Les meilleurs supports de trésorerie d’entreprise en 2025
Avant même de choisir un produit, il faut s’intéresser au support dans lequel il sera logé. C’est ce support qui détermine le cadre fiscal, la souplesse de gestion et parfois même l’univers d’investissement disponible. Voici les principales options pour les entreprises en 2025.
Tableau récapitulatif des meilleurs produits de placement selon l’horizon de placement (2025)
Compte-titres ordinaire (CTO)
Le compte-titres est le support le plus courant pour une entreprise souhaitant investir ses excédents de trésorerie.
Il permet d’accéder à un large éventail d’actifs financiers comme les obligations (en direct ou via fonds), OPCVM, ETF, SCPI et les produits structurés.
La liquidité est variable selon les actifs choisis (certains fonds ou titres sont quotidiens, d'autres mensuels).
Le compte-titres offre une grande souplesse, mais n’est pas fiscalement optimisé. Il reste adapté à la gestion de placements simples ou à horizon court à moyen terme.
Compte à terme (CAT)
Le compte à terme est un produit bancaire à taux fixe qui fonctionne également comme un support autonome, sans passer par un compte-titres. Il est ouvert directement auprès d’un établissement bancaire, avec une durée et un taux convenus à l’avance.
Voici ses caractéristiques principales :
- Durée : Généralement de 1 à 24 mois, parfois plus selon les établissements.
- Capital garanti : Remboursé intégralement à l’échéance, sans frais de sortie ni risque de marché.
Ce type de placement est particulièrement adapté aux fonds dont la sortie est planifiée à l’avance, notamment dans le cadre d’une trésorerie de précaution ou d’un besoin identifié à court ou moyen terme (charges, fiscalité, versements exceptionnels…).
Contrat de capitalisation
Le contrat de capitalisation est une enveloppe d’investissement fiscalement avantageuse, ouverte aux personnes morales à l’IS. Il fonctionne sur un principe de capitalisation des revenus : tant qu’aucun rachat n’est effectué, il n’y a pas de taxation.
On peut y loger des fonds euros, OPCVM, ETF, fonds datés, SCPI et produits structurés.
Le contrat de capitalisation se distingue également par sa souplesse de gestion, en pilotage libre ou délégué et sans passage en compte de résultat annuel.
Ce support est particulièrement pertinent pour les excédents de trésorerie stables à long terme. Il permet d’investir sans alourdir le résultat fiscal de l’année, ce qui améliore le rendement net.
Enveloppe luxembourgeoise
Il s’agit d’un contrat d’investissement similaire dans son fonctionnement au contrat de capitalisation, mais réglementé au Luxembourg. Il est accessible aux personnes morales françaises, sous conditions de montant minimum (souvent 250 000 € ou plus).
Les spécificités notables de cette enveloppe sont :
- Univers d’investissement étendu : fonds internes dédiés, private equity, dette privée, devises, etc.
- Multidevise et portabilité transfrontalière : un atout pour les groupes ou holdings internationaux.
- Les actifs sont déposés sur un compte distinct chez une banque dépositaire, avec une protection renforcée.
La fiscalité est également différée : aucune imposition annuelle tant qu’il n’y a pas de rachat.
Les meilleurs placements de trésorerie d’entreprise selon l’horizon d’investissement
Une gestion efficace de la trésorerie repose sur une bonne segmentation des produits financiers selon l’horizon de placement.
Les taux de placement de trésorerie d’entreprise en 2025 varient fortement selon la durée d’engagement et le niveau de risque associé au support.
Placement de trésorerie d’entreprise court terme (0–3 mois) : sécurité et liquidité avant tout
Les excédents de court terme doivent rester disponibles à tout moment. Dans cette configuration, la priorité est de protéger le capital tout en tirant profit du contexte de taux élevés.
Comptes à vue rémunérés et livrets pro
Certaines banques proposent désormais des comptes courants professionnels assortis d’une rémunération, parfois automatique, parfois sur demande. Les livrets bancaires, quant à eux, offrent une solution simple et liquide pour les fonds à très court terme.
Ces supports présentent plusieurs avantages :
- Fonds disponibles sans préavis.
- Aucun risque de perte en capital.
- Formalités réduites et fiscalité directe (produits imposables à l’IS).
En 2025, les livrets pro peuvent offrir en moyenne entre 1 % et 4 % brut sur les premiers montants, selon les établissements. Cela en fait une solution de parking temporaire pertinente pour les liquidités excédentaires non immédiatement mobilisées.
Comptes à terme très courts
Le compte à terme permet de fixer un taux d’intérêt sur une période de blocage prédéfinie, parfois dès un mois. Plus la durée est courte, plus la souplesse est grande, mais les taux sont légèrement inférieurs aux durées plus longues.
En début d’année 2025, les meilleurs comptes à terme à 1-3 mois offraient autour de 1,5 % 2 % brut annualisé, en fonction du montant et de la négociation (les grandes entreprises pouvant obtenir le haut de la fourchette).
