Les avantages et les inconvénients du Private Equity Infrastructure
Nous allons vous présenter les principales forces et faiblesses de l’investissement en Private Equity Infrastructure.
Les avantages du Private Equity Infrastructure
Voici les 6 principales forces du Private Equity.
Des rendements attractifs à long terme
Le Private Equity Infrastructure offre des performances intéressantes comparées aux autres types de Capital-Investissement, tout en offrant une certaine régularité des revenus.
À fin 2024, le Taux de Rendement Interne (TRI) à 10 ans du Private Equity Infrastructure français était de 12,2%.
À titre de comparaison, le Private Equity Venture & Growth a généré un TRI de 8,6% sur la même période.
Par ailleurs, l’indice boursier global du MSCI World a généré un rendement annuel de 11,23% sur 10 ans (au 30 juin 2025).
Des flux de trésorerie stables et prévisibles
Les investissements en Private Equity Infrastructure offrent généralement une certaine prévisibilité des revenus.
En effet, contrairement aux investissements traditionnels en actions, certains actifs d'infrastructures génèrent des flux de trésorerie réguliers et visibles sur le long terme. Cela s'explique par plusieurs facteurs :
- Des contrats de longue durée : les infrastructures bénéficient souvent de contrats d'exploitation ou de concessions s'étalant sur plusieurs années, voire dizaines d’années.
- Des services essentiels : la plupart des infrastructures sont vitales à l’économie, et doivent fonctionner en permanence, ce qui offre une grande prévisibilité des revenus.
- Une régulation stricte : de nombreux actifs d'infrastructure opèrent dans des marchés régulés, ce qui sécurise les revenus et les tarifs.
De plus, les contrats d’exploitation d’infrastructures prévoient généralement une prise en compte de l’inflation. Les rendements des investisseurs sont ainsi assez bien protégés durant les périodes inflationnistes.
Une résilience face aux cycles économiques
Le Private Equity Infrastructure offre une certaine résilience, car il est décorrélé des marchés financiers traditionnels.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette résilience :
- Le caractère défensif des secteurs d'Infrastructure (énergie, transport, eau, etc.).
- La stabilité de la demande pour les services essentiels.
- La potentielle intervention des gouvernements qui investissent dans les infrastructures (notamment en période de récession pour relancer l’économie).
Enfin, au sein du Capital-Investissement, les performances des infrastructures sont moins volatiles que celles des autres segments, notamment le Venture ou le Growth Capital, car ces derniers ciblent des entreprises en phase de démarrage ou de croissance (PME, startups, etc.).
Le Private Equity Infrastructure peut ainsi permettre de réduire la volatilité du patrimoine des épargnants.
Contribuer au développement d’actifs réels
Le Private Equity Infrastructure permet aux investisseurs de combiner performance financière et impact positif sur l’économie réelle.
En effet, le Private Equity Infrastructure contribue au développement d’actifs réels, notamment dans des secteurs à impact comme :
- La transition énergétique (éoliennes, panneaux solaires, réseaux électriques intelligents, etc.)
- Les Infrastructures : hôpitaux, écoles, logements sociaux
- Le transport durable : transports en commun, infrastructures pour véhicules électriques
- L’inclusion digitale : déploiement de la fibre optique dans les zones rurales
- Etc.
Ces développements d’infrastructures ont un impact direct sur la vie des citoyens, tout en contribuant au développement économique.
Des secteurs économiques porteurs
Les besoins en infrastructures créent des opportunités d'investissement massives.
Selon une étude du cabinet BCG, d'ici à 2040, les besoins d'investissement en infrastructures sont estimés à 94 000 milliards de dollars, mais seulement 79 000 milliards de dollars qui seraient financés.
Cette situation crée un "infrastructure gap" de 15 000 milliards de dollars. Cela représente une opportunité intéressante pour les investisseurs privés.
