Première étape : faire le point sur sa situation actuelle
Avant de définir votre stratégie d'épargne retraite, il est important de dresser un état des lieux précis de votre situation.
Cette analyse est une première étape pour estimer avec précision vos besoins futurs et planifier le financement de votre retraite.
Calculer ses droits à la retraite
À 40 ans, selon votre parcours professionnel, vous avez déjà cotisé environ 20 ans. Même si votre future retraite semble encore loin, vos cotisations passées sont déjà enregistrées auprès de la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV).
Vous pouvez consulter vos droits à la retraite sur le portail info-retraite.fr. Cet outil officiel fournit votre relevé de situation individuelle avec le détail vos droits trimestre par trimestre.
Vous pourrez ainsi estimer votre futur montant de pension selon différents scénarios d’âge de départ, et simuler l'impact de rachats d’un certain nombre de trimestres.
Pour information, l’INSEE indique que la pension moyenne est de 1 512 euros net par mois en France (chiffres à fin 2019).
À noter que le montant de votre pension de retraite ne peut pas excéder 50% du plafond de la Sécurité Sociale.
Exemple : si vous partez à la retraite en 2025, votre retraite de base ne peut pas dépasser 1 962,50 euros brut par mois (pour les salariés du privé).
Si vous avez 40 ans en 2025, la loi prévoit actuellement un âge légal de départ de 64 ans, avec un minimum de 172 trimestres cotisés.
Ceux qui n’auraient pas suffisamment cotisé de trimestres peuvent obtenir une retraite à taux plein à partir de l’âge de 67 ans.
Pour information, le calcul de votre pension de base varie notamment selon votre régime d’affiliation (secteur public ou privé).
Focus sur les retraites complémentaires
Le régime de retraite de base est généralement complété par des caisses de retraite complémentaires qui viennent accroître le montant de votre future pension.
Il peut s'agir, par exemple, de l’Agirc Arrco. Cet organisme gère la retraite complémentaire des salariés du privé en France. Il peut aussi s’agir d’une complémentaire retraite privée optionnelle que vous (ou votre employeur) aurait souscrit.
Vous devez donc aussi tenir compte de ces autres compléments de revenus pour estimer votre future pension de retraite.
Évaluer son patrimoine actuel
Les actions à mettre en place pour préparer votre retraite requièrent une estimation précise de votre patrimoine actuel.
Voici les principaux types d’actifs à évaluer :
- Les comptes courants et épargne de précaution (livrets bancaires, comptes à terme, etc.)
- Le patrimoine immobilier (résidence principale, secondaire, investissement locatif, SCPI, biens en indivision, etc.)
- Le patrimoine financier (fonds obligataires, actifs boursiers, etc.)
- Les parts d’entreprises non cotées (startup, Private Equity, stock options, etc.)
- Les actifs alternatifs (cryptomonnaies, art, métaux précieux, etc.)
En analysant votre situation financière actuelle, et en la comparant à votre niveau de patrimoine souhaité, vous pourrez mettre en place votre stratégie d’investissement.
Définir sa capacité d’épargne mensuelle
La préparation de votre retraite à 40 ans repose avant tout sur votre capacité à épargner de manière régulière, afin d’atteindre les objectifs d’épargne retraite que vous vous êtes fixés.
Analysez votre niveau de vie et vos dépenses
Avant d'optimiser votre capacité d’épargne, vous devez avoir une vision claire de vos finances personnelles. Pour commencer, identifiez vos sources de revenus :
- Salaire
- Revenus du capital
- Rente
- Loyers perçus
- Etc.
Ensuite, faites le point sur vos différents types de dépenses :
- Loyer, remboursement de prêt immobilier
- Dépenses alimentaires
- Autres dépenses incompressibles
- Abonnements récurrents
- Dépenses de loisir
- Etc.
En établissant ce budget, vous pourrez estimer votre capacité d'épargne réelle.
Comment épargner davantage ?
Il existe différentes méthodes pour accroître votre capacité d’épargne :
- Le système de cagnotte : constituer un compte d’épargne spécifique pour chaque projet.
- Épargner avant de dépenser : vous épargnez automatiquement une fraction de votre salaire, avant d’effectuer des dépenses.
