 10 millions d’euros d’actifs liquides.
- Pour créer un single family office, le seuil dépasse 100 millions d’euros, avec un coût annuel pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.
Ce modèle n’est donc rentable qu’à partir d’un certain niveau de complexité patrimoniale.
Une complexité administrative importante
La mise en place et le fonctionnement d’un family office impliquent des démarches juridiques, fiscales et organisationnelles complexes :
- Constitution de sociétés, structuration des flux financiers, mise en place d’outils de reporting, etc.
- Pilotage au quotidien de nombreux interlocuteurs, gestion des documents juridiques ou encore assurer la conformité réglementaire.
Cela suppose une charge de gestion importante, qui peut être difficile à absorber sans une équipe expérimentée.
Une dépendance forte envers les prestataires
Le family office centralise l’ensemble des décisions stratégiques pour la famille. En cas de manque de compétence ou d’erreur de jugement, les conséquences peuvent être lourdes.
Une mauvaise allocation d’actifs, une erreur juridique ou fiscale, ou un défaut de gouvernance peuvent impacter l’ensemble du patrimoine.
La qualité de l’équipe et des partenaires externes est donc déterminante et cette dépendance nécessite une vigilance constante dans le choix et l’évaluation des prestataires.
Un manque de régulation spécifique
En France, il n’existe pas de statut juridique dédié aux family offices, ce qui crée une hétérogénéité importante dans les pratiques.
Certaines structures sont très professionnalisées, d’autres beaucoup moins et l’absence de cadre réglementaire rend plus difficile l’évaluation de la fiabilité et de la compétence des acteurs.
Cela exige donc de la part des familles une sélection rigoureuse et un suivi attentif des prestations fournies.
Performance et allocation d’actifs : quel benchmark pour les family offices ?
Les family offices évaluent la performance de leur portefeuille selon deux approches : un objectif de rendement absolu autour de 11 % par an, et des benchmarks de marché spécifiques à chaque classe d’actifs.
L’objectif est de préserver et faire croître le capital familial sur le long terme, en mesurant la performance de façon rigoureuse et comparative.
Pour chaque catégorie d’actifs, les family offices utilisent des indices de référence permettant de situer leur stratégie par rapport au marché :
- Actions cotées : MSCI World, MSCI ACWI, STOXX Europe 600, CAC 40, S&P 500, etc.
- Obligations : Bloomberg Global Aggregate ou Bloomberg Pan-European Aggregate.
- Private equity : TRI comparé aux moyennes de marché (Cambridge Associates, Pitchbook, Preqin) ou MSCI/Burgiss.
- Immobilier : MSCI Property Index.
- Hedge funds : HFRI Fund Weighted Composite Index ou HFRX Global.
- Produits structurés : comparaison au sous-jacent (ex. Euro Stoxx 50) et à l’objectif de rendement contractuel.
- Actifs alternatifs (private debt, infrastructures, or, etc.) : indices spécialisés selon le segment (ex. Cambridge Associates Venture Capital, S&P Global Infrastructure Index, HFRI Commodities Index).
L’allocation d’actifs des family offices français est marquée par un poids élevé du non coté, signe d’une orientation forte vers l’économie réelle et les rendements différenciants. Selon l’AFFO (2024), un portefeuille type se répartit ainsi :
- Private equity : 37,5 % (dont 28,2 % en direct)
- Actions cotées : 17,3 %
- Immobilier : 12,8 %
- Dette (obligataire et privée) : 10,8 %
- Trésorerie : 9 %
- Autres actifs alternatifs et diversifiés : 9,7 % (infrastructures, produits structurés, hedge funds, forêts, art, or, cryptomonnaies…)
À l’international, cette structure est cohérente avec les grandes tendances observées :
- En moyenne, les family offices mondiaux allouent environ 30 % au private equity, contre 25 % aux actions cotées.
- Les actifs alternatifs représentent près de 50 % des portefeuilles, tous segments confondus.
Cette stratégie d’allocation permet aux family offices de viser une performance robuste et diversifiée, en combinant actifs liquides, placements de long terme et investissements spécialisés.
Quels sont les frais d’un family office ?
Faire appel à un family office représente un investissement important, réservé à des patrimoines significatifs. La tarification varie selon la structure, la nature des services proposés, et la complexité du patrimoine géré. Il n’existe pas de grille unique : chaque mission fait l’objet d’un accord personnalisé, souvent sous forme d’un mandat global.
Les family offices utilisent principalement trois grands modèles de facturation :
- Au pourcentage des actifs sous gestion (AUM) : facturation proportionnelle à la valeur du patrimoine géré, généralement entre 0,4 % et 0,8 % par an. Même si d’après certaines sources donnent une fourchette plus large, entre 0,25 % et 1,5 %. Ce modèle est courant dans les multi family offices, notamment pour la gestion financière. Il aligne la rémunération sur la valorisation du portefeuille.