Exemple de mégatendances dans les Infrastructures :
- Digitalisation : accès aux données numériques (internet, smart cities, infrastructures 5G, etc.)
- Décarbonation : énergies renouvelables et technologies vertes
- Démographie : croissance urbaine et vieillissement de la population nécessitant de nouvelles Infrastructures
Un accès à une classe d'actifs habituellement réservée aux professionnels
Le Private Equity Infrastructure était traditionnellement réservé aux investisseurs institutionnels.
Désormais, il s'ouvre progressivement aux particuliers grâce à :
- Des tickets d'entrée réduits : accessibilité dès quelques milliers d’euros (selon les fonds)
- Une disponibilité via des enveloppes capitalisantes (assurance-vie, PER)
Les inconvénients et les risques du Private Equity Infrastructure
Nous allons vous présenter les 4 principales faiblesses du Private Equity Infrastructure. Certains de ces inconvénients sont inhérents au segment du Private Equity.
Un risque de perte en capital
Comme pour tout investissement, le Capital-Investissement Infrastructure présente un risque de perte en capital.
Ce niveau de risque est variable selon le type d’infrastructure (Core, Core +, Value-added, Opportunistic) et le secteur d’activité.
Nous développerons ce point dans la section dédiée.
Une liquidité limitée
Le Private Equity Infrastructure (comme le Capital-Investissement en général) est un type d’actif peu liquide. Ces actifs financiers impliquent un blocage des fonds pendant environ une dizaine d’années.
Cette illiquidité s’explique notamment par la longueur des projets d'infrastructures (développement, construction / rénovation, exploitation, etc.
De plus, les possibilités de sorties anticipées sont faibles. Contrairement aux actions cotées en Bourse, vous ne pouvez pas revendre facilement vos participations dans un fonds d’infrastructures.
Il est donc essentiel d'investir uniquement de l'épargne dont vous n’aurez pas besoin durant les prochaines années.
Un ticket d'entrée potentiellement élevé
Les fonds de Private Equity Infrastructure imposent généralement des tickets d'entrée élevés. Selon les fonds, ce minimum peut atteindre plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d'euros.
Cette barrière financière peut être contraignante pour les épargnants avec un patrimoine modeste.
Un risque de concentration sectorielle
Le Private Equity Infrastructure peut présenter un risque de concentration, si les fonds choisis n'investissent que dans un secteur précis.
En cas de ralentissement de ce secteur (suite à un changement politique publique par exemple), les épargnants pourraient voir la valeur de leurs investissements se dégrader.
Les différents types de Private Equity Infrastructure
Le Private Equity Infrastructure se décline en 4 principales stratégies d'investissement :
- Core
- Core +
- Value add
- Opportunistic
Cette classification des stratégies permet aux investisseurs de sélectionner les actifs qui correspondent le mieux à leur profil de risque et à leurs objectifs de rendement.
Le Core Infrastructure
Le segment Core Infrastructure regroupe les actifs couvrant les besoins les plus essentiels, il s’agit du segment le moins risqué.
Ces actifs sont caractérisés par des revenus contractualisés ou régulés sur le long terme, ce qui offre une grande prévisibilité des flux de trésorerie.
Les entreprises qui exploitent ces actifs bénéficient généralement d'une position monopolistique ou quasi-monopolistique avec de fortes barrières à l'entrée.
Les rendements des infrastructures Core oscillent généralement entre 6% à 9% par an.
La génération de cash-flows se fait principalement via les dividendes distribués chaque année.
Exemples d'actifs Core
Les investissements Core incluent principalement :
- Les réseaux de distribution (électricité, gaz, etc.)
- Les services publics de transport (métros, tramways, bus, etc.)
- Les infrastructures portuaires et aéroportuaires
- Les réseaux d'eau et d'assainissement
- Les autoroutes à péage
Le Core + Infrastructure
Le segment Core Plus est similaire au Core Infrastructure, mais il offre un couple rendement / risque plus élevé.