- La règle de gestion budgétaire 50/30/20 : cette règle propose d’allouer 50% de vos revenus aux besoins essentiels, 30% aux dépenses discrétionnaires et 20% à l’épargne.
- Etc.
Nous détaillons ces méthodes budgétaires dans notre article : Combien avoir de côté à 40 ans ?
Deuxième étape : définir vos projets de vie avant et après la retraite
La préparation de votre retraite anticipée ne doit pas vous faire oublier vos projets de vie à court et moyen terme.
À 40 ans, il est encore trop tôt pour bloquer toute votre épargne pour la retraite, car vous aurez certainement d'autres projets à financer d'ici là.
Quels sont vos projets AVANT la retraite ?
Il est important d’identifier vos futurs besoins d’épargne afin de ne pas bloquer cette épargne jusqu’à la retraite.
Voici quelques exemples de projets pour lesquels il est important de conserver une épargne disponible à moyen terme.
L'achat immobilier
L'acquisition de votre résidence principale, secondaire ou d'un investissement locatif représente un projet important pour lequel il est nécessaire de conserver des liquidités (apport personnel, frais de notaire, travaux, dépenses imprévues, etc.).
Les études des enfants
L'éducation de vos enfants représente aussi un investissement considérable, particulièrement pour les études supérieures (frais de scolarité, logement, études à l’étranger, etc.).
En 2014, l’INSEE affirmait que les parents aidaient leurs enfants entre 18 et 24 ans à hauteur de 3 670 euros en moyenne chaque année. Ce coût est certainement plus lourd en 2025.
L’association étudiante FAGE estime quant à elle le coût de la vie mensuel des étudiants à 1238 euros par mois.
Ces chiffres varient grandement d’une filière à l’autre, ainsi que selon la ville d’étude choisie.
Les autres projets personnels
Vos projets de voyage, d’année sabbatique, ou encore de reconversion professionnelle peuvent aussi nécessiter une réserve d’épargne importante.
Exemple : la création d’entreprise peut engendrer une absence de revenus professionnels durant plusieurs mois ou années. Vous devez donc garder de l’épargne pour maintenir votre niveau de vie durant cette période.
Quels sont vos projets pour la retraite ?
En définissant le niveau de vie que vous souhaitez à la retraite, vous pouvez calculer précisément vos besoins financiers, et adapter votre stratégie d'épargne durant votre vie active. Cette estimation peut varier selon vos projets (achat d’une résidence, déménagement, dépenses de santé, etc.).
À noter que le taux de remplacement, c’est-à-dire le rapport entre votre future pension de retraite et vos salaires, varie selon votre carrière (fonctionnaire, salarié du privé, profession libérale, etc.).
Pour information, le taux de remplacement moyen des salariés du privé était de 72,5% en 2024. Toutefois, ce chiffre est inférieur chez les travailleurs non salariés.
De plus, ce taux de remplacement sera certainement amené à baisser à cause du vieillissement démographique.
Quel niveau de patrimoine voulez-vous atteindre ?
En déterminant votre objectif de patrimoine, vous pourrez calculer l'effort d'épargne nécessaire pour atteindre vos objectifs financiers.
Exemple : si vous souhaitez partir en retraite avec un capital de 500 000 euros à 64 ans, et que vous disposez déjà d’un patrimoine de 50 000 euros à 40 ans, vous devez investir environ 635 euros chaque mois sur des supports offrant 5% de rendement annuel.
Troisième étape : définir sa stratégie d’épargne
Une fois votre capacité d'épargne mensuelle établie, vous devez définir une stratégie d'allocation adaptée à votre profil de risque et à votre horizon de placement.
À 40 ans, vous disposez d’un horizon d’environ 25 ans jusqu'à la retraite. Cette longue échéance vous permet donc de choisir parmi toutes les solutions d’investissement, même celles avec un couple rendement / risque élevé qui nécessitent un horizon de placement long.
C’est un véritable avantage comparé aux épargnants qui disposent d'un horizon de placement plus court, et qui devront limiter leur support d’investissement.
Déterminer son profil de risque
En déterminant quel est votre profil d’investisseur, vous pourrez choisir la répartition optimale de votre portefeuille parmi les classes d'actifs plus ou moins risquées.