Ce type de placement reste idéal si l’on connaît précisément sa trésorerie disponible sur le trimestre.
À noter qu’il existe peu de comptes à terme qui permettent d’investir sur un horizon inférieur à 3 mois.
OPCVM monétaires court terme (VNAV / LVNAV)
Les fonds monétaires court terme investissent dans des titres de haute qualité (dette souveraine, papier de trésorerie) avec une maturité très courte. Leur objectif est de répliquer l’évolution des taux interbancaires, avec une volatilité minimale.
Deux variantes existent selon la réglementation européenne :
- VNAV (valeur liquidative variable) : le prix du fonds évolue chaque jour.
- LVNAV (valeur liquidative à variation limitée) : stabilité de la valeur part avec tolérance de fluctuation réduite.
Ces fonds sont particulièrement prisés par les directions financières de grands groupes, car ils combinent :
- Liquidité quotidienne.
- Diversification des contreparties.
- Gestion professionnelle, sans contrainte opérationnelle.
Selon la Banque de France, le rendement moyen des fonds monétaires est de 2,93 % à fin juillet 2025 (sur 12 mois glissants), en baisse par rapport à 2024 : 3,9 %.
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Instruments de marché monétaire (BTF, NEU CP et repo sécurisé)
Ce sont des instruments monétaires utilisés par les trésoriers expérimentés ou via des prestataires spécialisés. Ils permettent d'accéder à des rendements très courts en intervenant directement sur les marchés :
- BTF (Bons du Trésor français) : titres à très court terme émis par l’État, avec une sécurité maximale.
- NEU CP (Negotiable EUropean Commercial Paper) : papier commercial émis par des entreprises bien notées.
- Repo sécurisé : opération de pension livrée avec collatéral, souvent utilisée pour placer du cash très temporairement.
Les taux servis dépendent des conditions de marché, mais permettraient d’obtenir des rendements autour de 2 %.
Ces placements exigent toutefois un niveau d’expertise élevé et une infrastructure de marché, ce qui les réserve souvent aux grandes entreprises ou à des gestionnaires spécialisés.
Trésorerie de précaution (3–12 mois) : viser un rendement modéré
Cette poche peut être partiellement immobilisée sans compromettre l’exploitation. L’objectif est donc d’améliorer le rendement tout en maintenant une liquidité correcte à moyen terme.
Comptes à terme 3 à 12 mois
Avec un horizon plus long, les banques sont prêtes à offrir de meilleurs taux. Le compte à terme reste une solution sécurisée : le capital est garanti, et le rendement est défini à l’avance.
Les taux servis sur 3 à 12 mois peuvent atteindre entre 2,30 % et 2,70 % en 2025, selon les différentes offres proposées.
Ce type de placement convient particulièrement pour des montants réservés à un besoin connu (investissement, prime annuelle, charge fiscale…).
Fonds monétaires standard et obligations court terme IG
Ces supports investissent dans des titres de dette de courte maturité, émis par des entreprises notées Investment Grade (IG). Ils présentent une durée de vie légèrement plus longue que les fonds monétaires classiques, avec un rendement supérieur.
En contrepartie, la volatilité est marginalement plus élevée, mais reste maîtrisée. Ces fonds sont souvent gérés par des sociétés de gestion spécialisées dans les stratégies de trésorerie corporate.
Les rendements observés en 2025 varient entre 3,8 % et 4,5 % bruts, selon la composition du portefeuille et les frais.
Placement excédent de trésorerie entreprise (12–36 mois) : capter une prime de risque
Sur un horizon de 1 à 3 ans, le placement de l’excédent de trésorerie d’entreprise peut viser une prime de rendement significative par rapport aux produits de court terme. Cette poche peut supporter une volatilité modérée, à condition d’avoir une bonne visibilité sur les flux futurs.
Fonds datés 2-3 ans
Les fonds datés à horizon 2 ou 3 ans fonctionnent selon une logique de portage obligataire. La société de gestion constitue un portefeuille d’obligations sélectionnées à l’émission, détenues jusqu’à maturité.
Ce type de fonds présente plusieurs avantages pour une entreprise :
- Visibilité sur la durée d’investissement et le rendement espéré.
- Diversification automatique entre plusieurs émetteurs.
- Volatilité faible si le fonds est conservé jusqu’à l’échéance.
En 2025, les nouvelles générations de fonds datés 2–3 ans annoncent des rendements bruts espérés qui varient selon la qualité de crédit moyenne du portefeuille et les frais.
Ce niveau s’appuie sur les taux de marché actuels. Par exemple les obligations BBB 2027 s’échangent autour de 4,85 % de rendement à l’émission.
Obligations IG à duration courte
Une entreprise peut également constituer son propre portefeuille obligataire en sélectionnant des titres bien notés (Investment Grade), à échéance courte (1 à 3 ans).
L’achat direct d’obligations permet :
- Une meilleure maîtrise des contreparties.
- Des flux de revenus réguliers (coupons).
- Une liquidité intermédiaire (via le marché secondaire).