Les activités Core + ne sont pas aussi régulées que les actifs Core (peu de situations de monopole).
Les rendements oscillent entre 8% à 10% par an.
La visibilité des cash flows est plus limitée, à cause de risques plus importants sur les revenus, ou sur la gestion des opérations.
Exemples d’actifs Core +
Les actifs Core + comprennent :
- Certains aéroports qui comportent un risque de trafic
- Les tours de télécommunication avec des contrats courts
- Les data centers avec des contrats courts
- Les réseaux de fibre optique dans des zones moins régulées
- Les ports avec une exposition au volume de marchandises transitées
Le Value-add Infrastructure
Le segment du Value-Add est composé d'actifs plus risqués que ceux du Core. Ils offrent en contrepartie un meilleur rendement potentiel.
Les fonds de Value-add investissent notamment dans des services liés aux infrastructures, plutôt que dans les actifs physiques traditionnels.
Ces actifs offrent des opportunités de croissance et de création de valeur. Les rendements attendus sont généralement de 10% à 12% par an.
Exemples d’actifs Value-add
Les actifs Value-Add comprennent :
- Les services de test, d'inspection et de certification pour les infrastructures
- Les logiciels pour les opérations d'infrastructures
- Les fournisseurs de services aux secteurs d'infrastructures
- Les actifs d'infrastructures énergétiques en phase de modernisation ou d'expansion
L’Opportunistic Infrastructure
Les stratégies opportunistes représentent le niveau de risque le plus élevé au sein du Private Equity Infrastructure. Ces investissements s'apparentent davantage au Private Equity traditionnel.
Les rendements attendus sont de 15% à 20% par an.
Exemples d’actifs Opportunistic
Les investissements opportunistes incluent :
- Les projets d'infrastructures en construction (greenfield) avec des risques de développement
- Les actifs d'infrastructures en difficulté nécessitant une restructuration importante
- Les nouvelles technologies d'infrastructures comme les réseaux de recharge pour véhicules électriques
- Les infrastructures dans les marchés émergents avec des risques pays significatifs
- Les projets d'infrastructures innovantes sans historique de performance
Focus sur le Private Equity Infrastructure Greenfield et Brownfield
Au-delà de la classification par niveau de risque, les investissements en infrastructure se distinguent également selon leur stade de développement :
- Greenfield : il s’agit de la création de nouvelles infrastructures
- Brownfield : cela correspond à l’acquisition d’infrastructure existante (avec ou sans stratégie d’amélioration)
Cette distinction est fondamentale, car elle influence directement le profil rendement / risque de l'investissement.
Tableau comparatif Greenfield VS Brownfield
Les infrastructures Greenfield
Les projets Greenfield correspondent aux infrastructures qui démarrent de zéro. Ils doivent être conçus, construits et entièrement financés.
Voici les principales étapes des projets Greenfield :
- Développement et planification (études de faisabilité, obtention des permis)
- Acquisition de terrains et aménagement du site
- Construction de nouvelles installations
Naturellement, les projets Greenfield impliquent des délais de développement plus longs que les projets Brownfield.
De plus, les investisseurs supportent le risque de construction. En contrepartie, le rendement potentiel est plus grand.
Exemples de projets Greenfield :
- Construction d'un nouvel aéroport dans une zone non développée
- Développement d'un nouveau parc industriel
- Création d'une nouvelle installation d'énergie renouvelable
Les infrastructures Brownfield
Les projets Brownfield correspondent à l’acquisition puis éventuellement la rénovation, au réaménagement ou à l'expansion d'infrastructures existantes.
Ces projets impliquent :
- L'utilisation d'infrastructures déjà construites
- Des stratégies de rendement pur ou d’amélioration
Les délais de développement des infrastructures Brownfield sont généralement plus courts que pour les créations Greenfield.
De plus, le risque de construction est réduit ou nul, car l'infrastructure de base existe déjà. Le rendement sera donc plus faible que pour des infrastructures Greenfield.
