Le marché du Private Equity français en 2025
Le montant total des investissements (hors infrastructure) a atteint 26 milliards d'euros en 2024. C’est une progression de 16% par rapport à 2023 (22,4 milliards d'euros avaient été investis). Cette somme a permis de financer 2 692 projets.
À noter que les investissements dans les infrastructures s’élèvent à 10,9 milliards d’euros en 2024, soit une progression de près de 8%.
Les cessions, c’est-à-dire les sorties du capital de sociétés, représentent 12,8 milliards d’euros en 2024, soit une hausse d’environ 42% par rapport à 2023.
La taille globale du marché du Private Equity en France (Asset Under Management) s’élève à environ 135 milliards d'euros en 2025.
La répartition des tickets d’investissement en Private Equity
Voici un récapitulatif de la répartition des tickets d'investissement en Private Equity français (hors infrastructures) selon France Invest et Grant Thornton.
Les opérations de plus de 100 millions d’euros ont fortement progressé en 2024 +36% en valeur. Ces investissements d’envergure ont largement contribué à la croissance globale du marché français du Private Equity.
Les segments intermédiaires affichent aussi une progression :
- +5% pour les tickets de 15-50 millions
- +9% pour ceux de 50-100 millions
Les fonds d'infrastructure sont également en hausse, notamment avec les tickets moyens (50-99 M€) avec +43% en valeur.
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Focus sur le marché primaire et le marché secondaire
Le marché du Private Equity peut être divisé en 2 circuits d'investissement : le marché primaire et le marché secondaire.
Ces 2 canaux répondent à des besoins d’investissement différents, ils jouent chacun un rôle dans l'écosystème du Capital-investissement.
Le marché primaire : financer directement les entreprises
Le marché primaire correspond aux investissements réalisés au capital des entreprises (en direct ou via des fonds d’investissement). C'est sur ce marché primaire que les entreprises obtiennent de nouveaux capitaux pour financer leur développement.
En 2024, ces transactions primaires représentaient 8,8 milliards d'euros selon France Invest. Ce montant est stable comparé à la moyenne annuelle d’investissement primaire : 8 milliards d’euros par an entre 2014 et 2023.
Mais en proportion, nous observons que le marché primaire régresse. Sur cette même période, il représentait 47% des sommes investis VS 34% en 2024.
Le marché secondaire : céder ses participations
Le marché secondaire permet aux investisseurs primaires de céder leurs participations. Ce marché secondaire offre aussi la possibilité de revendre ses parts de fonds sans avoir à attendre la fin de vie de ce dernier.
Le marché secondaire joue donc un rôle crucial en fournissant des liquidités à l'écosystème du Private Equity.
Selon France Invest, le marché secondaire est en pleine expansion. Les transactions secondaires représentaient en moyenne 9 milliards d’euros par an entre 2014 et 2023. En 2024, elles s’élevaient à 17,2 milliards d’euros, soit 66% des montants investis en Private Equity.
À noter que dans son évaluation du marché secondaire, France Invest comptabilise aussi les fonds de Private Equity qui réinvestissent dans des entreprises déjà en portefeuille.
L’évolution des segments du Private Equity français en 2024
Le marché du capital-investissement se divise en plusieurs segments, chacun correspondant à un stade spécifique du développement des entreprises.
Voici la répartition des segments du Private Equity selon France Invest et Grant Thornton.
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L’évolution du Capital-transmission (Buy Out / LBO)
Le segment du Capital-transmission finance les rachats d'entreprises, il est le segment dominant du marché, en France et à l’international.
En 2024, 17,1 milliards d'euros ont été investis dans 663 entreprises.
L’évolution de la Dette Privée (Private Debt)
Le Private Debt désigne les prêts accordés par des investisseurs à des entreprises non cotées en Bourse. Les entreprises peuvent ainsi se financer en dehors des circuits bancaires classiques.
En 2024, 12,8 milliards d’euros ont été investis dans 317 opérations.
Ce segment du Private Equity est le seul à enregistrer une baisse des montants investis. L’année 2023 avait notamment profité du Plan Obligations Relance.
L’évolution du Capital-infrastructure
En 2024, 10,9 milliards d'euros ont été investis dans 189 projets d'infrastructure.
Les énergies renouvelables représentent 63% du nombre de projets accompagnés et 40% des montants investis (4,3 milliards d'euros). Cela démontre la forte orientation des fonds infrastructure vers la transition énergétique.