En octobre 2025, les obligations d’entreprises notées BBB (le plus risqué) à 2 ans offrent des rendements autour de 4,9 % bruts, selon les données de marché sur Tradeweb et Bloomberg.
En comparaison, les obligations notées AAA (le moins risqué) offrent des rendement de 1,75 %.
Dépôts ou EMTN structurés à capital garanti
Les EMTN (Euro Medium Term Notes) sont des produits structurés proposés par les banques, avec une formule de rendement souvent conditionnelle, mais un capital intégralement protégé à l’échéance.
Ils peuvent par exemple offrir un coupon fixe si un indice reste dans une certaine zone, ou une performance liée à l’évolution d’un sous-jacent (taux, devises…).
En règle générale, les EMTN ont une durée de vie de 1 à 10 ans.
Leur intérêt réside dans :
- Un rendement supérieur aux produits standards à risque équivalent.
- Une absence de perte en capital si conservés jusqu’à échéance.
Selon les offres proposées début 2025, le rendement annuel moyen peut fortement varier selon le scénario et les sous-jacents. Pour les EMTN autocall (possibilité de rappel anticipé à l’initiative de l’émetteur), les coupons sont souvent de l'ordre de 5 % à 10 % annuels.
Trésorerie quasi permanente (>36 mois) : placement long terme maîtrisé
Lorsque l’excédent de trésorerie est structurel et stable, l’entreprise peut se permettre une diversification plus large, intégrant des actifs à plus fort potentiel de rendement, mais aussi moins liquides.
Obligations d’État AAA (Souveraines)
Les obligations d’État de pays bien notés, comme l’Australie, le Canada, Le Danemark ou encore l’Allemagne, offrent une base particulièrement sûre pour une stratégie à long terme. Elles représentent le socle de tout portefeuille prudent, avec une garantie quasi absolue de remboursement à l’échéance.
Par exemple en 2025, le taux moyen des obligations allemandes à 10 ans s’élève à 2,6 %.
Ces titres offrent ainsi :
- Un risque de défaut quasi nul.
- Une protection du capital à l’échéance.
- Un rendement régulier sous forme de coupons.
Ils restent particulièrement pertinents pour des entreprises à la recherche d’un placement passif, très sécurisé, avec un rendement modeste mais certain.
Immobilier “pierre-papier” (SCPI / OPCI)
L’achat d’usufruit temporaire de parts de Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) constitue une stratégie efficace pour valoriser une trésorerie d’entreprise stable sur 3 à 10 ans, avec une fiscalité optimisée.
Ce placement peu connu allie rendement élevé et amortissement comptable, mais reste réservé aux structures pouvant immobiliser leur capital.
L’entreprise achète uniquement l’usufruit de parts de SCPI, pour une durée définie (5, 7 ou 10 ans). Elle perçoit 100 % des loyers pendant cette période, sans récupérer les parts à l’échéance. Le ticket d’entrée est décoté : on ne paie qu’une fraction de la pleine propriété.
Voici comment cela fonctionne concrètement :
- Une décote à l’achat : pour un usufruit sur 5 ans, l’entreprise paie en moyenne 20 % de la valeur totale de la SCPI.
- Des revenus réguliers : elle perçoit la totalité des loyers trimestriels comme si elle détenait la pleine propriété.
- Une optimisation fiscale puissante : le prix d’acquisition est amorti linéairement, ce qui réduit très fortement la base imposable. Si la SCPI génère des revenus étrangers, aucun IS n’est dû en France.
- Un rendement net attractif : selon la clé de démembrement et le rendement de la SCPI, la performance annualisée nette peut varier d’une SCPI à l’autre, en moyenne entre 6 % et 10 %, avec un gain fiscal additionnel sur les revenus étrangers.
Ce placement s’adresse principalement aux entreprises à l’IS ayant de la trésorerie à placer sans besoin de liquidité à court terme. Il nécessite de trouver une contrepartie en nue-propriété, ce qui peut restreindre l’accès.
En résumé, l’usufruit de SCPI permet de transformer une trésorerie dormante en revenus faiblement imposés, tout en s’appuyant sur un sous-jacent immobilier mutualisé. C’est une solution puissante, à condition de bien calibrer la durée d’engagement et d’identifier les opportunités disponibles.
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ETF actions
Intégrer une exposition très modérée aux marchés actions peut permettre d’améliorer le couple rendement/risque à long terme. Cela se fait généralement via des ETF (Exchange Traded Funds), qui répliquent la performance d’un indice mondial ou sectoriel, avec des frais faibles et une grande liquidité.
Même pour un profil prudent, il est possible d’introduire une poche actions limitée (10 à 20 %) dans une stratégie de trésorerie longue.
Cela permet de profiter des performances historiques élevées des actions sur longue période, tout en maîtrisant la volatilité globale.
Quelques repères de performance long terme :
- MSCI World : +11,77 % sur 10 ans, +12,43 % sur 15 ans (au 1ᵉʳ janvier 2025) calculé à partir de l’ETF iShares Core MSCI World UCITS ETF USD (Acc).