Exemples de projets Brownfield :
- Modernisation d'un aéroport existant
- Rénovation d'anciens sites industriels
- Mise à niveau de réseaux de télécommunications existants
- Reconversion d'infrastructures sous-utilisées
Comment fonctionne l’investissement en Private Equity Infrastructure ?
L'investissement en Private Equity Infrastructure pour les particuliers fonctionne selon un modèle de fonds qui mutualise les capitaux de plusieurs investisseurs afin d’acquérir et gérer des infrastructures.
La structuration d'un fonds de Private Equity Infrastructure
La structuration des fonds de Private Equity Infrastructure suit un modèle qui sépare les rôles et les responsabilités de 3 parties prenantes :
- Les investisseurs (Limited Partners - LP) : il s’agit des institutionnels ou des particuliers qui apportent les capitaux.
- Le véhicule d'investissement : qui est géré par la société de gestion, le General Partner - GP.
- Les entreprises en portefeuille : les actifs d'Infrastructure détenus par le fonds.
La plupart de ces fonds sont structurés sous forme de Limited Partnership, ce qui offre plusieurs avantages :
- Transparence fiscale : les plus-values et revenus sont imposés directement chez les investisseurs (selon le mode de détention choisi).
- Limitation de responsabilité : les investisseurs ne sont responsables qu'à hauteur des sommes versées.
- Flexibilité opérationnelle : le gérant du fonds dispose d'une grande autonomie de gestion.
Focus sur le rôle du General Partner (GP)
Le GP est le gestionnaire professionnel du fonds, ses responsabilités incluent :
- La sélection des investissements : identification et analyse des opportunités
- La structuration des opérations : négociation des acquisitions et du financement
- La gestion opérationnelle : supervision des actifs en portefeuille
- La stratégie de sortie : optimisation de la cession des actifs
Focus sur le Limited Partner (LP)
Les LP fournissent le capital nécessaire aux fonds. Voici leurs caractéristiques :
- Apport de capitaux : engagement financier selon les appels du GP
- Responsabilité limitée : exposition limitée au montant de leur investissement
- Droits d'information : réception de rapports réguliers sur les performances
Le cycle de vie d'un fonds de Private Equity Infrastructure
Le fonctionnement d'un fonds d'Infrastructure se décompose en plusieurs phases distinctes, avec une durée totale qui se situe généralement autour d’une dizaine d’années.
La levée de fonds
La levée de fonds constitue la première étape où le GP doit convaincre les investisseurs de s'engager dans son véhicule.
Une fois les engagements d’investissement signés, les appels de fonds sont généralement progressifs.
Exemple : un investisseur s'engage à hauteur de 100 000 euros dans un fonds Infrastructure. Les capitaux peuvent alors être appelés progressivement sur 3 à 5 ans :
- Année 1 : 25 000 euros pour l'acquisition d'un parc éolien
- Année 2 : 30 000 euros pour l'investissement dans un réseau de fibre
- Année 3 : 20 000 euros pour l'acquisition d'un data center
- Année 4 : 25 000 euros pour compléter le portefeuille
Cette méthode permet d'optimiser le rendement du capital, en évitant l'immobilisation de liquidités non investies.
La période d'investissement
Durant la période d'investissement, le GP identifie et acquiert les actifs d'infrastructure.
Le GP analyse le marché et procède à une première sélection basée sur :
- La qualité des actifs : position concurrentielle, barrières à l'entrée, etc.
- La stabilité des revenus : contractualisation, régulation, indexation, etc.
- Le potentiel de création de valeur : optimisation opérationnelle, croissance organique, etc.
Une fois qu'un actif est retenu, la phase d'évaluation (due diligence) commence :
- Aspects techniques : état des infrastructures, plan de maintenance, etc.
- Aspects financiers : modélisation des cash-flows, structure de financement, etc.
- Aspects juridiques : contrats, autorisations, régulation, etc.