- Au forfait (moins courant) : un montant fixe est défini à l’année (ou au trimestre), et varie en fonction du périmètre des services. Ce modèle est plus fréquent pour les missions de coordination administrative, de gouvernance ou de conseil stratégique. Il offre l’avantage de la prévisibilité.
- À la carte ou à l’acte : pour des missions ponctuelles (restructuration patrimoniale, planification successorale, transmission, etc.), certains family offices facturent à l’heure ou à la journée.
D’autres formes de rémunération peuvent s’ajouter :
- Honoraires de performance : sur certains projets ou investissements, une part variable peut être liée à l’atteinte d’un résultat (plus-value, économie fiscale, optimisation juridique).
- Frais indirects : dans certains cas, des commissions peuvent être perçues sur les produits d’investissement proposés (notamment dans les MFO disposant de leur propre gamme de fonds). Cela reste toutefois de moins en moins pratiqué, au profit d’une facturation transparente et sans rétrocommissions.
Le niveau des frais dépend de plusieurs facteurs :
- La taille du patrimoine : plus les montants sont élevés, plus le coût en pourcentage peut être négocié à la baisse.
- La complexité des actifs : une structure incluant des sociétés, de l’immobilier international ou des actifs non cotés exige davantage de temps et d’expertise.
- L’étendue des services attendus : un accompagnement global (stratégie, gestion, gouvernance, philanthropie) implique un coût structurel plus important.
- Le type de structure : les single family offices supportent leurs propres coûts de fonctionnement (salaires, outils, locaux), là où les multi family offices mutualisent les frais entre plusieurs clients.
En pratique, la rémunération d’un family office repose souvent sur une combinaison de ces modèles, adaptée aux besoins de chaque famille. Ce mode de facturation flexible permet de personnaliser l’accompagnement tout en assurant une transparence sur les coûts engagés.
Comment choisir un family office ?
Choisir un family office est une décision stratégique qui engage la gestion du patrimoine sur le long terme. Il est donc essentiel de s’entourer d’une structure expérimentée, indépendante et adaptée à ses besoins spécifiques.
Plusieurs critères permettent d’évaluer la qualité d’un family office et de comparer les offres reçues :
- L’expérience et les références : examiner le parcours de l’équipe, les profils des dirigeants, et le type de familles accompagnées. Une structure ayant déjà géré des situations proches de la vôtre apportera une expertise plus pertinente.
- Le degré d’indépendance : privilégier une structure non liée à un groupe bancaire ou commercial, dont la rémunération est transparente et alignée avec vos intérêts.
- La transparence des frais : demander une présentation claire de la grille tarifaire (forfait, pourcentage, honoraires ponctuels) et s’assurer qu’il n’y a ni rétrocommissions ni frais cachés.
- Le niveau de personnalisation : s’assurer que le family office propose un accompagnement sur mesure, avec un interlocuteur dédié, et non une offre standardisée.
- La capacité à travailler en architecture ouverte : vérifier que la structure peut collaborer avec vos conseils existants (notaire, avocat, comptable) et sélectionner librement des prestataires externes.
- Les accréditations ou statuts réglementaires : si le family office propose des services d’investissement, il doit être agréé AMF (ou travailler avec des partenaires agréés).
- La confidentialité et la sécurité des données : évaluer les dispositifs en place pour protéger les informations patrimoniales et personnelles.
Avant de s’engager, il est conseillé de solliciter plusieurs structures et de comparer leurs propositions. Pour auditer efficacement un family office potentiel :
- Demandez un exemple de mission récente, ou un cas d’accompagnement anonymisé.
- Analysez la composition de l’équipe, ses expertises internes et son réseau de partenaires.
- Demandez des précisions sur la méthodologie, le suivi des investissements, les outils de reporting.
- Évaluez la réactivité et la qualité du dialogue, dès les premiers échanges.
Enfin, privilégiez une relation fondée sur la confiance, la stabilité et la transparence, car un family office est avant tout un partenaire de long terme, au cœur des décisions stratégiques de la famille.
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Quelles alternatives aux family offices ?
Pour les patrimoines qui ne justifient pas la mise en place d’un family office, soit parce qu’ils sont moins élevés, soit parce que les besoins sont moins complexes, il existe plusieurs solutions d’accompagnement patrimonial :
- Banque privée : accessible dès 500 000 à 1 million d’euros, elle propose une gestion personnalisée des placements, avec des services fiscaux et successoraux, mais souvent limités à l’investissement.