- S&P 500 (indice américain) :13,38 % sur 10 ans et 10,17 % sur 20 ans, au 30 septembre 2024.
Pour une entreprise, l’intérêt réside dans :
- Une forte liquidité (cotés en continu).
- Un levier de performance à long terme.
- Une transparence totale sur la composition.
Cette poche doit rester limitée et être envisagée uniquement sur un horizon très long (>10 ans), afin de lisser les cycles de marché.
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Private debt
La dette privée consiste à financer directement des entreprises non cotées via des fonds spécialisés. Ce marché offre des rendements plus élevés, en échange d’une moindre liquidité.
Accessible via des fonds de dette (unités de compte ou fonds réservés aux professionnels), cette solution présente des atouts :
- Exposition à l’économie réelle.
- Coupons souvent trimestriels.
- Décorrélation partielle avec les marchés cotés.
Mais elle présente aussi certaines limites :
- Liquidité très réduite : la durée de blocage peut atteindre 5 à 7 ans.
- Risque de défaut lié au profil des emprunteurs et à l’usage fréquent de l’effet de levier.
- Sensibilité aux taux variables, qui peuvent peser sur la capacité de remboursement des entreprises financées.
Les différentes études de marché évaluent le rendement moyen du private debt autour de 10 % par an.
Les produits structurés à capital garanti
Les produits structurés à capital garanti sont proposés par les banques, avec une formule de rendement souvent conditionnelle, mais un capital intégralement protégé à l’échéance.
Ils peuvent par exemple offrir un coupon fixe si un indice reste dans une certaine zone, ou une performance liée à l’évolution d’un sous-jacent (taux, devises…).
Leur intérêt réside dans :
- Un rendement supérieur aux produits standards à risque équivalent.
- Une absence de perte en capital si conservés jusqu’à échéance.
Selon les offres proposées début 2025, certains produits structurés avec des échéances de 6 à 12 ans proposent des coupons compris entre 5,5 % et 6 % bruts annuels.
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Comment investir la trésorerie d’entreprise efficacement ?
Une fois la cartographie de la trésorerie réalisée, il est temps de structurer une stratégie d’investissement. Celle-ci doit être adaptée aux flux réels, aux contraintes opérationnelles et au profil de risque de l’entreprise.
Élaborer une stratégie de placement adaptée
Investir sa trésorerie suppose une compréhension fine des flux financiers de l’entreprise et de ses besoins à venir. La priorité est de déterminer ce qui peut réellement être immobilisé et pour combien de temps.
Prévoir les flux à 13 semaines et à 12 mois
Les prévisions de trésorerie sont le point de départ de toute stratégie de placement. Elles permettent de distinguer les fonds mobilisables de ceux qui doivent rester disponibles.
Deux niveaux d’analyse sont indispensables :
- Prévisions glissantes sur 13 semaines : Pour anticiper les besoins de court terme et sécuriser les flux opérationnels.
- Prévisions glissantes sur 12 mois : Pour identifier les excédents stables pouvant être investis au-delà du très court terme.
Ces projections doivent être mises à jour régulièrement pour refléter l’évolution des flux, des charges et de l’activité.
Définir les horizons d’investissement : 0–3, 3–12, 12–36, >36 mois
Chaque tranche de temps correspond à un type de trésorerie… et à une stratégie d’allocation différente.
- 0–3 mois : Aucun risque de perte en capital. Les supports doivent rester 100 % liquides.
- 3–12 mois : Une légère immobilisation est possible, avec un rendement modéré et un risque très limité.
- 12–36 mois : Horizon compatible avec des placements offrant un rendement plus attractif, à condition d’accepter une durée de détention plus longue.
- >36 mois : Cette poche peut être investie de manière plus dynamique, à condition d’une stabilité avérée et d’un bon contrôle des risques.
Segmenter les excédents selon ces durées permet d’aligner les placements avec les besoins réels de l’entreprise.
Évaluer votre profil de risque et vos contraintes opérationnelles
Une stratégie d’investissement pertinente repose sur la cohérence entre objectifs financiers, contraintes internes et tolérance au risque.
Il est essentiel de formaliser les éléments suivants :
- Objectifs de placement : Préservation du capital, rendement complémentaire, sécurisation d’un projet futur.
- Contraintes opérationnelles : Liquidité nécessaire, délais de mobilisation, impact sur le cycle d’exploitation.
- Tolérance au risque : Capacité à absorber une éventuelle baisse temporaire de valeur, même limitée.
Connaître et documenter son profil permet d’éviter les décisions inadaptées ou précipitées.
Encadrer et piloter la politique d’investissement
Une fois la stratégie définie, il est crucial de l’encadrer avec des règles claires, des outils de suivi et une gouvernance solide.
Rédiger une charte d’investissement claire
La charte d’investissement formalise les principes de gestion de la trésorerie investie. Elle cadre les décisions et réduit les risques d’erreur.