Voici plusieurs critères pour vous aider à définir votre profil de risque :
- Quelle est votre situation professionnelle ? Si vous disposez d’un emploi stable avec des revenus réguliers, votre besoin d’épargne de précaution sera potentiellement moins important qu’un travailleur non salarié avec des revenus instables. En conséquence, vous pourriez vous permettre d'investir une plus grande proportion de votre patrimoine dans des actifs risqués.
- Quelle est votre tolérance aux fluctuations de votre épargne ? Si la volatilité des marchés financiers vous stresse, il serait préférable d’investir dans des actifs plus stables comme les obligations d’État ou les fonds euros d’assurance-vie par exemple.
- Quel est votre horizon de placement ? Aurez-vous besoin de votre épargne uniquement à la retraite, ou à plus brève échéance ? Plus votre horizon de placement est long, plus vous pouvez vous orienter avec un couple rendement / risque élevé. Vous pourrez ainsi supporter la volatilité des marchés boursiers par exemple.
- Quel est votre niveau d’expérience des produits financiers ? Si vous avez de bonnes connaissances des produits d'épargne, vous pourrez plus facilement vous orienter vers des actifs complexes et / ou plus risqués.
Les allocations types selon son profil de risque
Nous allons vous présenter 3 exemples d’allocation de patrimoine selon les profils d'investisseurs.
Exemple d’allocation pour les investisseurs prudents
L'investisseur prudent privilégie la préservation du capital avec un rendement modéré, mais régulier.
Cette approche convient aux personnes ne souhaitant pas prendre de risques, ou celles qui ont un horizon de placement court.
Avec ce type de répartition de patrimoine, le rendement annuel est estimé entre 3% et 4%.
Exemple : avec une épargne mensuelle de 200 euros placée à un taux moyen de 3,5%, vous pourrez générer un capital d’environ 93 000 euros en 25 ans.
Exemple d’allocation pour les investisseurs intermédiaires
L'investisseur intermédiaire cherche un équilibre entre sécurité et performance. Il accepte une volatilité modérée en échange d'un rendement supérieur aux placements sécurisés.
Avec ce type de répartition de patrimoine, le rendement annuel est d’environ 5% par an.
Exemple : avec une épargne mensuelle de 200 euros placée à un taux moyen de 5%, vous pourrez générer un capital d’environ 117 150 euros en 25 ans.
Exemple d’allocation pour les investisseurs avancés
L'investisseur avancé vise la croissance à long terme et accepte une volatilité significative de ses investissements. Cette approche convient aux épargnants expérimentés avec un horizon de placement long.
Avec ce type de répartition de patrimoine, le rendement annuel est d’environ 6,5% par an.
Exemple : avec une épargne mensuelle de 200 euros placée à un taux moyen de 6,5%, vous pourrez générer un capital d’environ 147 000 euros en 25 ans.
Les différents actifs financiers disponibles
Chaque classe d'actifs présente des caractéristiques spécifiques en termes de rendement, de risque et de liquidité.
Nous allons vous présenter les principaux actifs accessibles aux épargnants français.
Les placements sans risque
Les livrets bancaires réglementés comme le Livret A ou le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) sont les plus simples à gérer.
Leur taux d’intérêt est fixé légalement pour toutes les banques. Ces livrets permettent une grande souplesse d’utilisation.
Si vous dépassez les plafonds de ces livrets (22 950 € pour le Livret A, 12 000 € pour le LDDS), il existe également des livrets bancaires non réglementés. Leurs caractéristiques varient selon les banques.
Les banques commercialisent aussi des comptes à terme qui permettent d’obtenir un rendement légèrement supérieur, en échange d’un blocage des fonds.
Enfin, les fonds euros d’assurance-vie offrent une alternative aux livrets. Votre épargne y sera sécurisée et sans plafond, mais la rémunération nette d’impôt ne sera pas forcément meilleure que sur les livrets réglementés.
À lire aussi : Quels sont les meilleurs placements financiers ?
Les placements à couple rendement / risque moyen
Ces actifs offrent un potentiel de rendement supérieur aux placements sécurisés, en contrepartie d'un risque de fluctuation modéré.