- Aspects ESG : impact environnemental et social, etc.
Si l'évaluation est concluante, le GP procède à la structuration de l'opération :
- Le niveau d'endettement : l'effet de levier permet d'amplifier les rendements.
- La structure juridique : optimisation fiscale et opérationnelle.
- Les garanties : protection contre les risques identifiés.
La gestion d’actifs
Durant cette phase, le GP optimise la performance des actifs détenus pour améliorer :
- L'efficacité opérationnelle : réduction des coûts, optimisation des processus.
- La croissance des revenus : développement commercial, nouveaux services.
- La digitalisation : modernisation des systèmes, amélioration de la maintenance.
Les distributions de revenus et la sortie
La dernière phase vise à distribuer les éventuels revenus tirés de l’activité.
Dans les segments où peu de revenus sont distribués, le rendement provient de la cession des actifs. Dans ce cas, le GP devra optimiser la cession des infrastructures afin de maximiser le retour sur investissement.
Pour la cession de l’actif, plusieurs options s'offrent aux gestionnaires :
- Cession à un autre fonds Infrastructure
- Vente à un investisseur stratégique : industriel ou autre acteur du secteur
- Cession à des investisseurs long terme : fonds de pension, assureurs
- Introduction en Bourse : pour les actifs de très grande taille
Au fur et à mesure des cessions, le GP distribue les capitaux selon les clauses prévues dans les documents contractuels (Limited Partnership Agreement).
Les frais des fonds de Private Equity Infrastructure
La structure économique des fonds repose sur plusieurs types de frais. Il est important de bien tenir compte des différentes commissions avant d’investir. Celles-ci ont un impact sur le rendement réel de votre investissement.
À noter que les prévisions de rendement des fonds d’investissement sont exprimées nettes de frais.
Les frais d’entrée
Certains fonds facturent des frais de versement. Ces frais peuvent représenter 1% à 2% des sommes investies.
Les frais de gestion (management fees)
Les frais de gestion représentent environ 2% du capital engagé pendant la période d'investissement.
Ces frais couvrent :
- Les coûts opérationnels du fonds
- Les salaires des équipes d'investissement
- Les frais administratifs et juridiques
- Les coûts de due diligence (étude et vérifications préalables à l’investissement)
Le carried interest
Le carried interest (commission de sur-performance) s’élève généralement à 20% des profits nets réalisés par le fonds.
Ils sont perçus par le GP uniquement s’il atteint un rendement minimum (hurdle rate). Ce dernier est habituellement autour de 8%.
Exemple : un fonds générant 100 millions d'euros de profits nets, avec un hurdle rate de 8% sur 500 millions d'euros de capital :
- Distribution prioritaire aux LP : 40 millions d'euros (8% de hurdle rate)
- Partage des 60 millions restants : 48 millions aux LP (80%) et 12 millions au GP (20% de carried interest)
Quelles sont les performances du Private Equity Infrastructure ?
Le Private Equity Infrastructure est l'une des classes d'actifs les plus performantes du Capital-Investissement (selon le rapport 2025 de France Invest).
Voici les Taux de Rendement Interne 10 ans (à fin 2024) du Capital-Investissement français.
Par ailleurs, nous observons une certaine résilience du Private Equity Infrastructure. Selon une étude du cabinet Hamilton Lane, les infrastructures ont généré des rendements positifs chaque année depuis 2010, donc y compris pendant la pandémie et durant la hausse des taux d'intérêt (après 2022).
Cette stabilité s'explique par la nature des actifs d'infrastructure :
- Services essentiels à la population et aux entreprises
- Revenus contractualisés ou régulés sur le long terme
- Faible corrélation avec les cycles économiques
- Protection contre l'inflation via l'indexation de certains contrats
Le Private Equity Infrastructure VS les autres actifs financiers
Voici une comparaison des performances du Private Equity Infrastructure avec différentes classes d’actifs.