Elle doit inclure :
- Les objectifs financiers visés.
- L’univers d’investissement autorisé : types de produits et zones géographiques.
- Les limites de diversification : par produit, par secteur, par émetteur.
- Les règles de délégation et de gouvernance : validation, contrôle, reporting.
Ce document sert de référence commune entre les équipes financières, la direction et les éventuels partenaires externes.
Choisir ses supports et contreparties avec rigueur
Le choix des placements et des intermédiaires ne se fait pas au hasard. Il doit répondre à des critères objectifs et mesurables.
Les éléments à prendre en compte sont :
- Le rendement attendu, en lien avec l’horizon de placement.
- Le niveau de risque associé à chaque support.
- La liquidité : possibilité de retrait anticipé sans pénalité excessive.
- La fiscalité : imposition des revenus selon le statut de l’entreprise.
- La solidité de l’intermédiaire : notation, régulation, historique, gouvernance.
Un bon produit ne suffit pas : la qualité de l’établissement qui le propose est tout aussi déterminante.
Assurer le suivi, le contrôle et le reporting
Une stratégie de placement doit s’adapter dans le temps. Le suivi régulier est indispensable pour garantir sa cohérence avec la situation de l’entreprise.
- Reporting mensuel : Suivi des encours, de la performance et de la liquidité.
- Contrôle interne : Vérification du respect des règles fixées par la charte.
- Ajustement de l’allocation : Réévaluation en cas de changement dans les flux, les objectifs ou les conditions de marché.
Un bon pilotage permet d’anticiper les risques plutôt que de les subir.
Fiscalité des revenus financiers en entreprise
En fonction du support utilisé et du produit détenu, les revenus peuvent être imposés immédiatement ou bénéficier d’un traitement différé. Une bonne compréhension du cadre fiscal permet d’optimiser le rendement net.
Traitement commun pour la plupart des placements
La majorité des produits de trésorerie relèvent du régime classique d’imposition à l’Impôt sur les Sociétés. Cela concerne notamment :
- Comptes à terme et livrets bancaires.
- Obligations, OPCVM, ETF, SCPI en direct.
- Produits structurés ou EMTN détenus hors enveloppe fiscale.
Ces revenus obéissent aux règles suivantes :
- Tous les produits financiers sont intégrés au résultat fiscal de l’entreprise (intérêts, coupons, dividendes, plus-values).
- Imposition au taux normal de l’IS : 25 % en 2025 (bénéfices supérieurs à 42 500 €).
- Contribution sociale de 3,3 % due sur la part d’IS supérieure à 763 000 €.
- Traitement comptable par exercice : les produits sont comptabilisés à leur date d’acquisition ou de perception, y compris les intérêts courus et la valeur liquidative des fonds à clôture.
Traitements particuliers ou différés
Certains supports ou produits bénéficient d’un régime fiscal dérogatoire, qui permet de différer l’imposition ou d’adapter le traitement comptable.
Contrat de capitalisation et enveloppe luxembourgeoise
Les enveloppes d’assurance dédiées aux personnes morales permettent de capitaliser les revenus sans taxation immédiate, ce qui améliore le rendement net à long terme :
- Aucune imposition tant qu’il n’y a pas de rachat (seuls les retraits sont imposés).
- Acompte annuel non libératoire prélevé sur une base forfaitaire (105 % du TME), récupérable à la sortie.
- Idéal pour différer l’IS en cas de stratégie patrimoniale ou d’investissement à long terme sans retrait prévu.
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SCPI et immobilier papier
La fiscalité des SCPI détenues par une entreprise suit le principe de transparence. La société est imposée comme si elle détenait les immeubles directement.
- Les loyers perçus sont soumis à l’IS au fil de l’eau.
- Pas d’amortissement fiscal possible, contrairement au régime des particuliers.
- Plus-values imposables comme des produits financiers, sauf si l’immeuble est détenu en direct (rare).
Points de vigilance complémentaires
Au-delà de l’imposition elle-même, certaines règles fiscales méritent une attention particulière pour éviter les erreurs ou oublis lors de la déclaration.
Déclaration et paiements
Les revenus issus des placements financiers doivent être intégrés à la déclaration de résultats annuelle de l’entreprise, via la liasse fiscale (formulaire 2065-SD et annexes, dont le 2058-A-SD pour le résultat fiscal).
La transmission est dématérialisée, via EDI ou le portail impots.gouv.fr.
Le paiement de l’Impôt sur les Sociétés (IS) suit un calendrier en deux temps :
- Quatre acomptes trimestriels : les 15 mars, 15 juin, 15 septembre et 15 décembre, sur la base de l’IS de l’exercice précédent (dispense si IS < 3 000 €).
- Solde de régularisation : à payer au plus tard le 15ᵉ jour du 4ᵉ mois suivant la clôture (ex. : 15 mai N+1 pour un exercice clos le 31 décembre N), via le formulaire 2572-SD.
Enfin, certaines entreprises sont redevables de la contribution sociale de 3,3 % sur l’IS dû, après un abattement de 763 000 €. Elle suit les mêmes échéances et formalités que l’IS classique.