L’évolution du Capital-développement (Growth)
Le capital-développement finance la croissance d'entreprises déjà établies. Il a également progressé en 2024, même si on observe quelques levées de fonds atypiques qui masquent un ralentissement du segment.
Les investissements dans ce segment se sont élevés à 6,21 milliards d'euros pour 823 entreprises.
L’évolution du Capital-innovation (Venture Capital)
Le Capital-innovation finance les startups et entreprises en phase de démarrage, il a connu un rebond en 2024.
Les montants totaux investis ont atteint 2,7 milliards d'euros répartis dans 1 206 entreprises. En moyenne, il s’agit donc de plus petits tickets d’entrée.
Le Capital-innovation est particulièrement actif dans les technologies de rupture (IA, data, quantique, spatial, biotech, etc.).
Les secteurs économiques ciblés par le Private Equity en France en 2024
Voici les 4 premiers secteurs d’activité ciblés par le Capital-investissement en 2024 (du plus au moins important).
Le financement du secteur industriel par le Private Equity
L'industrie demeure le premier secteur d'investissement du Private Equity français avec 26% des montants investis (VS 28% en 2023), et 24% du nombre d'entreprises accompagnées en 2024.
La dynamique du secteur industriel est notamment portée par les enjeux de réindustrialisation et de souveraineté économique.
Le financement du secteur technologique par le Private Equity
Le secteur des technologies et du numérique attire de nombreux investissements en Private Equity. Il représente 21% des montants investis en 2024 et 25% des entreprises accompagnées.
Les investissements en DeepTech (IA, data, quantique, spatial, biotech, etc.) ont connu un essor important. De plus, les solutions logicielles SaaS et les services de transformation digitale demeurent particulièrement prisés pour leurs revenus récurrents.
Le financement des biens et services de consommation par le Private Equity
Le secteur des biens et services de consommation continue d'occuper une place importante dans le Private Equity français, il représente 18% des montants investis en 2024.
Les fonds d'investissement s'intéressent particulièrement aux entreprises qui répondent aux nouvelles attentes des consommateurs (alimentation durable, mode responsable et loisirs digitalisés).
Le financement du secteur de la santé par le Private Equity
Le secteur médical, pharmaceutique et des biotechnologies représente 16% des montants investis en 2024.
Les investissements se concentrent notamment sur la biotech (thérapies géniques, vaccins), la medtech (dispositifs médicaux) et la santé numérique (télémédecine, Intelligence Artificielle en santé, etc.).
Ce secteur est assez résilient grâce aux besoins croissants en matière de soins de santé et de la transition numérique a lieu dans ce domaine.
Qui investit en Private Equity en France ?
L’investissement en Private Equity était auparavant réservé aux investisseurs institutionnels.
Toutefois, nous observons une démocratisation progressive de cette classe d'actifs auprès des investisseurs particuliers, notamment grâce aux contrats d’assurance-vie et aux fonds d’investissement réglementés (FCPR, FCPI, etc.).
Voici un panorama des principaux souscripteurs de Private Equity en 2024 (selon France Invest et Grant Thornton).
La provenance des fonds de levés par les sociétés françaises
En 2024, seuls 57% des fonds levés en Private Equity proviennent de France, cela représentait 60% en 2023.
On observe une part grandissante de fonds étrangers (Europe et reste du monde), cela démontre une internationalisation du financement des entreprises françaises.
Historique du Private Equity en France depuis 2000
Nous observons une forte croissance des investissements dans le Private Equity français entre 2000 et 2024. Ce mode d’investissement est ainsi passé de 5,3 milliards d’euros en 2000 à 26 milliards d’euros en 2024, soit une hausse de près de 400% en 25 ans.
Voici un historique détaillé des investissements dans le Private Equity français hors infrastructures (selon France Invest et Grant Thornton) :
Au début des années 2000, le marché français du capital-investissement oscillait en moyenne autour de 5 milliards d'euros d’investissement par an. Le nombre d'entreprises financées se situait entre 900 à 1 000 par an.
En 2005, une première phase d'accélération apparaît : 8,1 milliards d’euros ont été investis cette année-là. Cela s'explique par plusieurs facteurs :
- Des conditions de financement favorables avec des taux d'intérêt bas.