- Conseillers en gestion de patrimoine (CGP) : plus souples et accessibles, ils offrent un accompagnement global (juridique, fiscal, financier), avec une approche personnalisée pour des patrimoines dès quelques centaines de milliers d’euros.
- Gestion privée digitale comme Ramify Black : elles démocratisent l’accès à des services patrimoniaux complets (allocation, fiscalité, retraite, transmission), avec des frais réduits et une grande réactivité.
- Experts ponctuels : avocats fiscalistes, notaires ou cabinets spécialisés peuvent être mobilisés à la demande pour des missions spécifiques sans structure permanente.
Ces options permettent de bénéficier d’un accompagnement de qualité tout en maîtrisant les coûts, en fonction du profil et des besoins de la famille.
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Ramify vs Family Office : quelles différences ?
Ramify et les family offices partagent un objectif commun : accompagner les familles dans la gestion et la valorisation de leur patrimoine. Mais leur fonctionnement, leur accessibilité et leur modèle économique diffèrent radicalement.
Le niveau de patrimoine requis constitue une première distinction essentielle. Un family office s’adresse à une clientèle fortunée :
- À partir de 5 à 10 millions d’euros pour les multi-family offices.
- Plus de 100 millions d’euros pour les single family offices.
Ramify, à l’inverse, rend accessible des services de gestion de fortune dès 100 000 €, avec deux niveaux d’accompagnement adaptés aux besoins et aux encours :
- À partir de 100 000 € : Ramify Black donne accès à un conseiller privé attitré, des solutions patrimoniales sur mesure (assurance-vie luxembourgeoise, crédit Lombard…), et l’accès complet au Private Equity institutionnel, aux club-deals immobilier ainsi qu’aux actifs alternatifs (art, cryptomonnaies …).
- À partir de 1 000 000 € : Ramify Obsidian est un service de gestion de fortune haut de gamme conçu pour les patrimoines importants.
L’approche de gestion diffère également. Les family offices adoptent un modèle sur mesure, avec une équipe dédiée à la coordination de tous les aspects patrimoniaux : placements, fiscalité, transmission, gouvernance familiale.
Ramify propose une expérience 100 % digitalisée, enrichie par un accompagnement humain, et donne accès à une sélection rigoureuse de solutions patrimoniales haut de gamme :
- Assurance-vie luxembourgeoise (avec option de crédit Lombard)
- Private equity (sans frais d’entrée)
- SCPI, club deal immobilier, produits structurés
- Crypto-actifs, investissement dans l’art, comptes à terme
Sur le plan tarifaire, les écarts sont significatifs. Un family office facture généralement :
- Des honoraires fixes annuels importants (souvent 100 000 € ou plus)
- Ou un pourcentage des actifs gérés (entre 0,25 % et 1,5 % par an)
À l’inverse, Ramify affiche une structure de frais claire et compétitive :
- 1 % de frais de gestion tout compris pour les clients Ramify Black
- Aucun abonnement fixe, ni frais cachés
- Transparence totale sur tous les frais produits avant souscription
Enfin, en matière d’accessibilité et d’expérience utilisateur, Ramify se démarque par :
- Une plateforme intuitive pour suivre et piloter son patrimoine
- Des conseillers dédiés disponibles par téléphone ou chat
- Une gestion fluide et réactive, adaptée à la vie patrimoniale moderne
En résumé, Ramify offre une alternative innovante au family office : plus accessible, plus transparente et pensée pour les investisseurs patrimoniaux exigeants, sans les coûts ni la lourdeur d’une structure traditionnelle.
Conclusion
Le family office s’impose comme une structure de référence pour les familles disposant d’un patrimoine important, en offrant un accompagnement global, indépendant et personnalisé. Il intervient sur l’ensemble des dimensions patrimoniales : gestion financière, structuration juridique et fiscale, transmission, gouvernance familiale et services extra-financiers.
Qu’il soit single ou multi-family office, son rôle est de centraliser les décisions, de coordonner les experts et de garantir la cohérence des choix sur plusieurs générations. L’indépendance, la transparence et la vision long terme sont les piliers de ce modèle.
Mais ces services restent réservés à une minorité : il faut en général au moins 5 à 10 millions d’euros pour un MFO et plus de 100 millions pour un SFO, avec des coûts annuels pouvant dépasser 100 000 €. Dans un contexte peu réglementé, il est essentiel de sélectionner une structure sérieuse, sans conflits d’intérêts.
Face à cette barrière d’accès, Ramify propose une alternative moderne, accessible dès 100 000 €.. La plateforme combine digitalisation, expertise patrimoniale et tarification transparente, tout en donnant accès à des solutions habituellement réservées aux clients des family offices.