Imputation des pertes
En cas de moins-values sur un placement (cession d’obligations, ETF, produits structurés…), les pertes peuvent être imputées sur les produits financiers imposables de l’année.
Ce mécanisme permet de réduire la base imposable à l’IS, sous réserve d’un traitement comptable rigoureux.
Risques et cadre réglementaire à connaître avant d’investir sa trésorerie
Avant de placer sa trésorerie, une entreprise doit non seulement définir une stratégie claire, mais aussi intégrer les risques financiers, juridiques et fiscaux dans sa charte d’investissement. Connaître les limites réglementaires et les mécanismes de protection permet d’éviter les erreurs coûteuses.
Garantie des dépôts : comprendre les limites
La garantie des dépôts protège uniquement une partie des liquidités placées auprès des banques. Il est essentiel d’en comprendre le périmètre pour gérer efficacement sa diversification bancaire.
Plafond de 100 000 € par établissement
En France, la garantie des dépôts est assurée par le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR). Ce mécanisme couvre les dépôts bancaires dans la limite de 100 000 € par client et par établissement, en cas de faillite de la banque.
Voici les principales caractéristiques de ce dispositif :
- Sont couverts : les comptes courants, livrets bancaires fiscalisés ou non, comptes à terme, dans la limite de 100 000 € cumulés.
- Ne sont pas couverts : les dépôts sur plusieurs établissements d’un même groupe bancaire (ex. : Crédit Agricole et LCL sont considérés comme une seule entité).
- En cas de dépassement : la part excédentaire peut être partiellement ou totalement perdue en cas de défaut de la banque.
Cela implique pour l’entreprise de diversifier ses avoirs entre plusieurs établissements distincts, si le total de trésorerie dépasse le seuil garanti.
Cas des produits non garantis (fonds, titres, EMTN)
Beaucoup de placements utilisés pour la trésorerie ne sont pas couverts par la garantie des dépôts comme par exemple :
- Les fonds monétaires et obligataires (OPCVM) : bien que très sécurisés, ces produits dépendent de la solvabilité des émetteurs dans lesquels ils investissent.
- Les titres obligataires en direct : leur remboursement dépend directement de l’émetteur. Aucun filet de sécurité n’existe en cas de défaut.
- Les EMTN (produits structurés) : leur capital peut être garanti à l’échéance, mais sans protection publique si l’émetteur fait faillite.
Ces instruments doivent être sélectionnés en fonction de leur niveau de risque crédit, de liquidité et de complexité, et intégrés prudemment dans la politique de placement.
Cartographie des principaux risques des placements de trésorerie
Placer sa trésorerie, même prudemment, expose l’entreprise à plusieurs types de risques. Il est essentiel de les identifier, de les mesurer et de les encadrer formellement dans la charte d’investissement.
Risques de taux, de crédit et de liquidité
Ces risques sont les plus fréquents dans la gestion de trésorerie investie.
- Risque de taux : lorsque les taux d’intérêt remontent, la valeur de marché des titres obligataires baisse. Un fonds daté ou une obligation achetée à un taux bas pourra afficher une perte latente si les taux montent.
- Risque de crédit : un émetteur (entreprise, collectivité…) peut ne pas honorer ses engagements. Plus le rendement est élevé, plus le risque de défaut l’est également.
- Risque de liquidité : certains produits (EMTN, SCPI, fonds fermés) ne peuvent pas être revendus rapidement. En cas de besoin urgent de trésorerie, cela peut forcer une vente en perte ou provoquer un blocage.
Pour limiter ces risques, l’entreprise peut :
- Diversifier les émetteurs et les supports.
- Adapter la durée des placements aux flux prévisionnels.
- Intégrer des scénarios de stress dans ses simulations.
Risques opérationnels, juridiques et comptables
Ces risques sont moins visibles, mais tout aussi importants. Ils concernent la mise en œuvre et le suivi des placements :
- Mauvaise valorisation d’un produit financier par défaut de suivi.
- Erreur comptable dans l’affectation des revenus ou dans le traitement des variations de valeur.
- Clauses contractuelles mal comprises, en particulier dans les produits structurés ou les contrats d’assurance.
Ces risques peuvent être limités par :
- Une gouvernance claire et une séparation des rôles (décision, exécution, contrôle).
- Un processus de validation rigoureux, notamment pour les produits complexes.
- Des outils de reporting fiables et compréhensibles.
Fiscalité : un risque souvent négligé
La fiscalité d’un placement peut considérablement impacter sa performance nette, en particulier pour les personnes morales soumises à l’IS.
Quelques points à surveiller :
- Les produits d’intérêts (CAT, fonds monétaires) sont imposés à l’IS l’année de leur perception, même si le capital reste investi.
- Les plus-values sur titres sont taxées lors de la vente, mais peuvent bénéficier d’abattements selon la nature de l’actif et le régime applicable.