Les obligations
Les obligations sont des titres de créance émis par des États ou des entreprises. Elles versent un ou plusieurs coupons (les intérêts) déterminés à l’avance. Le capital est généralement remboursé à l'échéance (sauf en cas de défaut de paiement).
La notation des pays ou des entreprises qui émettent ces obligations va déterminer leur couple rendement / risque. Plus l’émetteur apparaît comme risqué, plus les intérêts versés par l’obligation seront importants.
Nous recommandons d’investir dans des fonds obligataires, afin de diversifier votre investissement dans plusieurs titres de dette.
Lire aussi : Marché obligataire : Bilan 2024 & Perspectives 2025
L’immobilier locatif
L'investissement locatif direct permet de se constituer un patrimoine immobilier générant des revenus locatifs réguliers.
L’avantage de l’immobilier locatif est qu'il permet d'investir à crédit, c'est ce qu'on appelle l'effet levier.
Ainsi, avec un apport de 10% à 20%, vous pouvez acquérir un bien immobilier et percevoir immédiatement des loyers. Ces derniers pourront servir à rembourser (en partie ou totalement) votre crédit immobilier.
En revanche, ce type d'investissement requiert de bonnes connaissances en immobilier, et du temps pour la gestion locative. Cela implique également un risque de vacance locative ou d'impayé.
Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier)
Les SCPI permettent d'investir dans l'immobilier sans les contraintes de gestion directe.
En effet, vous investissez dans une société foncière qui détient et gère un parc immobilier plus ou moins grand. Vous pouvez ainsi investir dans l'immobilier sans aucune contrainte de gestion.
De plus, votre investissement immobilier sera diversifié dans plusieurs typologies de biens et plusieurs pays (selon les SCPI).
En revanche, il est assez difficile de trouver un établissement partenaire pour investir à crédit dans des SCPI. Vous devez donc déjà disposer d’une épargne pour investir dans ce type de produits immobiliers.
Lire aussi : Meilleures SCPI : Classement et Comparatif
Les placements à couple rendement / risque élevé
Ces actifs présentent un potentiel de rendement significatif sur le long terme, mais s'accompagnent d'une volatilité importante.
À l’âge de 40 ans, avec un horizon de placement d’environ 25 ans, ils peuvent être une composante essentielle de votre patrimoine afin de maximiser votre capital pour la retraite.
La Bourse
L'investissement en Bourse, que ce soit via des actions individuelles ou ETF, représente une des classes d'actifs les plus performantes sur le long terme.
En effet, les marchés financiers actions offrent une protection naturelle contre l'inflation, et un potentiel de croissance supérieur aux placements plus sécurisés.
Exemple : le MSCI World est un indice qui reproduit la performance de près de 1 400 entreprises dans 23 pays développés. Depuis sa création en 1987, cet indice a généré un rendement annuel moyen de 8,46%.
Lire aussi : Les 62 meilleurs ETF à choisir pour investir en Bourse
Le Capital-Investissement (Private Equity)
Le Private Equity consiste à investir dans des entreprises non cotées en Bourse (startup, PME, etc.).
Cette classe d'actifs offre un potentiel de rendement supérieur aux marchés boursiers, en contrepartie d'une liquidité réduite et d’un risque de perte en capital plus grand.
Lire aussi : Les meilleurs fonds de Private Equity en France
Les actifs alternatifs
Les investissements alternatifs (aussi appelés exotiques) sont, par exemple, les cryptomonnaies, les œuvres d’art, les objets de collection, etc.
Les actifs alternatifs s’adressent plutôt aux connaisseurs qui maîtrisent les risques spécifiques de chaque actif.
Cette classe d’actif étant la plus risquée et la plus volatile, il est recommandé de ne pas dépasser 5% à 10% de son patrimoine.
Lire aussi : Où placer son argent : comment bien investir et dans quoi ?
Les principales enveloppes pour préparer sa retraite
Le choix de l'enveloppe fiscale est aussi important que la sélection des actifs eux-mêmes. Chaque enveloppe présente des avantages spécifiques en termes de fiscalité et de flexibilité .
De plus, le catalogue d’actifs disponibles (obligation, Bourse, SCPI, Private Equity, etc.) varie selon les enveloppes.
À noter que l’assurance-vie et le PER sont des enveloppes “couteaux-suisse” qui permettent aussi d’investir en immobilier via des SCPI.