Les performances par stratégie d'investissement Infrastructure
Voici les couples rendement / risque des différentes stratégies d'investissement en Capital-Investissement Infrastructure.
Lire aussi : Tendances et marché du Private Equity en France
Comment investir en Private Equity Infrastructure ?
Les fonds d'investissement (FCPR, FPCI, etc.) sont la solution la plus courante pour les particuliers souhaitant investir en Private Equity Infrastructure.
Ces véhicules financiers permettent de mutualiser l’épargne d’un grand nombre d’investisseurs afin d’accéder à des projets d'infrastructures de grande envergure, que les particuliers ne pourraient pas financer individuellement.
Voici les principaux véhicules pour investir en Private Equity Infrastructure.
Focus sur l'investissement en Private Equity via l'assurance-vie
Les meilleurs contrats d’assurance-vie peuvent permettre de loger des fonds de Private Equity. Il est donc possible de trouver des fonds Infrastructures dans certaines de ces enveloppes.
Les épargnants bénéficient ainsi des avantages fiscaux de cette enveloppe :
- Fiscalité différée : vous ne payez d'impôt qu'en cas de retrait
- Abattement annuel d’impôt sur le revenu sur les gains de 4 600 euros (9 200 euros pour un couple) après 8 ans
- Transmission optimisée avec un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire
Ces fonds Infrastructure non cotés prennent généralement la forme de FCPR.
Au-delà de la fiscalité adoucie, l'investissement via l'assurance-vie offre une certaine liquidité. Grâce à cette enveloppe fiscale, il est possible de céder ses parts de fonds à tout moment (selon les conditions de chaque contrat).
En savoir plus : Fiscalité Assurance-vie : tous les détails
La fiscalité du Private Equity Infrastructure
La fiscalité du Private Equity Infrastructure est identique à celle du capital-investissement classique.
Les investisseurs peuvent bénéficier de certains avantages fiscaux que pour les autres stratégies de Private Equity.
La fiscalité classique du Private Equity
En dehors des dispositifs fiscaux spécifiques (FCPI, FIP, etc.), les gains sont soumis à la fiscalité des plus-values mobilières :
- Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30% : 12,8% d'impôt sur le revenu + 17,2% de prélèvements sociaux.
- OU barème progressif de l'impôt sur le revenu + 17,2% de prélèvements sociaux.
Lire aussi : Fiscalité du Private Equity : Guide complet
Le dispositif d'apport-cession (article 150-0 B Ter)
Les entrepreneurs peuvent reporter la fiscalité sur la plus-value de cession de leur entreprise en investissant dans certains fonds d'Infrastructure (FCPR, FPCI).
Ce dispositif d’apport-cession permet d'optimiser significativement la fiscalité lors d'une cession d'entreprise.
Le marché du Private Equity Infrastructure en France et dans le monde
Nous allons vous présenter les derniers chiffres concernant l'évolution du marché du Private Equity Infrastructure en France et dans le monde.
Le marché français du Private Equity Infrastructure
Selon l'étude France Invest 2025, le secteur Infrastructure est composé de 78 fonds majeurs, ce qui représente 27 milliards d'euros d'investissements appelés.
Selon le 5ème Baromètre Bird & Bird et France Invest (2025), les fonds d'infrastructures français ont levé 13,7 milliards d'euros en 2024, soit une progression de 16% par rapport à 2023. La France s'impose ainsi comme un leader européen dans le domaine du Private Equity Infrastructure.
Selon cette même source, l'attrait international de la France dans le domaine des Infrastructures se confirme, car 80% des capitaux levés en 2024 proviennent d'investisseurs étrangers.
Enfin, l'enquête révèle également que la stratégie "Value-Add" domine, elle représente plus de 60% des cibles des gestionnaires. Cette préférence s'explique par la recherche de rendements plus attractifs
Le marché mondial du Private Equity Infrastructure
Les levées de fonds Infrastructure ont atteint 87 milliards de dollars en 2024, représentant une croissance de 14% par rapport à 2023. Toutefois, elles demeurent encore 43% en dessous des niveaux records de 2022.