- Certains véhicules (contrats de capitalisation, fonds luxembourgeois) permettent une capitalisation des revenus sans imposition immédiate.
Une bonne stratégie de trésorerie prend donc en compte le rendement net après impôts, et pas seulement le taux brut affiché.
Règles de diversification et clauses de suspension
La diversification n’est pas une option : c’est une obligation implicite pour toute entreprise souhaitant sécuriser ses placements.
Diversifier permet de :
- Limiter l’exposition à un émetteur unique.
- Réduire la volatilité du portefeuille global.
- Préserver une liquidité minimale en cas de besoin.
Certains produits, notamment les fonds ou parts de SCPI, peuvent contenir des clauses de suspension de rachat. Cela signifie qu’en cas de crise de liquidité, l’investisseur peut se retrouver dans l’impossibilité temporaire de récupérer ses fonds.
Avant de placer la trésorerie de votre entreprise : poser les bonnes bases
Placer la trésorerie ne s’improvise pas. Avant toute chose, il est essentiel de structurer sa gestion pour garantir la stabilité financière de l’entreprise et créer les conditions d’un placement performant.
Comprendre les objectifs fondamentaux de la trésorerie d’entreprise
Une bonne gestion de trésorerie repose sur trois objectifs. Leur ordre de priorité ne doit jamais être inversé.
Sécurité : préserver le capital
La trésorerie est avant tout un outil de continuité d’activité. Elle doit rester à l’abri de toute perte en capital. Sans sécurité, l’entreprise s’expose à des risques de défaillance.
Exemple : une entreprise industrielle fortement dépendante de ses fournisseurs sécurise sa trésorerie pour honorer ses paiements, même en cas de baisse d’activité.
Liquidité : garantir la disponibilité des fonds
L’entreprise doit pouvoir mobiliser sa trésorerie à tout moment. Un excès d’illiquidité peut bloquer une opération stratégique ou compromettre la gestion courante.
Exemple : une société de services soumis à une forte saisonnalité doit disposer de fonds disponibles pour faire face à des périodes de creux.
Rendement : valoriser les excédents
Une fois les deux premiers objectifs assurés, il est possible de rechercher un rendement. L’objectif est d’éviter que des liquidités excédentaires restent inactives.
Exemple : une entreprise de conseil avec une trésorerie stable place ses excédents sur des supports à court terme pour générer un complément de revenu.
Cartographier sa trésorerie : une étape clé avant tout placement
Toutes les liquidités n’ont pas la même fonction. Les identifier clairement permet de choisir les bons supports et d’éviter les erreurs d’allocation :
- Trésorerie récurrente : Flux quotidiens nécessaires au fonctionnement. Elle doit rester disponible à tout moment.
- Trésorerie tampon : Réserve destinée à absorber un décalage de trésorerie ponctuel. Elle peut être placée sur des supports très liquides.
- Trésorerie excédentaire stable : Capitaux non utilisés pendant plusieurs mois. Ils peuvent être investis sur des solutions plus rémunératrices.
Cette cartographie permet de mieux adapter les placements à la durée et à l’usage réel de chaque poche de trésorerie.
Optimiser sa trésorerie avant de penser au placement
Avant même d’envisager un placement, il est souvent possible d’améliorer la gestion des flux. Cette optimisation libère de la trésorerie et réduit les tensions financières.
Réduction du besoin en fonds de roulement
Le besoin en fonds de roulement (BFR) mobilise une partie importante de la trésorerie.
Réduire ce besoin revient à libérer du cash sans financement externe :
- Réduire les délais de paiement clients : accélérer la facturation et mettre en place un suivi des encaissements.
- Alléger les stocks : limiter les excédents et optimiser les approvisionnements.
- Optimiser les délais fournisseurs : négocier des conditions de règlement plus longues, sans fragiliser la relation commerciale.
Même un gain de quelques jours peut se traduire par des milliers d’euros libérés en trésorerie.
Solutions de financement court terme à connaître
Certaines entreprises peuvent lisser leurs flux de trésorerie en s’appuyant sur des solutions financières souples :
- Affacturage : vente de créances clients à un organisme spécialisé pour obtenir un paiement immédiat.
- Reverse factoring : paiement rapide du fournisseur par un tiers, l’entreprise conservant son échéance initiale.
- Escompte de règlement : réduction obtenue en échange d’un paiement anticipé au fournisseur.
- Négociation des délais de paiement : ajustement des échéances pour équilibrer les entrées et sorties de trésorerie.
Ces solutions permettent de mieux maîtriser les flux et d’éviter le recours systématique à des placements de court terme.
Mutualiser les soldes : cash pooling, sweeping, netting
Les groupes et holdings disposent de plusieurs entités avec des besoins et des excédents différents. Une gestion centralisée améliore significativement l’efficacité de la trésorerie :
- Cash pooling : regroupement des soldes sur un compte unique, permettant une gestion optimisée des excédents et des déficits.
- Sweeping : transfert automatique des soldes excédentaires vers un compte principal, généralement en fin de journée.