Le Plan Épargne Retraite (PER)
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est une enveloppe capitalisante dédiée à la préparation de la retraite, car elle offre des avantages fiscaux significatifs sur les versements.
En effet, les versements sur le PER sont déductibles du revenu imposable (plafond à respecter).
Exemple de déduction : un salarié dans la tranche d’imposition de 30% qui verse 5 000 euros par an économise 1 500 euros d'impôt immédiatement. Sur 25 ans, cette économie fiscale représente un surplus d’investissement de 37 250 euros.
Lire aussi : Fiscalité du PER : Versements, déduction fiscale, sortie, plafond…
Voici les caractéristiques principales du PER :
- Versements : libres ou programmés, sans plafond
- Déduction fiscale des versements : selon votre tranche marginale d'imposition (plafonnée)
- Déblocage : uniquement à la retraite (sauf motifs de déblocage anticipé)
- Sortie : en rente viagère ou en capital
Les principales classes d’actifs disponibles avec le PER :
- Fonds euros sécurisé
- Fonds obligataires
- Fonds d’investissement diversifiés (ETF ou OPCVM)
- SCPI
- Private Equity
Les principaux avantages et inconvénients du PER
Pourquoi préparer sa retraite avec le PER ?
Le PER est l'enveloppe intéressante pour les contribuables fortement imposés qui peuvent se permettre de bloquer leur épargne jusqu'à la retraite.
À mesure que l’on s’approche de la retraite, le placement dans un PER devient de moins en moins contraignant puisque l’illiquidité ne dure que quelques années. Généralement, il s’agit aussi de la période de la vie à laquelle les revenus sont les plus importants.
L'économie d'impôt immédiate constitue un "rendement garanti" équivalent à votre tranche marginale d'imposition.
En revanche, cette enveloppe n’est pas adaptée pour les épargnants faiblement imposés, ou qui ont des projets avant la retraite.
Lire aussi : Comment choisir son PER ?
L'assurance-vie
L'assurance-vie est une enveloppe capitalisante privilégiée par les Français grâce à sa flexibilité et ses avantages fiscaux progressifs.
Voici les caractéristiques principales de l’assurance-vie :
- Versements : libres ou programmés sans plafond
- Fiscalité des retraits : dégressive selon l'ancienneté du contrat
- Liquidité : totale (délai de retrait variable selon les assureurs)
- Succession : abattement d’impôt de 152 500 euros par bénéficiaire (selon conditions) et traitement spécifique hors de la succession générale.
Lire aussi : Fiscalité Assurance-vie : Guide complet
Les principales classes d’actifs disponibles avec l’assurance-vie :
- Fonds euros sécurisé
- Fonds obligataires
- Fonds d’investissement diversifiés (ETF ou OPCVM)
- SCPI
- Private Equity
Les principaux avantages et inconvénients de l’assurance-vie
Pourquoi préparer sa retraite avec l'assurance-vie ?
L'assurance-vie est une enveloppe polyvalente qui convient à de nombreux profils d'épargnants puisqu’elle permet au choix des allocations conservatrices, ou dynamiques.
Sa flexibilité en fait un complément idéal au PER, permettant de constituer une épargne accessible à tout moment.
Nous apprécions particulièrement sa fiscalité avantageuse sur les retraits (contrats de plus de 8 ans). Elle offre également des avantages fiscaux intéressants dans une optique de transmission de patrimoine.
Lire aussi : Comment choisir son assurance-vie ? (Guide d'achat)
Le Plan d'Épargne en Actions (PEA)
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) est une enveloppe capitalisante dédiée à la Bourse, notamment les actions et fonds européens.
Voici les caractéristiques principales du PEA :
- Versements : libre, plafonnés à 150 000 euros
- Fiscalité des retraits : exonération d'impôt sur le revenu (si le PEA a plus de 5 ans)
- Liquidité : retrait possible à tout moment, mais clôture du PEA si retrait avant 5 ans
Lire aussi : Fiscalité PEA, PEA-PME et PEA Jeune : Impôts avant et après ...
Les principales classes d’actifs disponibles avec le PEA :
- Actions européennes
- Fonds d’investissement européens
- Certains fonds d’investissement internationaux
Les principaux avantages et inconvénients du PEA
Pourquoi préparer sa retraite avec le PEA ?