- Un accès facile au crédit alimentant l’accroissement des LBO (Leveraged Buy-Outs).
- Un contexte économique porteur.
En 2008, la crise financière mondiale a brutalement interrompu cette dynamique porteuse. Les investissements ont chuté à 10 milliards d'euros cette année, puis se sont effondrés à 4,1 milliards d'euros en 2009, soit une baisse de près de 67% par rapport au pic de 2007.
Les opérations de grandes tailles, qui sont particulièrement dépendantes du financement bancaire, ont été les plus affectées.
Après 2010, le marché a entamé une phase de reconstruction graduelle avec 6,6 milliards d’euros d’investissement en Private Equity.
Depuis 2015, le volume de Private Equity a dépassé les 10 milliards d’euros par an.
Le seuil des 2 000 entreprises accompagnées par an a été dépassé en 2017.
En 2020, la crise du COVID a entraîné un ralentissement des investissements de 8%.
Toutefois, l’année 2021 a marqué un record absolu pour le capital-investissement français (27,1 milliards d’euros d’investissement).
Cette performance exceptionnelle s'explique par une combinaison de facteurs favorables :
- Des liquidités abondantes après le COVID
- Des taux d'intérêt historiquement bas
- Une forte reprise économique
Comparaison des performances du Private Equity français avec les autres classes d’actifs
Voici un tableau comparatif des rendements annuels des différentes classes d'actifs jusqu’à fin 2023.
À noter que les données définitives de 2024 ne sont pas encore disponibles pour le Private Equity.
Sur le long terme, le Private Equity français surperforme le CAC 40 GR (dividendes réinvestis).
Entre 2013 et 2023, l’écart de rendement annuel est de +2,4 points en faveur du Private Equity.
Sur un horizon de placement de 20 ans, cet écart de performance annuel de 2,4 points génère un écart de performance d’environ 55%.
Le marché du Private Equity dans le monde en 2025
En 2024, environ 2 000 milliards de dollars ont été investis en Capital-investissement, soit une hausse de 14% par rapport à 2023.
En 2024, l'industrie du Capital-investissement a atteint un niveau record avec environ 29 400 sociétés détenues en portefeuille au niveau mondial, soit une augmentation de 4% par rapport à 2023.
En 2024, les actifs sous gestion (Asset Under Management) du Private Equity mondial s’élèvent à 10 800 milliards de dollars (toutes catégories confondues), soit une hausse de 11.6% par rapport à 2023.
Ce total comprend à la fois la valeur des sociétés détenues en portefeuille et les capitaux levés, mais pas encore investis (le "dry powder"). Les études estiment ce stock de capitaux non investis à environ 2 500 milliards de dollars.
À noter que depuis 20 ans, le nombre d'entreprises cotées en Bourse diminue, tandis que celui des entreprises détenues par des fonds de Private Equity ne cesse d'augmenter.
Ce phénomène s'explique notamment par les coûts liés à la cotation, et à la transparence exigée par les régulateurs boursiers. De plus, la valorisation des entreprises dont la croissance n'est pas parfaitement prévisible peut être défavorable sur les marchés boursiers.
Historique du Private Equity dans le monde depuis 2000
Le Capital-investissement français a suivi la même évolution que le marché international.
Le Private Equity a également été impacté par la crise des subprimes en 2008, ainsi que par la pandémie de 2020.
Comme pour le Private Equity français, nous observons une reprise des investissements plus rapide après la crise de 2020, que celle de 2008.
Entre 2000 et 2024, les montants investis en Private Equity ont très fortement augmenté, nous mesurons une progression d’environ 800%.
D’ailleurs, on observe que le nombre d’entreprises financées par le Private Equity a dépassé celui des sociétés financées par les marchés boursiers (voir étude Apollo).
Sources : Bain.com
La répartition mondiale des investissements en Private Equity
À fin 2024, une étude McKinsey montre une nette domination de l’Amérique du Nord dans le marché global du Private Equity. Cette zone géographique représente 54% des investissements en Private Equity en 2024.
Le marché chinois a récemment connu un ralentissement des investissements privés. Le pays représentait plus de 50% des investissements en Private Equity de la zone Asie-Pacifique, mais en 2024, ils ne représentaient plus que 24% du marché.
Ce ralentissement s’explique notamment par les difficultés très médiatisées du secteur immobilier, ainsi que les interventions réglementaires fréquentes de l’État Chinois. Ces éléments ont contribué à dégrader la confiance des investisseurs.