- Netting : compensation entre créances et dettes inter-entreprises pour limiter les virements et frais bancaires.
Ces outils évitent les soldes dormants, réduisent les frais financiers et facilitent le pilotage de trésorerie à l’échelle du groupe.
3 conseils pratiques et 3 erreurs à éviter dans la gestion de trésorerie d’entreprise
Placer sa trésorerie efficacement ne repose pas uniquement sur le choix des produits financiers. Une gestion rigoureuse, structurée et suivie dans le temps est essentielle pour limiter les risques et optimiser la performance nette.
Nos 3 recommandations pour une gestion efficace
Au-delà des supports choisis, la méthode de gestion fait souvent la différence entre une trésorerie performante et une stratégie inefficace ou risquée.
Formaliser une charte et des délégations écrites
La charte d’investissement est un outil de gouvernance indispensable. Elle fixe les règles du jeu internes : objectifs, produits autorisés, niveaux de risque, règles de diversification, fréquence des arbitrages.
Mais une charte n’est utile que si elle s’accompagne d’une répartition claire des rôles :
- Qui décide de l’allocation ?
- Qui exécute les ordres ?
- Qui contrôle la conformité et le suivi ?
En formalisant les délégations dans des documents signés et actualisés, l’entreprise réduit les risques d’erreur, de conflit ou de décision isolée.
Mettre en place un suivi régulier et automatisé
Une stratégie de placement efficace se pilote dans le temps. Il est essentiel de mettre en place des outils simples pour suivre la performance et les risques.
Un tableau de bord mensuel permet de :
- Visualiser les encours par support et par horizon.
- Comparer les rendements bruts et nets.
- Identifier rapidement les écarts par rapport aux objectifs fixés.
Des alertes automatiques peuvent aussi être définies (ex. : part trop élevée d’un support, baisse de rendement, date d’échéance proche) pour réagir sans délai.
3 erreurs fréquentes et mauvaises pratiques
Certaines erreurs reviennent souvent dans la gestion de trésorerie d’entreprise. Elles peuvent coûter cher, aussi bien en rendement qu’en stabilité financière.
La chasse au rendement à tout prix
Chercher à maximiser le rendement sans tenir compte des risques ou de l’horizon de placement est une erreur classique.
Exemple courant : placer la trésorerie de court terme (0–3 mois) sur des produits volatils, mal liquides ou exposés aux marchés actions, dans l’espoir de capter une performance supérieure. En cas de besoin urgent de liquidité, cela peut obliger l’entreprise à vendre en perte, voire à se refinancer dans l’urgence.
Un bon placement est avant tout un placement cohérent avec l’usage réel des fonds.
Concentration sur une seule banque ou un seul support
Conserver l’intégralité de la trésorerie sur un unique compte, ou dans un seul fonds, expose l’entreprise à plusieurs risques :
- Risque de contrepartie bancaire, même s’il reste faible dans les grandes banques.
- Blocage temporaire, en cas de problème technique ou de clause de suspension.
- Absence de flexibilité pour adapter la stratégie si les conditions de marché évoluent.
Il est préférable de diversifier entre plusieurs établissements, produits et horizons, même avec des montants modestes.
Oublier la fiscalité et les frais
La performance brute ne reflète pas toujours le rendement réellement perçu par l’entreprise. Il est fréquent de surestimer un placement en oubliant les prélèvements fiscaux ou les frais de gestion.
À surveiller en particulier :
- L’imposition à l’IS des intérêts, même non perçus, pour certains supports.
- Les frais de gestion ou de souscription des fonds, parfois peu visibles.
- Les pénalités ou frais en cas de retrait anticipé.
Raisonnez toujours en rendement net après fiscalité et frais et en tenant compte de l’horizon réel de placement.
Conclusion
Placer la trésorerie de son entreprise ne s’improvise pas. Cela commence par une cartographie rigoureuse des flux, une définition claire des objectifs (sécurité, liquidité, rendement) et une gouvernance formalisée.
En 2025, les opportunités de placement sont nombreuses, mais chaque solution doit être alignée avec l’horizon d’investissement, le profil de risque de l’entreprise et ses contraintes opérationnelles.
À court terme, les livrets pro, comptes à terme ou fonds monétaires permettent de préserver la liquidité tout en profitant de taux attractifs.
À moyen terme, les fonds datés ou obligations Investment Grade offrent un bon compromis rendement/risque.
Pour les excédents durables, des supports comme les EMTN à capital garanti, SCPI, ETF actions ou contrats de capitalisation permettent d’envisager une stratégie plus rémunératrice.
La fiscalité, souvent négligée, peut fortement impacter le rendement net, tout comme les frais ou la mauvaise liquidité de certains produits. Une gestion performante repose donc autant sur la rigueur du pilotage que sur la qualité des supports choisis.
En résumé, bien investir sa trésorerie, c’est d’abord ne pas prendre de risque inutile, ensuite maîtriser la durée d’immobilisation des fonds, et enfin optimiser le rendement net après impôts.