Le PEA est incontournable pour investir en actions européennes. Son exonération d’impôt sur le revenu après 5 ans de détention en fait une enveloppe très intéressante pour investir en Bourse.
Toutefois, la gestion de cette enveloppe s'adresse plutôt aux épargnants à l’aise avec les marchés financiers, car le passage d'ordre est plus complexe qu’avec l'assurance-vie ou le PER.
Un PEA vous limite aux actifs boursiers. Vous ne pouvez donc pas construire de portefeuille défensif.
Lire aussi : Comment choisir son PEA ? Quels critères prendre en compte ?
Le Compte Titres Ordinaire (CTO)
Le CTO offre une liberté totale d'investissement sans contrainte d'éligibilité, ni de plafond.
Contrairement aux 3 précédentes enveloppes, il ne s’agit pas d’une enveloppe capitalisante, chaque plus-value réalisée est automatiquement imposée.
Voici les caractéristiques principales du CTO :
- Plafond : aucun
- Fiscalité : Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30%, ou barème progressif sur option
- Liquidité : totale à tout moment
Les principales classes d’actifs disponibles avec le CTO :
- Actions et fonds d’investissement internationaux
- Fonds obligataires
- Fonds immobiliers cotés
- Produits dérivés
- Matières premières
- Fonds adossés aux cryptomonnaies
Les principaux avantages et inconvénients du CTO
Pourquoi préparer sa retraite avec le CTO ?
Le CTO est l'enveloppe idéale pour investir dans des supports non éligibles aux autres enveloppes (actions internationales, matières premières, fonds immobiliers cotés, etc.).
Le CTO offre une totale liberté dans le choix des actifs. Comme le PEA, il s'adresse plutôt aux épargnants qui ont l'habitude de passer des ordres sur les marchés financiers.
L’assurance-vie Luxembourgeoise
L'assurance-vie luxembourgeoise est une enveloppe capitalisante qui combine les avantages fiscaux de l'assurance-vie française avec les spécificités réglementaires du droit luxembourgeois.
Cette enveloppe offre une neutralité fiscale : le Luxembourg n'applique aucune fiscalité aux non-résidents, c'est donc la fiscalité du pays de résidence du souscripteur qui s'applique.
Voici les caractéristiques principales de l'assurance-vie luxembourgeoise :
- Versements : libres ou programmés, sans plafond, mais ticket d’entrée élevé (125 000 à 250 000 euros)
- Fiscalité : identique à l'assurance-vie française pour les résidents fiscaux français
- Liquidité : totale, sans risque de blocage avec la loi Sapin 2 (droit du Luxembourg)
- Succession : mêmes avantages que l'assurance-vie française, abattement de 152 500 euros par bénéficiaire pour les versements avant 70 ans
Les principales classes d'actifs disponibles avec l'assurance-vie luxembourgeoise :
- Fonds euros sécurisé
- Fonds obligataires
- Fonds d'investissement diversifiés (ETF ou OPCVM)
- SCPI
- Private Equity
Les principaux avantages et inconvénients de l'assurance-vie luxembourgeoise
Pourquoi préparer sa retraite avec l'assurance-vie luxembourgeoise ?
L'assurance-vie luxembourgeoise s'adresse aux épargnants avec un patrimoine élevé qui recherchent une sécurité renforcée, et une grande flexibilité dans le choix des actifs.
De plus, cette enveloppe est particulièrement adaptée aux expatriés, car elle applique la fiscalité du pays de résidence.
Lire aussi : Choisir une assurance-vie luxembourgeoise, Comment faire ? Quels critères ?
Les erreurs à éviter pour préparer sa retraite
Préparer sa retraite à 40 ans nécessite d'adopter la bonne stratégie dès le départ. Certaines erreurs peuvent considérablement réduire votre niveau de vie à la retraite.
Ne compter que sur l'État pour financer sa retraite
L'une des erreurs les plus communes consiste à penser que la pension de retraite publique suffira à maintenir votre niveau de vie.
Pour rappel, la pension moyenne s'élève à 1 512 euros net par mois en France.