Selon le dernier rapport du Boston Consulting Group, les actifs sous gestion (AUM) ont atteint un niveau record de 1,3 trillion de dollars en juin 2024. Les actifs sous gestion du Private Equity Infrastructure ont ainsi quadruplé en 10 ans.
Cette croissance du Private Equity Infrastructure est entraînée notamment par le développement des infrastructures digitales (data centers, IA, 5G, etc.).
Exemple : le Boston Consulting Group indique que les investissements en centres de données ont atteint 49,7 milliards de dollars en 2024, soit une croissance de 46% par rapport à 2023.
Comment choisir le bon fonds de Private Equity Infrastructure ?
Nous allons vous présenter les principaux critères de sélection des fonds de Private Equity Infrastructure.
Avant de choisir un fonds d'investissement, il est primordial d'effectuer des recherches. Comme nous l'avons vu, il y a de grandes disparités de performance entre les gérants de fonds de Private Equity.
La stratégie d'investissement du fonds
La stratégie d'investissement du fonds est le premier critère d'évaluation.
En connaissant la stratégie du fonds, vous pourrez ainsi choisir ceux qui investissent dans les secteurs économiques qui vous intéressent :
- L'énergie et l'environnement (éolien, solaire, traitement des déchets)
- Les transports (autoroutes, aéroports, ports)
- Les télécommunications (fibres optiques, centres de données)
- Les Infrastructures sociales (hôpitaux, écoles, logements sociaux)
- Etc.
Vous pourrez ainsi adapter le couple rendement / risque de votre portefeuille, ainsi que votre diversification patrimoniale.
L’équipe de gestion
L'expertise de l'équipe de gestion est un critère déterminant. Voici les principaux points à analyser :
- Le parcours professionnel des gérants : ont-ils déjà travaillé dans le secteur des Infrastructures ?
- Leur connaissance réglementaire : maîtrisent-ils les spécificités juridiques et fiscales des contrats d'Infrastructure ?
- Leur réseau professionnel : ont-ils accès aux meilleures opportunités d'investissement ?
Les meilleurs fonds Infrastructure sont généralement gérés par des équipes mixtes qui combinent des profils d'ingénieurs, de financiers et de juristes spécialisés.
Choisir des gérants de premier plan permet de maximiser les chances d’obtenir de bons rendements financiers.
L’historique de performance (track record)
L'analyse du track record (le retour sur investissement) des anciens fonds d’un gérant, permet d’apprécier sa capacité à délivrer de la valeur aux épargnants.
Même si les performances passées ne préjugent pas des performances futures, cela donne un bon indicateur sur le potentiel de rendement du fonds ciblé.
Pour analyser les performances passées, vous pouvez comparer plusieurs indicateurs comme :
- Le TRI (Taux de Rendement Interne) net : il indique le rendement effectivement perçu par les investisseurs après déduction des frais.
- Le multiple de sortie : il mesure le ratio entre la valeur de sortie et la valeur d'entrée des investissements. Ce ratio est un meilleur indicateur que le TRI, car il tient compte des appels de fonds successifs et des versements de plus-values.
La structure de frais
La structure de frais impacte directement la performance nette perçue par l'investisseur. En effet, ces frais viennent en déduction du rendement du fonds. Il est donc primordial d’analyser la structure de frais avant d’investir.
Comme nous l’avons vu, voici le type de frais que les fonds Infrastructure appliquent généralement :
- Les frais d’entrée
- Les frais de gestion annuels
- Le carried interest (intéressement de l'équipe de gestion)
- Les frais de transaction
La diversification des cibles
Un portefeuille diversifié réduit significativement le risque de perte en capital en cas de défaut d’un projet, ou de ralentissement économique d’un pays, ou d’une zone.