Comparaison des performances du Private Equity mondial avec les autres classes d’actifs
Le Ramify Private Equity Index (RPEI) est un indice qui agrège la performance de plus de 50 fonds de capital-investissement, ce qui représente plus de 7,3 milliards d’euros d’actifs.
Cet index (courbe violette) permet de comparer la performance du Private Equity avec d’autres classes d’actifs comme :
- L’indice boursier mondial du MSCI World : la courbe bleue
- Le marché obligataire : la courbe rouge Global Aggregate Bonds
- Les SCPI : la courbe verte du Ramify SCPI Index (RSCPI)

Depuis 2022, le Ramify Private Equity Index (RPEI) a généré une croissance supérieure au MSCI World, tout en étant moins volatil.
Le Private Equity mondial offre un couple rendement / risque plus élevé que les autres classes d'actifs, voici un tableau comparatif des performances :
Les évolutions et les tendances du Private Equity
Nous allons vous présenter les évolutions et les tendances qui se dessinent dans le secteur du Capital-investissement en France et dans le monde.
Les acteurs du Private Equity anticipent un essor du secteur. D’ici à 2033, Blackrock anticipe 29 000 milliards de dollars US d’investissement en Private equity (VS 15 000 milliards USD en 2023).
Par ailleurs, nous observons un recul des financements bancaires accordés aux entreprises depuis 2008, notamment à cause des réglementations renforcées sur les banques (Bâle II, etc.). Cela a tendance à favoriser l'émergence de la dette privée.
Par ailleurs, nous constatons une démocratisation du Capital-investissement auprès du grand public.
Auparavant, le Private Equity s’adressait principalement aux investisseurs institutionnels et aux grandes fortunes.
Désormais, de plus en plus de fonds d’investissement sont ouverts aux particuliers (FCPR, FCPI, etc.). D’ailleurs, certains de ces fonds permettent de bénéficier du dispositif IR-PME : une réduction d'impôt sur le revenu jusqu’à 25% pour les investissements dans les PME éligibles.
Par ailleurs, de nombreuses plateformes proposent des solutions clés en main pour investir en fonds propres dans des entreprises non cotées, avec des tickets d'entrée accessibles (à partir d’une centaine d’euros).
Cette démocratisation du Private Equity est notamment accélérée par la réforme ELTIF (European Long-Term Investment Funds) qui permettra d’offrir plus d’actifs financiers non cotés aux particuliers.
L'essor de la finance à impact
Les investissements à impact couvrent un large spectre de problématiques :
- Environnement : biodiversité, foresterie, agroécologie, etc.
- Social : insertion professionnelle, logement social, santé accessible, etc.
- Transition démographique : silver economy, éducation, formation, etc.
- Transition énergétique : énergies renouvelables, efficacité énergétique, mobilité durable, etc.
Nous observons qu’en 2024, la majorité des sociétés de gestion françaises ont déjà formalisé leur approche Environnemental, Sociale et de Gouvernance. Cela se concrétise de 3 façons :
- De plus en plus de gestionnaires de fonds disposent d'une politique ESG structurée (exemple : la charte d'engagement France Invest).
- Les critères ESG font partie intégrante du cycle d'investissement, depuis les due diligence pré-acquisition, jusqu'aux plans d'action post-investissement.
- De nouveaux mécanismes de rémunération des gérants apparaissent, comme le carried interest modulé : la rémunération sur la performance varie selon l'atteinte d'objectifs ESG ou de critères extra-financiers.
Par ailleurs, la majorité des gérants de Private Equity communiquent désormais sur la catégorisation SFDR de leurs fonds.
Ils mettent également en place de plus en plus de rapports sur les impacts ESG de leurs investissements.
Focus sur l’investissement à impact en France
Le marché français de l'investissement à impact connaît un essor :
- 128 financeurs à impact ont été recensés en France selon le Mouvement Impact France.
- Les actifs sous gestion dédiés à l'impact dans le Private Equity français représentent 21,2 milliards d'euros en 2023.
- Plusieurs gérants français majeurs ont lancé des stratégies d’investissement ESG dédiées : Antin NextGen, Swen Blue Ocean, Eurazeo Smart City, etc.
Nous observons également que Bpifrance joue un rôle moteur avec ses Fonds Impact Environnement (500 millions d’euros sous gestion), cela contribue à structurer ce marché.