Comme nous l’avons vu, le taux de remplacement, le rapport entre la pension et le dernier salaire, varie selon votre statut professionnel (fonctionnaire, salarié du privé, profession libérale, etc.).
Avec l'allongement de l'espérance de vie et la baisse de la natalité, le système de retraite par répartition fait face à des défis structurels majeurs. Les pouvoirs publics seront certainement amenés à dégrader le calcul des pensions de retraite pour maintenir le système à l'équilibre.
Il est donc important de se constituer un complément de revenus pour la retraite.
Commencer la préparation de la retraite trop tard
Lorsque l’on découvre l’effet boule de neige (intérêts composés), on comprend que le temps est notre meilleur allié pour préparer la retraite.
En effet, retarder le début de votre épargne retraite vous oblige à fournir un effort d'épargne bien plus important.
Les intérêts composés illustrent parfaitement ce mécanisme. Plus vous commencez tôt, plus l'effet boule de neige fonctionne en votre faveur.
Exemple d'épargne retraite :
- Scénario A : vous épargnez 200 euros par mois à partir de 30 ans avec un rendement de 5% par an. À 64 ans, vous aurez constitué un capital d'environ 228 000 euros.
- Scénario B : vous commencez à épargner à 40 ans. Pour obtenir le même capital à 64 ans, vous devrez épargner 411 euros par mois, soit plus du double.
Ce retard de 10 ans vous oblige à épargner 230 euros supplémentaires chaque mois pendant 25 ans.
Choisir des actifs ou des enveloppes peu compétitives
Tous les produits financiers ne se valent pas. Sélectionner des placements avec des frais élevés, ou des performances médiocres peut considérablement réduire votre capital retraite.
L'impact des frais sur le long terme
Les frais de gestion représentent un coût souvent sous-estimé. Une différence de frais de seulement 1% par an peut avoir des conséquences importantes sur un horizon de placement long.
Exemple : un capital de 100 000 euros investi pendant 25 ans avec un rendement brut de 6% :
- Avec des frais de 1% : votre capital final s'élève à 360 000 euros
- Avec des frais de 2% : votre capital final n'atteint que 295 000 euros
La différence de 1% de frais imputera votre capital de 65 000 euros.
Les produits financiers peu performants
Au sein de chaque famille d'actif financier, il existe une grande variabilité de performances.
Ce n'est pas parce que vous investissez dans un actif immobilier, ou un fonds en Bourse, que vous obtiendrez les mêmes performances que la moyenne du marché.
Le rendement de chaque produit dépend de la stratégie mise en place par les dirigeants du fonds d’investissement, ou de l'entreprise.
Pour vous aider à choisir le meilleur actif, il convient de comparer attentivement les performances passées.
Même si ces dernières ne préjugent pas des performances passées, elles donnent un bon indicateur sur la qualité des dirigeants de l’entreprise, du fonds d’investissement ou de la SCPI par exemple.
Nous vous recommandons de consulter les historiques de performance sur une période d’au moins 5 ans.
Ne pas diversifier son patrimoine
Concentrer votre épargne retraite sur une seule classe d'actifs représente un risque majeur. La diversification vous protège des différents cycles économiques et de la volatilité.
En effet, chaque classe d'actifs traverse des périodes de performance différentes. Une stratégie diversifiée permet de lisser ces variations et d'optimiser votre couple rendement / risque.
Si vous focalisez votre patrimoine sur une seule classe d'actif, vous pourriez mettre en danger le financement de votre retraite en cas de perturbation spécifique sur ce marché.
Comment générer des revenus réguliers à la retraite ?
À la retraite, vous devez basculer d'une logique d'accumulation d'épargne vers une stratégie de décumulation pour profiter des fruits de votre capital.
Nous allons voir les différentes stratégies pour générer des revenus réguliers pour votre retraite.
Les placements avec revenus passifs
Les revenus passifs permettent d’obtenir des compléments de revenus réguliers. Ces flux vous permettent de maintenir votre niveau de vie sans entamer votre capital.
Nous vous rappelons que ces placements présentent un risque de perte en capital, et que le versement des revenus peut être volatil. Nous rappelons que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Les obligations
Comme nous l’avons vu, les obligations génèrent des revenus (coupons) généralement semestriels ou annuels. Cette prévisibilité des revenus est un atout pour générer un revenu régulier à la retraite.