Cette diversification peut prendre plusieurs niveaux :
- Diversification géographique : certains fonds peuvent investir dans différents pays d’Europe. Il est aussi possible d’investir dans des fonds internationaux afin de s’exposer à d’autres économies mondiales (États-Unis, Asie, etc.).
- Diversification sectorielle : privilégiez les fonds qui sont exposés à plusieurs secteurs d'infrastructures.
- Diversification par niveau de risque : il peut être pertinent de combiner plusieurs types d’infrastructures (Core, Value added, etc.) afin de diversifier son couple rendement / risque.
Lire aussi : Sélection des fonds de Private Equity : on vous explique tout
Focus sur les fonds de Private Equity Infrastructure ESG
Les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) sont devenus incontournables dans l’univers de l'investissement, et en particulier dans le domaine des infrastructures.
Ces critères ESG permettent d'identifier les produits d'investissement qui respectent un cahier des charges précis. Il est ainsi possible de concilier performance financière et impact positif sur l'environnement et la société.
Les épargnants peuvent ainsi investir en choisissant des produits financiers qui respectent leurs convictions.
Voici les secteurs privilégiés par les fonds Infrastructure ESG :
- Les énergies (renewables, nucléaire, etc.)
- La gestion de l'eau et des déchets
- Les transports durables (transports en commun, véhicules électriques, etc.)
- L'efficacité énergétique (rénovation de bâtiments, etc.)
À noter que nous observons aussi de plus en plus de fonds labellisés Investissement Socialement Responsable (ISR).
Lire aussi : Investissement vert : définition, les meilleurs placements et les pièges à éviter
Les meilleurs fonds de Private Equity d’Infrastructure
Nous allons vous présenter les meilleurs fonds de Private Equity Infrastructure actuellement disponibles.
Lire aussi : Les meilleurs fonds de Private Equity en France
Les gérants de fonds de Private Equity d’Infrastructure français
Voici les principaux gérants de fonds de Private Equity d’infrastructures français. Certains gérants sont dédiés à ce segment, tandis que d’autres appartiennent à des groupes généralistes.
Les gérants de fonds de Private Equity d’Infrastructure internationaux
Voici les principaux gérants de fonds de Private Equity Infrastructures mondiaux. Certains gérants sont dédiés à ce segment, tandis que d’autres appartiennent à des groupes généralistes.
Conclusion
Le Private Equity Infrastructure est une opportunité d'investissement attractive pour les épargnants qui souhaitent diversifier leur patrimoine, tout en contribuant au développement d'actifs essentiels à l’économie.
Mais avant d’investir, nous vous rappelons que les fonds de Private Equity Infrastructure ont une durée de vie d’environ 10 ans. Il est donc primordial d’investir que de l’épargne dont vous êtes certain de ne pas avoir besoin à moyen terme.
De plus, pensez à diversifier votre gestion de patrimoine dans plusieurs actifs financiers (Livret, Bourse, SCPI, etc.).
Côté performances, le Private Equity Infrastructure affiche un TRI de 12,2% sur 10 ans, tout en offrant une meilleure résilience que les autres segments du Private Equity.
Les besoins massifs d'investissement en nouvelles infrastructures (data centers, telecom, énergies renouvelables, etc.) génèrent de forts besoins de financements privés. Cela laisse présager une continuité de la croissance du Private Equity Infrastructure.
Comme dans tous les segments du Capital-Investissement, il existe une forte disparité de performances entre les gestionnaires de fonds. Le choix d'un gérant ayant un track record de qualité est déterminant pour accéder aux meilleures opportunités du marché.
Enfin, au sein du Private Equity Infrastructure, nous vous recommandons de répartir vos investissements dans différents segments :
- Core, Core +, Value-Add, Opportunistic
- Secteurs d’activité (énergies, numérique, transport, etc.)
- Zones géographiques (France, Europe, États-Unis, pays émergents, etc.)