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Focus sur le secteur de la cybersécurité et de la défense
Avec la digitalisation de l'économie, la cybersécurité est devenue un domaine prioritaire pour les entreprises et par extension pour les investisseurs en Private Equity.
Le contexte géopolitique a également renforcé l'intérêt pour le secteur de la défense. De nombreux pays (comme la France) ont en effet annoncé des plans d’investissements massifs dans ce secteur.
Les PME, ETI et les startups spécialisées dans les domaines de la cybersécurité, du spatial et de l'IA appliquée à la défense, ont bénéficié d'un regain d'attention de la part des investisseurs.
Cette tendance pourrait s'amplifier avec l'émergence potentielle de nouveaux fonds dédiés à ce segment.
Focus sur le secteur de la transition énergétique
L'année 2024 a confirmé l'intérêt croissant des fonds pour les projets liés à la transition énergétique et au développement durable.
Dans le segment infrastructure, les énergies renouvelables ont représenté 63% du nombre de projets accompagnés et 40% des montants investis (4,3 milliards d'euros).
Cette tendance devrait continuer grâce aux différentes politiques mises en place (Loi Industrie Verte, Loi Énergie-Climat, etc.). Le nombre de fonds (ESG) ou labellisés Investissement Socialement Responsable (ISR) va ainsi encore croître.
Focus sur les fonds de continuation
Les fonds de continuation permettent aux gestionnaires de prolonger la détention de certains actifs, tout en offrant une liquidité partielle aux investisseurs initiaux.
En d’autres termes, il s’agit de fonds transitoires qui permettent de garder les entreprises cibles en portefeuille (pour maximiser la création de valeur), tout en permettant à certains actionnaires de céder leurs parts.
Ces fonds de continuation représentaient déjà plus de 15% des sorties en 2024 (au niveau mondial). Cette tendance devrait s'accentuer en 2025 selon le cabinet PwC.
Par ailleurs, l'important volume de dry powder, c'est-à-dire les capitaux levés, mais non investis (environ 2 500 milliards de dollars), devrait également soutenir cette tendance.
Conclusion
Le marché du Private Equity confirme sa position de moteur essentiel du financement des entreprises français, avec 26 milliards d'euros investis en 2024 (+16% par rapport à 2023), et 10,9 milliards d'euros dans les infrastructures.
Cette dynamique s'inscrit dans une tendance de croissance structurelle, le Capital-investissement a ainsi progressé de 400% entre 2000 et 2024.
Le Capital-transmission (Buy Out) reste le segment dominant avec 17,1 milliards d'euros d’investissement. Toutefois, c’est le Capital-innovation qui connaît la plus forte croissance (+23% en 2024).
L'industrie est le premier secteur d’activité ciblé par le Private Equity (26% des montants investis), suivie par les technologies (21%). La réindustrialisation et la transformation numérique de l'économie devraient conforter cette tendance.
Sur le plan des performances, le Private Equity français continue de surpasser les marchés financiers cotés avec un TRI net sur 10 ans de 13,3%, soit 2,4 points au-dessus du CAC 40 (dividendes réinvestis).
Cette surperformance explique en partie l'attrait grandissant pour cette classe d'actifs. Nous rappelons toutefois que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Nous avons aussi noté des écarts de performance importants entre gérants de Private Equity. Il est donc recommandé d'analyser le track record des gérants d'actifs avant de choisir un fonds d'investissement non coté.
La France enregistre une internationalisation de ses financements en Private Equity. Seulement 57% des capitaux proviennent de France en 2024 (contre 60% en 2023). Cela témoigne de l'attractivité du marché non coté français pour les investisseurs étrangers.
Pour les prochaines années, plusieurs tendances structurantes se dessinent :
- Davantage d'accès au Private Equity pour les particuliers (notamment via les FCPR, FCPI, FIP, etc.).
- L’essor de la finance à impact (21,2 milliards d'euros d’actifs sous gestion en 2023).
- Le développement des fonds de continuation (déjà 15% des sorties en 2024).
- L’essor de certains secteurs stratégiques comme la cybersécurité, la défense et la transition énergétique.
Enfin, avec un "dry powder" mondial estimé à 2 500 milliards de dollars, le Private Equity devrait disposer des ressources financières nécessaires pour poursuivre sa croissance.