Pour diversifier le risque, nous vous recommandons d’investir dans des fonds obligataires diversifiés.
Exemple : avec un portefeuille obligataire de 300 000 euros rapportant 3,5% par an, vous pourriez générer 10 500 euros de revenus annuels, soit 875 euros bruts par mois.
Les SCPI
Les SCPI constituent aussi une source de revenus adaptée aux retraités grâce à leur régularité et leur relative stabilité.
Les rendements varient selon les secteurs immobiliers. En moyenne, le taux de distribution des SCPI était de 4,72% en 2024.
Exemple : avec un portefeuille de 300 000 euros en SCPI rapportant 4,72% par an, vous pourriez générer 14 160 euros de revenus annuels, soit 1 180 euros bruts par mois.
Les actions à dividendes
Certaines actions d’entreprises versent des dividendes aux actionnaires. Elles permettent ainsi à leurs détenteurs de percevoir des revenus réguliers.
Il existe même des fonds d'investissement ou des fonds ETF (trackers) appelés “dividend aristocrats” qui ne sélectionnent que les entreprises qui versent le plus de dividendes.
Exemple : le fonds SPDR S&P Global Dividend Aristocrats a distribué 4,09% de dividendes en 2024.
Lire aussi : Placer de l'argent qui rapporte mensuellement
Comment générer des revenus réguliers avec ses placements ?
Au-delà des revenus générés par les actifs, plusieurs mécanismes permettent de transformer votre capital en flux de revenus réguliers.
La rente viagère
La rente viagère consiste à convertir un capital en échange d'une rente garantie à vie. Cette solution d’épargne permet de ne plus avoir à se soucier de l’épuisement de son capital.
Les rentes offrent une protection contre le risque d’épuisement de son capital et une simplicité de gestion.
En revanche, elles impliquent une perte de propriété du capital. Vous ne pourrez pas transmettre de capital.
À noter qu’il est important d’opter pour des rentes indexées sur l'inflation afin de protéger votre pouvoir d’achat.
Par ailleurs, il existe une approche hybride qui combine rente viagère et capital.
Les retraits réguliers
Les retraits permettent de prélever des fonds sur votre capital pour générer un revenu régulier.
Vous obtenez une forme de rente, tout en conservant la propriété de votre capital et la possibilité de le transmettre.
À noter que certains contrats permettent d'automatiser cette opération. Vous pouvez notamment effectuer des retraits programmés avec l’assurance-vie ou le PER (une fois l’âge de la retraite atteint).
Conclusion
Préparer sa retraite à 40 ans n'est pas trop tard. Avec environ 25 ans de carrière devant vous, vous disposez d'un atout majeur : le temps.
Cet horizon de placement vous permet d'exploiter pleinement la puissance des intérêts composés, et de diversifier votre patrimoine dans des actifs plus rémunérateurs comme la Bourse par exemple.
Pour réussir votre préparation retraite, 3 étapes sont indispensables :
- Dressez un état des lieux précis de votre situation. Consultez vos droits à la retraite, évaluez votre patrimoine actuel et déterminez votre capacité d'épargne mensuelle. Cette analyse vous donnera les bases pour construire votre stratégie.
- Définissez vos projets de vie avant et après la retraite. Ils détermineront directement vos besoins d'épargne et votre allocation patrimoniale.
- Adaptez votre stratégie d'investissement à votre profil d’épargnant. Selon votre appétence au risque, vous pourrez allouer une plus ou moins grande part de votre patrimoine aux actifs dynamiques pour maximiser votre capital retraite.
Concernant les enveloppes fiscales, privilégiez une approche multi-supports :
- Le PER pour l'économie d'impôt immédiate (si vous êtes imposé à plus de 30 %)
- Le contrat d’assurance-vie pour sa flexibilité de gestion et ses avantages successoraux
- Le PEA et éventuellement le CTO pour dynamiser vos investissements Bourse
À 40 ans, même un effort d'épargne modeste peut générer un capital conséquent.
Exemple : avec 300 euros épargnés mensuellement sur des supports délivrant 5% de rendement annuel pendant 25 ans, vous pourriez constituer un capital de plus de 178 873 euros à l’âge de 65 ans.